(Sr Marie-Thérèse)
« Je
vous donne un commandement nouveau, dit le Seigneur : aimez-vous les uns les
autres, comme je vous ai aimés. »(Jn13,34) « Nous pouvons
réaffirmer que la charité est le centre de la réflexion de St. Augustin, dit Sr
Anne,-une oblate de l’Assomption-, on comprend pourquoi le titre de docteur de
la charité lui a été donné. Cette charité qui est subsistante, cette charité
qui est Dieu, est, en effet, la force qui anime Augustin.
Augustin
ne cesse de répéter : Dieu est
Amour. Et c’est Lui qui est la source de tout amour : conjugal,
familial, fraternel. Il donne plus d’importance à la charité fraternelle, mais
en fin de compte elle recouvre toute autre forme de charité. Car dans la
logique augustinienne, mon père, ma mère, mon conjoint, mon ami, est aussi pour
moi un frère, une sœur en Christ. » [1]Chantons la louange de
Dieu.
« Où
commence la charité ? Réfléchissez un peu ; vous savez quelle en est
la perfection, quelle est sa fin et son caractère ? Le Seigneur lui-même
nous le fait connaître dans l’Évangile de St. Jean « Il n’y a pas de
plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »(Jn15,13) Il
nous montre et nous invite à atteindre cette perfection de la charité. Mais
vous vous interrogez et vous vous dites : quand pourrons-nous avoir pareille
charité ? Ne désespère pas trop vite de toi-même ! Peut-être la
charité est-elle née en toi, mais est-elle encore imparfaite : nourris-la,
pour qu’elle ne soit pas étouffée. Mais, me diras-tu, comment le savoir ?
Nous savons quelle en est la perfection ; apprenons comment elle commence.
/…/Où
commence la charité ? Si tu n’es pas encore capable de mourir pour ton
frère, sois déjà au moins disposé à partager ton bien avec lui. Que déjà la
charité émeuve tes entrailles, afin de te faire agir non par ostentation, mais
par surabondance de miséricorde venue du fond du cœur ; qu’elle te rende
attentif à la misère de ton frère ! Si tu ne peux donner à ton frère de
ton superflu, comment pourrais-tu donner ta vie pour lui ? L’argent qui
gît en ton sein, les voleurs peuvent te l’enlever, et, à défaut de voleurs, la
mort t’en séparera, même si tu ne t’en sépares pas de ton vivant : que
vas-tu en faire ? Ton frère a faim, il est dans le besoin : peut-être
attend-il anxieusement, pressé par un créancier. Il ne possède rien, toi, tu
possèdes ; il est ton frère, vous avez été rachetés ensemble, tous deux au
même prix, tous deux rachetés par le sang du Christ : vois si tu as
compassion de lui, toi qui possèdes les biens du monde. En quoi cela me
regarde-t-il, diras-tu peut-être. Moi, je donnerais mon argent, pour soustraire
cet homme aux affres de la misère ? Si c’est là ce que te répond ton cœur,
la dilection du Père ne demeure pas en toi. Si la dilection du Père ne demeure
pas en toi, tu n’es pas né de Dieu. Comment te glorifier d’être chrétien ?
Tu en as le nom, tu n’en as pas les œuvres. Mais si le nom est ratifié par les
œuvres, on pourra te traiter de païen, toi, montre par tes actes que tu es
chrétien. Car si, par tes actes, tu ne montres pas que tu es chrétien, tous
auront beau t’appeler chrétien, à quoi te sert le nom, là où n’est pas la chose ?
« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en
vérité. »(1Jn3,18) »[2]
Avec
tous les frères et sœurs qui sont également enfants de Dieu, prions Notre Père.
Par la
charité qui va jusqu’au don total de ta vie sur la Croix, Seigneur, Tu as
rassemblé les hommes et les femmes qui veulent pratiquer le précepte de l’amour
et désirent se laisser transformer par l’Amour, afin de vivre une unité
parfaite avec Toi. Accorde-nous de nous laisser habiter par ton Esprit. Alors nous
pourrons partager ton Amour avec tous nos frères et sœurs. Par Jésus, le
Christ, Notre Seigneur.[3]
[1] Sr Anne Thi Dung PHAM, oblate de l’Assomption, « La charité fraternelle
chez Saint Augustin »
https://fondationjeanrodhain.org/les-chaires/lille/la-charite-fraternelle-chez-saint-augustin
[2] St. Augustin « Commentaire de la première épître de St.
Jean » traité V, N12, pp269-271, Cerf, 1961
[3] Id1, inspiré de Sr Anne Thi Dung PHAM
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