Unifie mon coeur

Ps 85

11 Montre-moi ton chemin, Seigneur,

que je marche suivant ta vérité ;

unifie mon cœur pour qu'il craigne ton nom.

12 Je te rends grâce de tout mon cœur, Seigneur mon Dieu,

toujours je rendrai gloire à ton nom ;

13 il est grand, ton amour pour moi :

tu m'as tiré de l'abîme des morts.

Viens Esprit Saint, que cette parole prenne racine en moi, qu’elle unifie mon cœur.

Cette belle louange se poursuit, dans la reconnaissance de qui est le Seigneur.

Ces trois versets forment un chiasme dont la structure souligne fortement l’intention de l’auteur : A – ta vérité (v. 11) – B – mon cœur, qu’il craigne ton nom (v. 11) – B’ – mon cœur, gloire à ton nom (v. 12) – A’ – ton amour (v. 13). Ainsi est mis en évidence, avec quelques mots-clés, l’essentiel de l’attitude de foi du priant.

Avec, au cœur de ces versets, trois petits mots qui constituent une formidable prière : « unifie mon cœur ». Il y a sans doute bien des façons de lire cette invocation. La Vulgate traduit par « réjouis mon cœur » mais il me semble que, cette fois, elle appauvrisse fameusement l’expression.

Si l’on regarde la structure concentrique de l’ensemble du psaume, le verset 11 est précisément en son centre, avec la mention du nom divin.

« Unifie mon cœur », c’est un impératif ; il y en a 15 dans le psaume - qui expriment toute la confiance du priant. Mais celui-ci est l’unique fois dans l’ancien testament où apparaît une telle demande. Pourtant nous avons souvent rencontré l’inverse, surtout dans les psaumes, quand le psalmiste parlait de cœur divisé, de cœur double, autrement dit de cœur hypocrite ; le cœur unifié est celui qui nous renvoie déjà à l’évangile : c’est le cœur qui ne peut servir deux maîtres… le cœur pur qui est appelé à voir Dieu (Mt 5,8).

Seigneur Dieu, donne-moi de progresser chaque jour vers l’unité du cœur afin que je puisse avancer sur le chemin de ta vérité et connaitre la grandeur de ton amour pour chacune de tes créatures.