Luc 20, 1-8
Viens Esprit de simplicité
et d’écoute
Viens Esprit de conseil et
de rencontreViens Esprit de foi
Et il arriva, un de ces
jours-là,
Un de ces jours… après l’entrée à Jérusalem, après la purification du temple,
après un enseignement quotidien au peuple suspendu à ses lèvres tandis que les
chefs du peuple cherchent à le perdre…
où il enseignait le peuple dans le temple et
annonçait la Bonne Nouvelle,
Pour une fois Luc nous précise l’enseignement
de Jésus, il annonce la Bonne Nouvelle, il évangélisait pourrions-nous traduire
littéralement. Il annonçait le salut à ce peuple qui était tout ouïe.
que survinrent les grands-prêtres et les
scribes avec les anciens.
Ces trois groupes associés forment le Sanhédrin, l’autorité politique
et religieuse du temple. Ceux qui prennent les décisions tant dogmatiques que
disciplinaires. Et les versets précédents nous ont appris, confirmés qu’ils
cherchent à perdre Jésus. Le climat est donc tendu !
Et ils parlèrent en lui disant : « Dis-nous
en quelle autorité tu fais ceci, ou bien quel est celui qui t’a donné cette
autorité ? »
Ils lui adressent la parole… mais ouvrent-ils un vrai dialogue ???
Leur question est double. Ils interrogent Jésus concernant son autorité pour
faire ce qu’il fait… c'est-à-dire ? probablement pour avoir osé chasser
les vendeurs du Temple, et peut-être pour enseigner comme il le fait au
quotidien dans le temple. Voilà donc que ceux qui ont mission de discerner, qui
sont les garants de la religion, dans l’incapacité de discerner par eux-mêmes !
Ils interrogent Jésus. Ils le somment de dire en quelle autorité il agit, ou de
leur révéler qui lui a donné autorité.
Répondant alors, il leur dit :
« Je poserai à vous aussi une question. Alors dites-moi, le baptême de
Jean était-il du ciel ou des hommes ? »
Jésus ne répond pas encore à leur question. Il en pose d’abord lui-même
une autre. Il parle de son précurseur, Jean. Jean est mort décapité, par
Hérode. Mais Luc nous l’avait présenté comme le précurseur, chargé de préparer
le chemin du Seigneur. Jean avait intrigué. Le peuple était allé à lui pour se
faire baptiser. Dans son évangile Jean nous dit qu’une délégation était venue
de Jérusalem pour lui demander qui il était, pourquoi il baptisait ? Et voilà que Jésus leur demande de prendre
officiellement position en ce qui concerne Jean. Était-il mandaté par Dieu ou
non ?
Ceux-ci discutèrent entre
eux disant :
Ils discutent entre eux. Ils sont en force tandis que Jésus est seul.
Seul faisant face au peuple qu’il enseigne, seul faisant face au sanhédrin qui
cherche à le perdre. Ils discutent entre eux, ils raisonnent. Ce verbe grec a
donné sa racine au vocabulaire de logique : syllogisme.
« Si nous disons :
du ciel, il dira : Pourquoi n’avez-vous pas cru en lui ?
Disant cela ils reconnaissent ne pas avoir donné foi au Baptiste.
Mais si nous disons :
des hommes, le peuple tout entier nous lapidera car il est persuadé que Jean
était prophète. »
Mais ils savent que le peuple lui, a cru au Baptiste, à sa mission.
Mais c’est bien étonnant de les voir eux, le sanhédrin, l’autorité du lieu
trembler devant le peuple, et mesurer leur réponse en fonction de leur peur !
Ils sont en plein calcul…
Et ils répondirent qu’ils
ne savaient pas d’où il était.
Face au dilemme, ils choisissent le silence, ils déclinent la question.
Ils disent ne pas savoir ! Réponse prudente, qui relèvent plus de la
diplomatie que du dialogue.
Et alors Jésus leur dit : « Moi non
plus, je ne vous dis pas en quelle autorité je fais ceci. »
Et Jésus confirme leur refus d’entrer en véritable dialogue. Vous ne
répondez pas ? moi non plus ! Je ne vais pas vous imposer mon point
de vue. Si vous n’avez pas su reconnaître le précurseur, comment reconnaîtriez-vous
le Messie qu’il a annoncé ?
Seigneur, accorde-nous de t’accompagner dans ta solitude, d’être
disciple près de toi, tandis que tu fais face à notre temps, à notre humanité. Seigneur,
tandis que beaucoup parlent, agissent sous la crainte, toi tu demeures libre,
béni sois-tu ! Entraîne nous en ta liberté.
1 commentaire:
Pour que vous le trouviez attaché à l'article qui vient seulement de paraître, voici le commentaire que nous partage Françoise Renard, sur le courrier des lecteurs. Merci Françoise pour ce partage !
Bonjour, ou Bonsoir,
Il ne m’est pas possible de me joindre à vous pour les rencontres de lectio que vous proposez à Hurtebise : une famille, un travail très prenant, quelques engagements locaux… et quelques kilomètres.
Mais cela n’empêche pas d'essayer de lire, d’apprendre, de penser, de prier et d’avoir envie de participer d’une autre manière à ce partage.
C’est pourquoi je vous envoie, un peu tard peut-être, ma lecture de l’extrait qui était aujourd’hui au programme de votre rencontre.
C’est toujours avec beaucoup d’intérêt que je lis vos commentaires des textes proposés sur le blog.
Très cordialement,
Françoise
Lc, 20-1-8 (trad : Bible de Jérusalem – Ed. Cerf)
1 Et il advint, un jour qu’il enseignait le peuple dans le Temple, et annonçait la Bonne Nouvelle, que les grands prêtres et les scribes survinrent avec les anciens,
Il enseignait tous les jours au Temple, mais ce jour-là est particulier, il mérite d’être raconté. Les scribes et les pharisiens, déjà, dénonçaient l’enseignement de Jésus, la Bonne Nouvelle, celle de la Nouvelle Alliance, de l’homme nouveau qui dépasse le prescrit des lois pour donner la priorité à la relation au Père et aux hommes. Mais, malgré leur pouvoir, ils ne savaient quoi faire. Ils interviennent maintenant, avec les anciens, ce qui renforce leur présence et leur autorité.
2 et lui parlèrent en ces termes : « Dis-nous par quelle autorité tu fais cela, ou quel est celui qui t’a donné cette autorité ? »
La question est posée, celle de l’autorité. Car il faut être légitimé par une autorité pour parler dans le Temple, s’exprimer à propos ou au nom de Dieu. Les pharisiens et scribes veulent sa perte, ils trouvent un moyen d’avancer vers leur objectif. Ils vérifient donc si Jésus a bien reçu le mandat de prendre la parole.
3 Il leur répondit : « Moi aussi, je vais vous poser une question. Dites-moi donc : 4 « le baptême de Jean était-il du Ciel ou des hommes ? »
Et voilà que la réponse est une question : technique de communication, mais aussi renvoi des pharisiens et des scribes à leur propre jugement.
La question est fondamentale. Elle vise la capacité même des autorités de savoir et de dire ce qui vient du Ciel ou ce qui vient des hommes. Ceux qui détiennent l’autorité, ont-il la compétence et le discernement suffisants ?
5 Mais ils firent par-devers eux ce calcul : « Si nous disons : « Du Ciel », il dira : « Pourquoi n’avez-vous pas cru en lui ? » 6 Et si nous disons : « Des hommes », tout le peuple nous lapidera, car il est persuadé que Jean est un prophète. »
Sur une question aussi fondamentale, la réaction des pharisiens et des scribes relève de la tactique politique concertée. Ils doivent dire ce qui permet d’atteindre l’objectif fixé, fonder leur réponse sur la conviction du danger que représente Jésus, mais aussi sur la peur de leur propre sort en cas de mauvaise ( !) réponse face à l’opinion publique.
7 Et ils répondirent ne pas savoir d’où il était.
La seule issue trouvée par les autorités est d’avouer leur ignorance. Bien piètre résultat.
8 Et Jésus leur dit : « Moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais cela. »
Et la conclusion de Jésus, qui gagne haut-la-main cette courte joute oratoire, c’est d’utiliser leur ignorance pour refuser de leur répondre. Jésus ne leur dira pas de qui il tient sa mission d’enseignement. Ceux qui l’écoutent au Temple ont commencé à comprendre. On en restera là, pour cette fois.
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