dimanche 8 mai 2011

En passant

Jn 9

1En passant, Jésus vit un homme aveugle de naissance. 2Ses disciples lui posèrent cette question : « Rabbi, qui a péché pour qu'il soit né aveugle, lui ou ses parents ? » 3Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents. Mais c'est pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui !

Esprit Saint, rends-moi attentive au passage de Jésus, à ses regards, à ses paroles.


Jésus, le Passant : celui qui jamais ne s’attarde, ne s’impose, qui ne reste pas là à surveiller, Jésus sur la route comme nous, le Passant dont il ne faut pas rater le passage...

Jésus qui voit : son passage n’est pas non plus supersonique, c’est un passant qui prend son temps, dont le regard va à la rencontre des hommes et des choses.

Un aveugle de naissance… le seul dans le nouveau testament : au travers de lui, qu’allons-nous apprendre sur l’œuvre de Dieu ?

Jésus donc à vu (le premier) puis les disciples interrogent : j’ai un peu l’impression que Jésus s’est arrêté un instant, juste pour attirer l’attention de ses disciples sur cet homme…

Qui a péché ? Que voilà donc une question intéressante !! Qui est en tort ? A qui la faute ? Certains ont la manie de ces questions… Je repense à ces quelques mots merveilleux que Jean Sulivan met dans la bouche de Dieu : « Laisse-moi faire les comptes. Je ne sais pas compter. »

Mais, selon une conception courante dans l’Antiquité (et qui n’est sans doute pas tout à fait éteinte…), il fallait chercher une cause morale aux malheurs, et le Premier Testament n’a pas été en reste : « c'est moi le Seigneur, ton Dieu, un Dieu jaloux, poursuivant la faute des pères chez les fils sur trois et quatre générations » (Ex 20, 5) disait Yahwé à Moïse… Mais Ezéchiel avait déjà une autre vision : «Celui qui pèche, c'est lui qui mourra ; le fils ne portera pas la faute du père ni le père la faute du fils » (Ez 18, 20). Là, c’est clair : c’est lui et pas ses parents. Mais comment pèche-t-on dans le sein de sa mère ??

Ni lui ni ses parents : voilà donc qui est neuf : plus aucun lien direct entre péché et maladie !

Mais la raison donnée par Jésus me surprend : pour que les œuvres de Dieu se manifestent… A propos de Lazare, Jésus dira aussi « cette maladie servira à la gloire de Dieu » (11, 4) Ainsi, rien n’est indifférent à Dieu et tout dans notre vie peut servir à le manifester…


Seigneur, je sais que tu passes et repasses dans ma vie, imprévisible mais jamais indifférent.

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