(sœur Marie-Raphaël)
Ouverture
« La joie de Dieu ne passe pas, qui change tout
en espérance… Jamais ne manquent les témoins de cette joie au long des
siècles… » En ce 3 décembre, nous faisons mémoire de saint
François-Xavier. À 28 ans, étudiant à Paris, il prononce ses vœux avec Ignace et
quelques autres, donnant l’impulsion à l’immense aventure de la compagnie de
Jésus. À 35 ans, il devient le premier missionnaire jésuite. En une douzaine
d’années, il va parcourir près de 100 000 km pour annoncer l’Évangile en Inde,
à Ceylan, aux Moluques, au Japon. Il meurt au seuil de la Chine dont l’accès
lui est refusé : il a 46 ans. Dans l’église, il est le patron des
missions. Nous pouvons admirer sa foi, son zèle au service du Royaume de Dieu.
En ce temps de l’Avent, nous sommes invités à creuser les fondements de notre
foi.
« Prends
pitié de nous, Fils de David ! »
« Croyez-vous
que je peux faire cela ? »
« Oui,
Seigneur. »
« Que
tout se passe pour vous selon votre foi ! »
Les signes du Royaume, ce ne sont pas seulement ces
guérisons, ces délivrances, ces pacifications intérieures qui s’opèrent sur le
passage de Jésus. Le signe du Royaume, c’est plus encore cette alliance
entre la foi des hommes et l’action de Dieu dans leur vie. La foi, n’est-ce pas
précisément cela : laisser Dieu agir dans ma vie ? Il ne force jamais
la porte, mais quand il trouve une porte ouverte, il est lui-même comme surpris
de voir la grâce à l’œuvre.
Ce qui se passe au passage de Jésus et dont nous parle
l’évangile, c’est la réalisation de la promesse formulée au nom de Dieu par le
prophète Isaïe. Cette promesse va très loin : Les sourds entendent et les
aveugles sortent de l’obscurité. Les humbles se réjouissent dans le Seigneur
(on pense à la première béatitude), les tyrans et les moqueurs, ceux qui
s’empressent à mal faire et faussent les débats du tribunal, ceux qui portent
de faux témoignages… tous ceux-là sont mis hors d’état de nuire. Les esprits
égarés découvrent l’intelligence et les récalcitrants acceptent qu’on les
instruise.
Seigneur, donne-moi l’intelligence de ce texte. Que
tout ce qui, en moi, a connivence avec le mal, la moquerie, le mensonge ou le
faux témoignage, soit purifié par ta grâce. Que ma part aveugle sorte des
ténèbres pour consentir à ta lumière. Que ta joie me dépouille de la fausse
sécurité de mes richesses. Alors oui, encore un peu, très peu de temps, et le
Liban se changera en verger et le verger deviendra une forêt.
La joie de Dieu ne passe pas, qui change tout en
espérance. Seigneur, fais-nous goûter ta joie : la joie des humbles qui
discernent ta présence en tout lieu où se tissent la fraternité, la justice, la
paix. À la manière de François-Xavier, fais de nous des messagers inlassables
de ton espérance, afin de hâter la venue de ton Règne dans tous les cœurs. Toi
qui.
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