mercredi 12 octobre 2022

Liturgie de la Parole, 28e mercredi TO

(sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

Depuis le début de la semaine dernière, nous parcourons la lettre aux Galates. Aujourd’hui, c’est la dernière étape (même si la lettre n’est pas finie). Ce point d’orgue est le texte très connu où Paul nous décrit le fruit de l’Esprit. Un seul fruit, qui se décline en 9 mots. C’est l’enjeu de toute cette lettre : se laisser conduire par l’Esprit.

En entrant dans cette célébration, mettons-nous sous la conduite de l’Esprit et demandons-lui d’habiter notre cœur tandis que nous prions les Psaumes, d’éclairer l’intelligence de notre cœur à l’écoute de sa Parole.

 

Résonances

La semaine dernière, en parlant de la lectio divina aux étudiants de Lumen Vitae, j’insistais sur le rôle de l’Esprit saint dans la lecture des écritures. L’Esprit est à la fois celui qui a inspiré les auteurs du texte sacré et celui qui doit ouvrir mon cœur à l’intelligence des écritures. Il est en moi, au plus intime, et c’est lui qui fait résonner en moi le sens.

Un des étudiants m’a alors demandé comment faire pour discerner si c’est bien l’Esprit saint qui parle. Et il a évoqué les « églises éveillées « (pentecôtistes) qui sont très influentes dans son pays et qui font appel à l’Esprit pour justifier, parfois, des lectures fondamentalistes… Peut-être que le passage de la lettre aux Galates que nous venons d’entendre nous offre une piste. On reconnaît l’arbre à ses fruits. Paule énumère les différentes facettes du fruit de l’Esprit.

Dans la lettre aux Galates, on voit que la réflexion de Paul se fait en deux temps. Dans un premier temps, il s’agit de la confrontation entre la Loi et la foi. Qu’est-ce qui nous rend justes ? La pratique scrupuleuse des préceptes de la Loi ? N’est-ce pas plutôt la foi, c’est-à-dire l’accueil de la grâce ? Paul ne rejette pas la Loi, il reconnaît qu’elle a un rôle à jouer pour nous aider à grandir vers la liberté. Mais il montre aussi que cette loi peut jouer contre nous quand nous en faisons un absolu et quand, au nom de la loi, nous nous comportons comme des gens qui n’ont pas besoin de la grâce. Cette première partie de la réflexion de Paul se termine au chapitre 5 que nous avons entendu hier : « « c’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés ». Cependant, après avoir dit cela, Paul se rend compte que sa conclusion risque de nous faire basculer dans un autre danger : au nom de cette liberté, « puisque nous sommes dans l’Esprit », faire n’importe quoi. C’est pourquoi il précise : « vous frères, vous avez été appelés à la liberté, mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme (littéralement : pour votre chair). Et c’est à cette étape de son raisonnement qu’il introduit l’opposition entre l’Esprit et ce qu’il appelle « la chair ». En fait, en choisissant de nous laisser guider par l’Esprit, nous ne sommes pas affranchis de toute loi, nous nous mettons sous la loi de l’amour. L’amour est le premier fruit de l’Esprit, il est celui qui les résume tous. Voilà un critère essentiel. Et j’ajouterais sans doute, à l’attention de l’étudiant de Lumen Vitae : la liberté. L’Esprit nous rend libres, mais il est aussi, lui-même, souverainement libre. Si, par une soi-disant inspiration, nous mettons l’Esprit « dans notre poche » pour lui faire dire ce que nous voulons, nous ne le respectons pas. L’Esprit échappera toujours à nos tentatives humaines de le saisir. Heureusement !

 

Prière

Seigneur, nous t’en prions, donne-nous l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise. Donne-nous ton Esprit saint qui règne dans nos cœurs et nous fait marcher dans ta loi d’amour. Que notre liberté soit entièrement au service de ton Royaume et que notre vie te rende gloire !

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