(sœur Marie-Christine)
Introduction :
Bonjour et bienvenue. La
communauté a eu hier la joie d’accueillir sa nouvelle prieure……. Nous la
confions à votre prière ainsi que la mission qui lui est donnée : Que ton
Esprit, Seigneur la guide et la soutienne. Nous remercions encore Mère Myrèse
qui a accompli ce service durant 24 ans et nous présentons au Seigneur dans la
prière et l’action de grâce cette nouvelle étape pour la communauté.
La Parole de Dieu nous offre
aujourd’hui deux textes forts et contrastés : Paul évangélisateur auprès
des Thessaloniciens et la poursuite du chapitre 23 de saint Matthieu, le
discours de Jésus aux scribes et aux pharisiens et à travers eux à tous les
« bons pratiquants » de tous les temps. Invitation à l’authenticité
du cœur et des actes.
Prions les psaumes de manière que
notre esprit et notre cœur soient en accord avec notre voix (cf. Règle de Saint
Benoît 19,7).
Si nous regardons la 1ère
lettre aux Thessaloniciens et l'Évangile quel contraste ! C'est comme si
Jésus reprochait aux Pharisiens de n'avoir pas vécu selon l'exemple que Paul
décrit dans sa lettre. L'exemple de Paul qui a travaillé et en même temps
annoncé l'Évangile, et l'exemple de Thessaloniciens qui ont accueillis la
parole « pour ce qu’elle est réellement, non pas une parole d’hommes,
mais la parole de Dieu ».
Pourtant je suis un peu gênée par l’auto
justification de Paul ! Il se présente vraiment comme quelqu'un de
bien ! Et même de très bien !!! Bref on pourrait dire un pharisien au
mauvais sens du terme !
Ce qui est intéressant, c'est qu'en fait
Paul n'a pas cherché à attirer les Thessaloniciens à lui, il les a orientés
vers un Autre ! Ce n'est pas lui qu'il a annoncé c'est « l'Évangile
de Dieu », ce Dieu qui « appelle à son Royaume et à sa gloire ».
Il a annoncé une Bonne Nouvelle et celle-ci a transformé ses interlocuteurs.
C’est la mission de tout chrétien : être témoin et laisser agir en lui et
dans les autres « la parole de Dieu
qui est à l’œuvre ».
À cette lumière nous comprenons mieux les paroles virulentes
de Jésus. Jésus parle non pas contre
les scribes et les pharisiens, mais à leur adresse pour les mettre en garde
contre les dangers qui les guettent. Dangers qui guettent tout croyant: que les
actes et paroles ne soient pas en cohérence avec la foi proclamée. Jésus ne
leur dit pas « Malheur à vous » ! Mais « Malheureux
êtes-vous » ! C’est comme s’il y a avait de la tristesse dans sa voix
et dans son cœur : « attention, vous prenez un mauvais
chemin ! »
Au fond que reproche Jésus aux
Pharisiens ? D'avoir « l'apparence
d'hommes justes » et à l'intérieur d'être « pleins d'hypocrisie et de mal » ! Non pas d'être les fils
de ceux qui ont éliminé les prophètes. Mais de ne pas se laisser remettre en
cause par sa parole, son action, sa vie. Sans s’en rendre compte, ils sont sur
la même pente que leurs pères. Ceux-ci n'ont pas accueillis la parole des
prophètes qui les appelaient à changer, à se convertir, à faire demi-tour pour
s’ajuster à la Parole et aux manières du Seigneur et mettre leur confiance non
en eux-mêmes et leurs pratique, mais en Celui qui les accompagne, les guide et
les conduit sur le chemin de la vie avec lui dès maintenant et jour après jour.
Ce risque ne guette-t-il pas tout
croyant ?
Comment l'éviter ? C'est dans le
concret de la vie quotidienne, dans les petites choses que finalement se
vérifie notre accueil de la parole de Dieu : le verset de l'Alléluia
l’exprime bien. « En celui qui garde la parole du Christ l’amour de
Dieu atteint vraiment sa perfection. » (1Jean 2,5).
Garder la parole, c'est veiller sur elle comme Marie qui gardait la parole et
la méditait dans son cœur (cf. Luc 2, 19 et 51). Elle la laissait tourner et
retourner en elle, elle la laissait la travailler comme le levain travaille la
pâte. Elle avait confiance que la Parole « était à l'œuvre » en elle, et elle était disponible à cette
action. Elle ne se fiait pas aux apparences, mais creusait sans cesse en son
cœur la parole, les événements pour en discerner le sens.
Qu’elle nous accompagne dans notre vie
avec le Christ sur la route de l’Évangile, au quotidien.
Invitation au Notre Père :
Tournons-nous avec un cœur filial et fraternel vers Celui qui nous appelle à
son Royaume et veut le réaliser en nous par nous dès aujourd’hui.
Prière d’envoi :
Seigneur Dieu de vie, de
lumière et de paix, tu nous appelles à ton Royaume. Nous t’en rendons grâce.
Que ton Esprit par sa bonté nous
conduise par le droit chemin.
N’éloigne pas de nous ton Saint Esprit.
Qu’il nous purifie de tout ce qui nous
éloigne de toi.
Qu’il nous modèle à ton image et à ta
ressemblance.
Qu’il ouvre nos cœurs à ta Parole.
Qu’il nous aide à nous laisser
travailler par elle et fasse de nous des disciples de ton Fils Jésus.
Lui qui nous conduit à la vie avec toi
dès maintenant et pour les siècles des siècles.
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