Si 7
1 Ne fais pas le mal et aucun mal ne t’arrivera.
2 Eloigne-toi de l’injustice, elle s’écartera de toi.
3 Ne sème pas dans les sillons de l’injustice,
de peur d’en récolter sept fois plus.
4 Ne demande pas au Seigneur le pouvoir,
ni au roi un siège glorieux.
5 Ne pose pas au juste devant le Seigneur,
ni au sage devant le roi.
6 Ne cherche pas à devenir juge,
si tu n’es pas capable d’extirper l’injustice,
car tu pourrais être influencé par la personne d’un prince
et compromettre ainsi ta propre intégrité.
Viens Esprit saint,
Esprit de Justice, vient inspirer nos actes pour que nous nous mettions
humblement au service de la justice.
Ne fais pas le mal et
aucun mal ne t’arrivera : ce serait trop beau ! Et de toute façon
hors de notre condition humaine… non pris au pied de la lettre, ce conseil
attire notre attention sur nos responsabilités, envers nous-mêmes… et envers
les autres. Celui qui emploie des méthodes inadmissibles et produit des
désordres, ne doit pas s'étonner d'en souffrir lui-même.
S’il amorce ce chapitre par une phrase on ne peut plus
générale, Ben Sira vise en fait dans ces versets l’idée importante de justice.
Eloigne-toi de l’injustice,
elle s’écartera de toi : l’idée du lien entre nos actes et leurs
conséquences s’appliquent prioritairement à la justice. Voilà une notion bien
présente dans la Bible et surtout dans le Premier Testament, mais une notion
complexe. Dans la Bible, la justice est un attribut de Dieu; mais elle est
aussi une prérogative du roi et un devoir pour le citoyen. C’est ce que
développe Ben Sirac.
Ne sème pas dans les
sillons de l’injustice, de peur d’en récolter sept fois plus : voilà
qui fait penser à un proverbe bien contemporain… qui nous vient d’Osée
(8,7) : « Qui sème le vent, récolte la tempête ». Combien de
fois ne sommes-nous pas incapables (ou inattentifs) aux conséquences de nos
actes.
Ne demande pas au
Seigneur le pouvoir, ni au roi un siège glorieux : dans la société
biblique, la justice est une qualité propre au gouvernement du roi. On dit que
la justice est le soutien du trône du roi, tout comme du trône de Dieu. Le roi
est choisi par Dieu parce qu'il aime la justice. Il doit faire régner la justice en récompensant ou en punissant mais, surtout, il doit veiller à
ce que les normes de la vie en société, reconnues dans le Décalogue, soient appliquées,
en respectant les droits des pauvres et des faibles.
Ne pose pas au juste
devant le Seigneur, ni au sage devant le roi : le simple citoyen est
invité lui aussi à pratiquer la justice. Celle-ci se traduit par des gestes de
partage et de miséricorde. Ainsi en est-il de Job qui affirme « avoir revêtu la
justice » parce qu'il faisait du bien aux indigents. L'idée de justice sera
reprise par Jésus et les premiers chrétiens. Elle est synonyme de charité et de
miséricorde.
Ne cherche pas à
devenir juge, si tu n’es pas capable d’extirper l’injustice, car tu pourrais
être influencé par la personne d’un prince et compromettre ainsi ta propre intégrité :
ceux qui portent les responsabilités de juger, de conduire leurs frères, ne
s’attribuent jamais cette tâche ; ils en reçoivent la mission en
fonction de leurs « qualités » à mettre au service de la communauté.
Seigneur Jésus, toi le seul juge, toi le seul juste,
donne-nous de tendre de tout notre être à la réalisation du Royaume par la pratique
de la justice : rends-nous conscients des appels qui nous entourent,
donne-nous d’y répondre par nos actes, à ton image.
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