Lc 24
1 Le premier jour de la semaine, de grand
matin, elles vinrent à la tombe en portant les aromates qu’elles avaient
préparés.
Esprit saint, qu’en ta lumière, la Parole de ce jour éclaire notre
journée.
Le premier
jour de la semaine : cette petite indication de temps plutôt anodine nous
transporte en fait d’un coup dans le monde de la chrétienté, dans le temps du
Christ ressuscité. Il y a trois versets encore (22, 54), Luc parlait, selon la
vision juive, du jour de Préparation et du sabbat. Ici, en parlant du premier
jour de la semaine, il désigne notre dimanche, et donc le jour de la
Résurrection.
de grand
matin : l’indication de temps se précise encore ; l’heure matinale exprime
sûrement la hâte des femmes à accomplir leur ultime témoignage d’amour à Jésus.
Marc (16,2), qui emploie les mêmes mots, ajoute ce qui peut paraître une
redondance mais qui est intéressante : « le soleil s’étant
levé » : comment ne pas voir une image du Christ ressuscité en ce
soleil levant ?
elles
vinrent à la tombe : « elles », ce sont les femmes, pour le moment
elles sont anonymes, leur seule désignation, répétée par Luc, est d’être celles
qui ont accompagné Jésus depuis la Galilée, depuis donc le tout début. Ce sont
les « fidèles ». La venue des femmes avec leurs vases de parfum
devait être bien importante aux yeux des évangélistes pour qu’ils en parlent
tous les quatre – avec des variantes, certes, mais qui n’enlèvent rien au fait.
La tombe est le seul endroit où elles peuvent
retrouver Jésus, même si c’est en son corps gisant. Elles ont bien pris soin
(v. 55) de regarder longuement les lieux (assises
en face du sépulcre, précisait Matthieu (27,61)
en portant
les aromates qu’elles avaient préparés : dès la mise au tombeau, avant
que ne commence la soirée du sabbat, elles ont préparé avec soin leurs
aromates. Pourtant – nous dit Jean – Joseph et Nicodème ont enseveli le corps
selon toutes les règles et même plus : avec cent livres (plus de 30
kg !) de myrrhe et d’aloès. Elle est belle, cette hâte des femmes. Il est
émouvant, ce désir de s’empresser auprès du corps et d’en prendre soin autant
qu’il est en leur pouvoir. Elle est courageuse, cette démarche vers ce sépulcre
clos et gardé. En posant ce geste avec le parfum, c’est à une liturgie du geste
et du signe qu’elles se rendent, comme nous le faisons aujourd’hui au travers
de l’huile ou du saint chrême.
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