jeudi 26 août 2021

Liturgie de la Parole, 21e jeudi TO

 (sr Marie-Raphaël)

Ouverture

Les deux textes de ce jour parlent de la venue du Seigneur (sa venue eschatologique, à la fin des temps). La dernière phrase de l’extrait de 1 Thessaloniciens : « que le Seigneur affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu notre Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints… », rejoint la première phrase de l’évangile : « veillez, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient ». Mais curieusement, tout en nous orientant vers l’avenir, la leçon qui se dégage de ces textes est de nous rendre attentifs au présent. Il y a plusieurs manières de vivre le présent. On peut le vivre sans rien attendre, en se fermant à toute attente en se contentant du présent. Ou on peut vivre le présent comme marqué par l’attente d’une promesse. Et c’est tout différent !

Résonances

En méditant les lectures de ce jour, je repense à une conversation que j’ai eue récemment avec un ami (ensemble, on refaisait le monde et l’Eglise) : nous parlions de cette eschatologie, de cet horizon d’espérance qui doit caractériser la foi du chrétien. Et il me disait : la plupart des gens, aujourd’hui, sont enfermés dans le présent. C’est un peu à la mode de dire que l’essentiel est de bien vivre le présent. Mais il faut rester vigilants à ne pas perdre l’espérance. Les discours catastrophistes qui nous entourent peuvent nous enfermer dans la peur. La peur du lendemain. Le désespoir. Tout cela, toutes ces nouvelles qui nous viennent du monde, c’est tellement lourd à porter… alors, nous nous réfugions dans l’oubli, qui est à la fois oubli du passé et oubli de l’avenir.

Les chrétiens (et peut-être en particulier les moines et moniales) sont appelés à témoigner d’une conviction d’espérance. Mais comment ?

Le refrain qui revient à plusieurs reprises dans les paraboles de la vigilance que Jésus nous donne à travers le dernier discours de Matthieu, c’est : « vous ne savez ni le jour ni l’heure ». Cela ne veut pas dire que nous devons vivre dans l’inquiétude. En fait, me semble-t-il, la leçon est plutôt : bien vivre le présent, mais non pas comme des gens qui n’attendent rien. Bien plutôt comme des gens qui se savent serviteurs, et non propriétaires, et qui attendent le retour de leur maître à qui ils devront rendre des comptes. Non pas un maître tyrannique qui réclame des récoltes là où il n’a pas semé, mais un maître qui leur fait confiance, qui les honore par sa confiance en leur donnant le soin de veiller sur « les gens de sa maison ». Ce n’est pas rien ! (je pense à la mission de l’abbé dans une communauté monastique : qu’il n’oublie pas que ce sont des âmes dont il a reçu la charge…)

Si nous nous sentons honorés par la confiance que Dieu nous fait, nous mettrons tout en œuvre pour être à la hauteur de cette confiance. Laissons de côté la peur de l’avenir. Travaillons humblement à la tâche qui nous est confiée, sachant que toute tâche est une haute mission de confiance. Cette perspective change tout !

Prière

Seigneur, donne-nous, entre nous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant. Affermis nos cœurs dans la foi et l’espérance, rends-nous saints de la sainteté de ton Fils, pour que nous soyons prêts à l’accueillir au jour et à l’heure de sa venue.

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