(Isabelle
Halleux)
Introduction
Bonjour à tous et
à toutes,
10 octobre, un
peu spécial cette année : un jour pour rendre grâce éclairé.es par la pleine
lune ! Nous nous sommes en effet couché.es cette nuit sous la première
pleine lune de l’équinoxe d’automne et nous nous sommes éveillé.es qu’elle
n’était pas couchée. On l’appelle « la lune du chasseur ». Pas parce
que la chasse est ouverte à St Hubert, mais parce que les premiers peuples du Québec,
de la tribu des Algonquins, profitaient de son éclairage et de sa très longue
durée pour faire leurs dernières chasses et leurs réserves avant l’hiver. Ils
disent que c’est la lune des nouveaux buts, de la protection, de la résolution
et de la spiritualité. Aujourd’hui, par ailleurs – la conjonction avec la lune
est un hasard de calendrier-, tous les canadiens chantent leur louange au
Seigneur et célèbrent « thanks giving » en famille avec dinde,
canneberge et le gâteau au potiron. Alors soyons canadiens toute cette journée,
prions pour ce pays d’accueil et son peuple aux multiples facettes et rendons
grâce au Seigneur pour ses merveilles et pour les splendides couleurs de
l’automne.
Dans la première
lecture du jour, de la lettre aux Galates (Ga 4, 22-31), nous entendrons la
perception que Paul a de l’enfantement des deux fils uniques d’Abraham : l’un
« engendré selon la chair » (Ismaël)
et l’autre « engendré selon la
volonté de Dieu » (Isaac). Enfant d’une esclave pour l’un et d’une femme
libre pour l’autre. La bible nous renseigne Isaac comme l’ancêtre du peuple
d’Israël. Un autre livre nous raconte que le prophète Mahomet est de la
descendance d’Ismaël. Enfants de deux femmes représentant deux alliances
différentes avec Dieu ; deux histoires liées, deux peuples se
différenciant, deux religions. Un seul patriarche.
La seconde
lecture est extraite de l’évangile de Luc (Lc 11, 29-32). « À cette génération, il ne sera donné que
le signe de Jonas ». Si je vous demande ce qu’est le signe de
Jonas, vous me répondrez sans doute sans trop hésiter : c’est le signe de
la résurrection du Christ qui, comme Jonas, est resté 3 jours et 3 nuits dans
les ténèbres avant de (re)vivre autrement. ça,
c’est dans Matthieu (Mt 12, 40) : « En effet, comme Jonas est resté dans le ventre
du monstre marin trois jours et trois nuits, le Fils de l’homme restera de même
au cœur de la terre trois jours et trois nuits ». Luc, lui, ne
reprend pas cette explication. Nous allons écouter attentivement cette lecture.
« Ici, il y a bien plus… » Jésus s’adresse
« aux générations », « aux foules qui s’amassaient près de lui », et pas seulement à ses disciples ou aux scribes et aux pharisiens.
Ouvrons nos cœurs et nos esprits à notre Dieu. Entrons
en prière avec le chant des psaumes.
Méditation
Vous venez d’entendre Jésus parler de Jonas mais aussi de la Reine de
Saba et de Salomon.
Jonas est un petit prophète récalcitrant. Rien de ce que Dieu lui
propose ne lui va et il essaie en permanence d’échapper à sa mission. C’est
ainsi qu’il se retrouve sur un bateau dans la direction opposée à celle où il
est envoyé, qu’il est jeté par-dessus bord par les marins en pleine tempête et
qu’il finit dans un gros poisson où il réfléchit pendant 3 jours et 3 nuits. Toute
l’histoire, toute son histoire avec Dieu, le rappelle à la mission qui lui a
été confiée : demander la conversion des Ninivites et leur proposer le
pardon. Jonas a beau être homme de Dieu, il n’est pas convaincu du bien-fondé
de la miséricorde divine pour tous, et c’est là son problème. En permanence, il
perd son énergie à faire les choses à moitié et à râler. Mais Dieu ne le lâche
pas !
Dans le livre de Jonas, ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce n’est pas
l’histoire centrée sur le prophète Jonas et sa mission, mais sur ce qui se
passe avec ceux à qui il s’adresse : les habitants de Ninive, païens qu’il
appelle à la conversion, et les marins en péril auxquels il raconte sa mission.
Ces deux groupes de païens écoutent et accueillent la parole transmise par
Jonas. Ils se convertissent rapidement et changent le cours de leur existence.
« Ici », dit Jésus dans notre évangile du jour,
« il
y a bien plus que Jonas ». Ben oui : il y a lui, Jésus !
Il est plus que Jonas qui annonce une Parole à laquelle il a de la peine à adhérer
à 100% et qui prend sa mission un peu fort à la légère. Jésus, lui, annonce la
parole divine, en vérité. Il la vit totalement. Jésus est la Parole incarnée qui invite à la conversion !
La reine de Saba, elle, vient de loin, en réponse à l’invitation de Salomon,
le grand roi qui a bâti le temple de Jérusalem. Elle se met à son écoute, admire
sa sagesse et glorifie Dieu d’avoir mis sur le trône un roi si sage, un roi qui
marche sur le chemin de Dieu. Entre nous, un roi qui ne se souvient pas
toujours des paroles de Dieu, et prend pas mal de latitudes avec ce qu’il lui
demande - un peu comme Jonas…
« Ici, il y a bien plus que Salomon », dit Jésus.
Ben oui : il y a lui, Jésus !
Il est plus que Salomon qui a reçu la sagesse, la communique, et qui oublie parfois
la parole de Dieu. Jésus transmet la parole. Il la met en pratique, sans
faille. Il est plus que Salomon qui a construit le temple. Jésus est le Temple, le nouveau Temple, le lieu du pardon, le lieu par excellence de la
miséricorde, le lieu où Dieu est
présent à tout son peuple !
« Il n’y a pas d’autre signe que le signe de Jonas », dit Jésus. Jésus s’adresse clairement à tous : Il n’y a pas plus que la
Parole de Dieu prononcée et annoncée par lui. Il n’y a pas plus qu’une
invitation à y croire et à se convertir. Il n’y a pas plus que la miséricorde
de Dieu. Il n’y a pas plus que Jésus donné, mort et ressuscité. C’est notre
héritage, transmis de génération en génération. C’est notre foi. C’est notre
espérance.
Notre Père
Avec les mots que
Jésus nous a appris, redisons à Dieu : Notre Père…
Prière finale
Seigneur, nous
avons compris qu’il n’y a pas d’autre signe que le Christ lui-même, Parole et
Temple, donné, mort et ressuscité pour nous. Donne-nous de le rendre présent et
vivant dans nos vies, avec l’aide de l’Esprit, maintenant et jusqu’à notre
dernier souffle. Amen.
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