Mémoire de la Présentation de la Vierge Marie
(SMJn Noville)
Introduction
Nous
voici rassemblés en communauté, en Eglise.
En ce
21 novembre, nous célébrons la mémoire de la Présentation de la Vierge Marie.
Cet épisode ne se trouve pas dans les quatre évangiles canoniques, mais dans un
livre apocryphe, le Protévangile de Jacques.
La piété populaire et la spiritualité mariale
en furent marquées, car il soulignait bien la disponibilité de la Vierge Marie
à l’égard de la volonté divine. Tant en Orient qu’en Occident, cette fête
connut un grand succès. Marie est bien prédestinée à devenir le temple vivant
de la divinité. La scène est toute simple, selon cet évangile apocryphe :
Anne et Joachim voulurent remercier Dieu de la naissance de cette enfant. Ils
la lui consacrèrent. Lorsqu’elle eut trois ans, Marie fut conduite au Temple,
un prêtre l’accueille par des paroles qui ressemblent au Magnificat et l’enfant
s’assied sur les marches de l’autel.
Cette
fête est attestée dès le 6e siècle[1].
Sous
la protection de celle qui « gardait dans son cœur toutes ces paroles »,
recevons les lectures que nous propose la liturgie… et confions les intentions
de notre monde à l’accueil de notre Dieu.
Méditation
En ce
jour de fête, la Vierge Marie peut nous guider pour mieux comprendre les textes
que la liturgie nous présente.
Selon
l’extrait de l’Apocalypse, nous assistons à une vision de Jean.
Deux
témoins sont chargés de prophétiser.
Ils ne
sont pas nommés, mais leurs fonctions se rattachent à deux pouvoirs :
celui que reçut Elie, « de fermer le ciel, pour que la pluie ne tombe pas »
et celui de Moïse, « de changer l’eau en sang et de frapper la terre de
toutes sortes de fléaux », lors des plaies d’Egypte.
Ces deux
témoins sont authentifiés par Dieu.
Mais leur
pouvoir n’est pas éternel. En plus d’être malmenés pendant la proclamation de
leurs prophéties, « la Bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre, les
vaincra et les fera mourir »
Joie
des habitants de la terre qui « échangent des présents ; ces deux prophètes,
en effet, avaient causé bien du tourment »
Mais
joie de courte durée :
« Un
souffle de vie venu de Dieu entra en eux… une voix forte venant du ciel leur
disait : ‘Montez jusqu’ici !’ Et ils montèrent au ciel dans la nuée… »
Ce destin
n’est-il pas un peu celui de la Mère de Dieu ?
Une vie tout
imprégnée des Ecritures, de leur lecture, méditation et témoignage…
Inévitablement,
une lutte contre ce qui s’oppose à Dieu, le repli du péché.
Puis la
reconnaissance ultime par Dieu qui consacre la Mère de Son Fils en son Assomption.
Quant à la question posée à Jésus dans
l’Evangile, elle s’inscrit dans les débats intellectuels et scolaires de
l’époque.
D’autant plus qu’il s’agit de Sadducéens, ceux qui
ne croient précisément pas à la résurrection des morts.
Cette succession de 7 maris s’appuie sur la loi du
lévirat : « une loi qui ne vise pas d’abord à protéger la veuve, mais
à assurer une solution de rechange qui puisse offrir à l’homme une descendance
sans sortir du cercle familial ».
La réponse de Jésus fait sortir de l’étroitesse du
débat.
Oui, il y a une résurrection des morts, mais il y a
surtout une réalité qui la devance.
En effet, « ce monde-ci », littéralement
« ce temps-ci » et « ce temps-là » ne sont pas forcément
successifs.
Ce temps-là a déjà commencé en ce temps-ci :
le temps grammatical est à l’indicatif présent, pas au futur…
Ce qui compte, aux yeux de Jésus, au-delà du choix
de se marier ou non, c’est de s’attacher au Seigneur, de laisser advenir dans
le temps présent la perspective de l’au-delà.
En ce sens, cet Evangile reflète la vie de la Mère
de Dieu : Epouse et Mère, elle put en même temps garder le cœur tourné
vers le Seigneur.
Puisse son exemple inspirer les hommes et femmes de
notre temps…
Temps
de silence
Notre
Père
Oraison
Seigneur,
en ce jour où nous faisons mémoire de la Présentation de la Vierge Marie, nous
voulons te rendre grâces pour la Mère de ton Fils. Disponible à ta Parole, elle
put la garder, la laisser imprégner sa vie et la faire fructifier. Accorde-nous
le même accueil, la même fécondité. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton
Fils ressuscité, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les
siècles des siècles.
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