mardi 22 mars 2022

Liturgie de la Parole 3e mardi de Carême

 (SMJn Noville)

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Eglise.

En ce temps béni où le Carême nous invite à la conversion, la liturgie nous parle de pardon.

Le livre de Daniel nous fait entendre la prière d’Azarias prononcée au nom de tout le peuple. Tout en reconnaissant la faute collective de son peuple, il prie son Seigneur : « Nous voici, ô Maître, le moins nombreux de tous les peuples, humiliés aujourd’hui sur toute la terre, à cause de nos péchés ».

La suite du texte exprime combien cette faute appelle le pardon de Dieu : « Ne nous laisse pas dans la honte, agis envers nous selon ton indulgence et l’abondance de ta miséricorde ».

L’Evangile évoque également le thème du pardon. Pierre pose une question, en y ajoutant une proposition de réponse : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? »

La faute du prochain appelle notre pardon : « Je ne te dis pas (qu’il faut pardonner) jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois ». Comme dit le commentateur Jn-Pierre Prévost : « 7 x 10 x 7 = 490 fois ? autrement dit, autant de fois que nécessaire et, paradoxalement, sans jamais compter le nombre de fois »[1].

Sur ce chemin du pardon, mettons-nous à l’école du psalmiste… à l’école de notre Dieu : « Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route ! »

 Méditation

En guise de méditation, je vous partage l’extrait d’une homélie de Jean Chrysostome, qui vécut au 4e siècle :

« Le Christ nous demande donc deux choses : condamner nos péchés, pardonner ceux des autres, faire la première chose à cause de la seconde, qui sera alors plus facile, car celui qui pense à ses péchés sera moins sévère pour son compagnon de misère. Et pardonner non seulement de bouche, mais ‘du fond du cœur’… Si tu te laisses aller à l’indignation et à la colère, tu seras blessé non par l’injure qu’il t’a faite, mais par le ressentiment que tu en as.

Ne dis donc pas : ‘Il m’a outragé, il m’a calomnié, il m’a fait quantité de misères’. Plus tu dis qu’il t’a fait du mal, plus tu montres qu’il t’a fait du bien, puisqu’il t’a donné occasion de te purifier de tes péchés. Ainsi, plus il t’offense, plus il te met en état d’obtenir de Dieu le pardon de tes fautes. Car si nous le voulons, personne ne pourra nous nuire ; même nos ennemis nous rendent ainsi un grand service… Considère donc combien tu retires d’avantages d’une injure soufferte humblement et avec douceur »

 Temps de silence

 Notre Père

Avec ceux qui font preuve de miséricorde et ceux qui en sont assoiffés, redisons la prière des enfants de Dieu…

 Oraison

Seigneur, Ta Parole en ce jour établit un lien étroit entre ton pardon et le nôtre, entre la miséricorde que tu exerces envers nous et celle que nous sommes invités à offrir à notre prochain. Lorsque ton prophète Daniel déplorait qu’il n’y avait « plus de lieu où t’offrir nos prémices pour obtenir ta miséricorde », ton Evangile nous apprend que la relation avec notre prochain nous offre l’occasion de faire mémoire de ta miséricorde envers nous. Envoie ton Esprit, afin que nous percevions en nos vies les traces de ton passage, de ton salut. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils ressuscité, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

 Bénédiction

Que le Seigneur d’amour et de bonté nous bénisse et nous garde…



[1] J.-P. Prévost, Les paraboles de Jésus. Un trésor à redécouvrir, Moutrouge, Bayard Editions, 2016, p. 105.

Aucun commentaire: