vendredi 20 novembre 2020

Célébration du 33e vendredi du TO

(sr Marie-Raphaël)

Introduction

Hier, dans la lecture de l’Apocalypse, nous avons entendu parler d’un livre fermé, scellé, que nul ne pouvait ouvrir sinon l’Agneau. Aujourd’hui, il sera question d’un livre ouvert, un livre que le prophète est invité à manger. Mais la parole prophétique est à la fois douce et amère. Jean, le voyant de l’Apocalypse, en fera l’expérience.

Et nous aussi, nous sommes invitées à manger chaque jour une page du livre ouvert, le manger, le ruminer, l’assimiler, en retirer de la force pour notre journée. Entrons donc dans les Psaumes, notre apéritif quotidien, avant d’entamer le plat de consistance !

Commentaire des lectures.

Entré dans le Temple, Jésus se mit à en expulser les vendeurs.

La parole prophétique est à la fois douce et amère. Hier, nous avons vu les larmes de Jésus, aujourd’hui, nous voyons sa colère, ou du moins le feu intérieur qui l’anime au moment où il voit ce qui se passe dans le Temple. Il en expulse les vendeurs (Luc le dit de façon très sobre), en citant une parole prophétique qui vient à la fois d’Isaïe et de Jérémie : « ma maison sera une maison de prière » dit le Seigneur par la voix d’Isaïe, « et vous en avez fait une caverne de brigands », ajoute-t-il par la voix de Jérémie. Le doux et l’amer. Une parole qui met Jésus dans la ligne des prophètes, bien plus que des prêtres. Et si, ensuite, il demeure dans le temple, ce n’est pas pour y offrir des sacrifices, mais pour enseigner.

Et il était chaque jour dans le Temple pour enseigner.

C’est beau de voir qu’à partir du moment où Jésus est à Jérusalem, c’est dans le temple qu’on le trouve. Luc nous raconte, au tout début de son évangile, que Jésus était déjà venu une fois dans ce temple, quand il avait douze ans. Assis au milieu des docteurs de la Loi, il les écoutait et les interrogeait, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. Ici aussi, les gens sont littéralement suspendus à ses lèvres. Ici, il n’est plus dans l’attitude du disciple, mais dans celle du maître. Mais dans une belle relation de maître à disciple, il y a toujours une interaction féconde, si bien que tous apprennent ! Prenons le temps d’imaginer intérieurement cette scène. Asseyons-nous à côté de ces gens, et écoutons le maître nous parler du moment où Dieu visite son peuple.

Ce qui est beau, c’est que malgré l’hostilité, Jésus ne fuit pas le Temple, il ne va pas ailleurs. Il ne cherche pas à se cacher, encore moins à fonder une nouvelle religion, à créer un groupe sectaire. Il parle de l’intérieur du Temple, de l’intérieur de sa tradition. Nous aussi, parfois, nous avons envie de secouer notre église, de la purifier, d’expulser les brigands… nous ne voulons pas en sortir pour autant. C’est de l’intérieur que nous pouvons écouter et interroger…

Prière.

Seigneur, tu veux que ton église soit une maison de prière. Nous te présentons ici les joies et les peines, les combats et les espérances de tous nos frères et sœurs en humanité. Que ta Parole, patiemment écoutée, transforme les cœurs et les ouvre à la présence toujours nouvelle de ton Esprit Saint, afin que vienne ton Règne de justice et de paix pour tous ! Par Jésus…


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