Luc 10, 33-34
Viens Esprit de douceur et
de paix
Viens Esprit de compassion Viens Esprit
Mais cheminant un Samaritain
arriva à lui, et l’ayant vu, il fut ému aux entrailles,
Voici le troisième passant : ce celui-ci on ne connait qu’une
chose, il est Samaritain. Dans le monde juif, les Samaritains sont mal vu. Ils
sont perçus comme schismatiques, idolâtres… En Jn 8, 46 pour insulter Jésus on
le traite de Samaritain, possédé du démon… Lui aussi fait route, lui aussi
arrive à hauteur du blessé, lui aussi il le voit… mais c’est ici que la
situation bascule : il est ému aux entrailles. Il se laisse toucher par
cet homme… et une fois que la porte du cœur s’est ouverte, tout le comportement
change… l’autre a reçu place en son cœur.
Des deux précédents on n’a rien dit du motif pour lequel ils sont passés outre.
Peur de l’impureté ? urgence qui les attendait ailleurs ? peur que ce
ne soit un nouveau guet-apens, et que les brigands leur tombent dessus ?
On n’en sait rien, juste qu’il semble que ni l’un ni l’autre ne se soient laissés
atteindre, toucher par la détresse de cet homme. Et voici un Samaritain qui s’est
ému aux entrailles.
et s’étant approché, il
pansa ses blessures versant de l’huile et du vin, l’ayant placé sur sa propre
monture il le mena à une auberge et prit soin de lui.
Un fois touché, une fois la source de la compassion éveillée en l’être,
tous les gestes de sollicitude sont accomplis. Tout d’abord s’approcher. Un
proverbe dit que l’on perçoit le passage de la nuit au jour, lorsqu’on découvre
un frère en l’humain qui est devant nous. Il s’approche, se fait proche… Le
légiste avait demandé : « et qui est mon prochain ? » Il panse les blessures, y verse huile et vin. Il prend ce qu’il a sous la main, le vin désinfecte, l’huile adoucit. Il le place sur sa propre monture… lui marchera à coté…
Il le mène à une auberge, il veille à ce que la route ne soit pas trop longue pour un blessé.
Il prit soin de lui. Il a veillé aux plaies, il veille à tout l’être.
Je contemple longuement cette scène, ces gestes de compassion, de
communion.
Seigneur, serais-tu ce Samaritain ?
1 commentaire:
"Cheminer, voir, être ému aux entrailles, s'approcher, panser les blessures, prendre soin."
J'aime à penser mais aussi voir les nombreux gestes d'amour dont les hommes et les femmes de notre époque sont capables de réaliser. Ils sont peu ébruités, parfois je le regrette et en même temps le silence qu'il y a autour dit la manifestation de la présence du Souffle d'amour.
Pour reprendre ce que j'écrivais hier, je constate que les soeurs de Malonne ne font pas de bruit, pas de publicité par rapport à l'intention et au geste qu'elles portent. Elles se font proche et elles soignent, non pas comme des spécialistes de la médecine, mais à la manière du samaritain dont Jésus parle.
De quoi avons nous tellement besoin? De médicaments qui vont nous tendre un peu plus loin sans éviter la rupture définitive, ou d'une attention, si légère soit elle, qui de manière insoupçonnée à puissance de vie pour toujours ?
Sans minimiser la douleur de beaucoup que je connais et que je peux comprendre, j'ai peur d'un glissement dans la mort de l'amour et la mort plus forte que l'amour. Quelle perspective, quelle espérance!
Comme dit L. Basset, "avant d'être un sentiment, l'amour est un comportement concret, solidaire, bienveillant, sans se préoccuper de savoir si l'on aime assez, si l'on est vraiment capable. Faire confiance à un souffle qui sait ce qu'il fait."
Seigneur, que mon intelligence soit au service de mon coeur et non l'inverse et que mon regard soit posé sur mon coeur avant d'être sur orbite.
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