(sœur Marie-Raphaël)
Ouverture
Depuis le début de la semaine dernière, nous
parcourons la lettre aux Galates. Aujourd’hui, c’est la dernière étape (même si
la lettre n’est pas finie). Ce point d’orgue est le texte très connu où Paul
nous décrit le fruit de l’Esprit. Un seul fruit, qui se décline en 9 mots.
C’est l’enjeu de toute cette lettre : se laisser conduire par l’Esprit.
En entrant dans cette célébration, mettons-nous sous
la conduite de l’Esprit et demandons-lui d’habiter notre cœur tandis que nous
prions les Psaumes, d’éclairer l’intelligence de notre cœur à l’écoute de sa
Parole.
Résonances
La semaine dernière, en parlant de la lectio divina
aux étudiants de Lumen Vitae, j’insistais sur le rôle de l’Esprit saint dans la
lecture des écritures. L’Esprit
est à la fois celui qui a inspiré les auteurs du texte sacré et celui qui doit
ouvrir mon cœur à l’intelligence des écritures.
Il est en moi, au plus intime, et c’est lui qui fait résonner en moi le sens.
Un des étudiants m’a alors demandé comment faire pour
discerner si c’est bien l’Esprit saint qui parle. Et il a évoqué les « églises éveillées
« (pentecôtistes) qui sont très influentes dans son pays et qui font appel
à l’Esprit pour justifier, parfois, des lectures fondamentalistes… Peut-être
que le passage de la lettre aux Galates que nous venons d’entendre nous offre
une piste. On reconnaît l’arbre à ses fruits. Paule énumère les différentes
facettes du fruit de l’Esprit.
Dans la lettre aux Galates, on voit que la réflexion
de Paul se fait en deux temps. Dans un premier temps, il s’agit de la
confrontation entre la Loi et la foi. Qu’est-ce qui nous rend justes ? La
pratique scrupuleuse des préceptes de la Loi ? N’est-ce pas plutôt la foi,
c’est-à-dire l’accueil de la grâce ? Paul ne rejette pas la Loi, il
reconnaît qu’elle a un rôle à jouer pour nous aider à grandir vers la liberté.
Mais il montre aussi que cette loi peut jouer contre nous quand nous en
faisons un absolu et quand, au nom de la loi, nous nous comportons comme des
gens qui n’ont pas besoin de la grâce. Cette première partie de la réflexion de
Paul se termine au chapitre 5 que nous avons entendu hier :
« « c’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a
libérés ». Cependant, après avoir dit cela, Paul se rend compte que sa
conclusion risque de nous faire basculer dans un autre danger : au nom de
cette liberté, « puisque nous sommes dans l’Esprit », faire n’importe
quoi. C’est pourquoi il précise : « vous frères, vous avez été
appelés à la liberté, mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre
égoïsme (littéralement : pour votre chair). Et c’est à cette étape
de son raisonnement qu’il introduit l’opposition entre l’Esprit et ce qu’il
appelle « la chair ». En fait, en choisissant de nous laisser guider
par l’Esprit, nous ne sommes pas affranchis de toute loi, nous nous mettons
sous la loi de l’amour. L’amour est le premier fruit de l’Esprit, il est celui
qui les résume tous. Voilà un critère essentiel. Et j’ajouterais sans doute, à
l’attention de l’étudiant de Lumen Vitae : la liberté. L’Esprit nous rend
libres, mais il est aussi, lui-même, souverainement libre. Si, par une
soi-disant inspiration, nous mettons l’Esprit « dans notre poche »
pour lui faire dire ce que nous voulons, nous ne le respectons pas. L’Esprit
échappera toujours à nos tentatives humaines de le saisir. Heureusement !
Prière
Seigneur, nous t’en prions, donne-nous l’amour, la
joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur
et la maîtrise. Donne-nous ton Esprit saint qui règne dans nos cœurs et nous
fait marcher dans ta loi d’amour. Que notre liberté soit entièrement au service
de ton Royaume et que notre vie te rende gloire !
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