lundi 10 octobre 2022

Liturgie de la Parole, 28e lundi TO

(Isabelle Halleux)

Introduction

Bonjour à tous et à toutes,

10 octobre, un peu spécial cette année : un jour pour rendre grâce éclairé.es par la pleine lune ! Nous nous sommes en effet couché.es cette nuit sous la première pleine lune de l’équinoxe d’automne et nous nous sommes éveillé.es qu’elle n’était pas couchée. On l’appelle « la lune du chasseur ». Pas parce que la chasse est ouverte à St Hubert, mais parce que les premiers peuples du Québec, de la tribu des Algonquins, profitaient de son éclairage et de sa très longue durée pour faire leurs dernières chasses et leurs réserves avant l’hiver. Ils disent que c’est la lune des nouveaux buts, de la protection, de la résolution et de la spiritualité. Aujourd’hui, par ailleurs – la conjonction avec la lune est un hasard de calendrier-, tous les canadiens chantent leur louange au Seigneur et célèbrent « thanks giving » en famille avec dinde, canneberge et le gâteau au potiron. Alors soyons canadiens toute cette journée, prions pour ce pays d’accueil et son peuple aux multiples facettes et rendons grâce au Seigneur pour ses merveilles et pour les splendides couleurs de l’automne.

 Dans la première lecture du jour, de la lettre aux Galates (Ga 4, 22-31), nous entendrons la perception que Paul a de l’enfantement des deux fils uniques d’Abraham : l’un « engendré selon la chair » (Ismaël) et l’autre « engendré selon la volonté de Dieu » (Isaac). Enfant d’une esclave pour l’un et d’une femme libre pour l’autre. La bible nous renseigne Isaac comme l’ancêtre du peuple d’Israël. Un autre livre nous raconte que le prophète Mahomet est de la descendance d’Ismaël. Enfants de deux femmes représentant deux alliances différentes avec Dieu ; deux histoires liées, deux peuples se différenciant, deux religions. Un seul patriarche.

 La seconde lecture est extraite de l’évangile de Luc (Lc 11, 29-32). « À cette génération, il ne sera donné que le signe de Jonas ». Si je vous demande ce qu’est le signe de Jonas, vous me répondrez sans doute sans trop hésiter : c’est le signe de la résurrection du Christ qui, comme Jonas, est resté 3 jours et 3 nuits dans les ténèbres avant de (re)vivre autrement. ça, c’est dans Matthieu (Mt 12, 40) : « En effet, comme Jonas est resté dans le ventre du monstre marin trois jours et trois nuits, le Fils de l’homme restera de même au cœur de la terre trois jours et trois nuits ». Luc, lui, ne reprend pas cette explication. Nous allons écouter attentivement cette lecture. « Ici, il y a bien plus… » Jésus s’adresse « aux générations », « aux foules qui s’amassaient près de lui », et pas seulement à ses disciples ou aux scribes et aux pharisiens.

 Ouvrons nos cœurs et nos esprits à notre Dieu. Entrons en prière avec le chant des psaumes.

 Méditation

Vous venez d’entendre Jésus parler de Jonas mais aussi de la Reine de Saba et de Salomon.

 Jonas est un petit prophète récalcitrant. Rien de ce que Dieu lui propose ne lui va et il essaie en permanence d’échapper à sa mission. C’est ainsi qu’il se retrouve sur un bateau dans la direction opposée à celle où il est envoyé, qu’il est jeté par-dessus bord par les marins en pleine tempête et qu’il finit dans un gros poisson où il réfléchit pendant 3 jours et 3 nuits. Toute l’histoire, toute son histoire avec Dieu, le rappelle à la mission qui lui a été confiée : demander la conversion des Ninivites et leur proposer le pardon. Jonas a beau être homme de Dieu, il n’est pas convaincu du bien-fondé de la miséricorde divine pour tous, et c’est là son problème. En permanence, il perd son énergie à faire les choses à moitié et à râler. Mais Dieu ne le lâche pas !

 Dans le livre de Jonas, ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce n’est pas l’histoire centrée sur le prophète Jonas et sa mission, mais sur ce qui se passe avec ceux à qui il s’adresse : les habitants de Ninive, païens qu’il appelle à la conversion, et les marins en péril auxquels il raconte sa mission. Ces deux groupes de païens écoutent et accueillent la parole transmise par Jonas. Ils se convertissent rapidement et changent le cours de leur existence.

 « Ici », dit Jésus dans notre évangile du jour, « il y a bien plus que Jonas ». Ben oui : il y a lui, Jésus ! Il est plus que Jonas qui annonce une Parole à laquelle il a de la peine à adhérer à 100% et qui prend sa mission un peu fort à la légère. Jésus, lui, annonce la parole divine, en vérité. Il la vit totalement. Jésus est la Parole incarnée qui invite à la conversion !

 La reine de Saba, elle, vient de loin, en réponse à l’invitation de Salomon, le grand roi qui a bâti le temple de Jérusalem. Elle se met à son écoute, admire sa sagesse et glorifie Dieu d’avoir mis sur le trône un roi si sage, un roi qui marche sur le chemin de Dieu. Entre nous, un roi qui ne se souvient pas toujours des paroles de Dieu, et prend pas mal de latitudes avec ce qu’il lui demande - un peu comme Jonas…

 « Ici, il y a bien plus que Salomon », dit Jésus. Ben oui : il y a lui, Jésus ! Il est plus que Salomon qui a reçu la sagesse, la communique, et qui oublie parfois la parole de Dieu. Jésus transmet la parole. Il la met en pratique, sans faille. Il est plus que Salomon qui a construit le temple. Jésus est le Temple, le nouveau Temple, le lieu du pardon, le lieu par excellence de la miséricorde, le lieu où Dieu est présent à tout son peuple !

 « Il n’y a pas d’autre signe que le signe de Jonas », dit Jésus. Jésus s’adresse clairement à tous : Il n’y a pas plus que la Parole de Dieu prononcée et annoncée par lui. Il n’y a pas plus qu’une invitation à y croire et à se convertir. Il n’y a pas plus que la miséricorde de Dieu. Il n’y a pas plus que Jésus donné, mort et ressuscité. C’est notre héritage, transmis de génération en génération. C’est notre foi. C’est notre espérance.

 Notre Père

Avec les mots que Jésus nous a appris, redisons à Dieu : Notre Père…

 Prière finale 

Seigneur, nous avons compris qu’il n’y a pas d’autre signe que le Christ lui-même, Parole et Temple, donné, mort et ressuscité pour nous. Donne-nous de le rendre présent et vivant dans nos vies, avec l’aide de l’Esprit, maintenant et jusqu’à notre dernier souffle. Amen.

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