mardi 10 mai 2011

A son retour

Jn 9

6Ayant ainsi parlé, Jésus cracha à terre, fit de la boue avec la salive et l'appliqua sur les yeux de l'aveugle ; 7et il lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » — ce qui signifie Envoyé. L'aveugle y alla, il se lava et, à son retour, il voyait.

Esprit Saint, dans ta lumière je contemple ces gestes de Jésus, ces paroles, dont la simplicité m’interpelle.


Ayant ainsi parlé : on imagine le petit groupe discourrant devant l’aveugle qui est en quelque sorte un sujet d’étude ; bientôt ce rabbi va poursuivre son chemin vers un prochain sujet d’observation… Mais il a parlé de lumière

Jésus cracha… fit de la boue… A-t-on remarqué combien Jésus est souvent proche du sol, lié à cette terre. Quant il ne dessine pas dans le sable, il crache par terre… Il a aussi guéri un autre aveugle de sa salive (Mc 8,23) ou même le sourd-muet (Mc 7,33) : il va toujours à la rencontre de l’autre avec un langage que celui-ci peut percevoir et comprendre.

Va te laver : Notons bien que l’aveugle n’a rien demandé, il n’a pas appelé, il n’a pas dit sa foi en Jésus… Jésus lui-même ne lui a rien demandé, il n’a même pas posé une de ces questions étranges dont il a le secret « que veux-tu que je fasse pour toi ?». Avec chaque personne, le langage de Jésus est différent. Mais il faut que l’aveugle marque en quelque sorte qu’il est « vivant », qu’il a part à ce qui se déroule : alors Jésus lui donne un ordre, celui de se lever, de se mettre en route, de se laver.

à Siloé : le texte lui-même donne immédiatement la traduction : Envoyé ! Jésus vient de dire qu’il travaille aux œuvres de celui qui l’a envoyé. Et c’est vers ce lieu, qu’il envoie l’aveugle. Le voilà donc sans doute appelé à être plus actif qu’on ne le croyait. Mais (coïncidence ?), c’est aussi à propos de Siloé que Jésus a déjà essayé d’enfoncer le clou : pas d’explication de culpabilité devant un accident ou une maladie : « Et ces dix-huit personnes sur lesquelles est tombée la tour à Siloé, et qu'elle a tuées, pensez-vous qu'elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? » (Lc 13,4)

A son retour, il voyait : Jésus préserve de l’éblouissement, respecte le temps d’apprivoisement de la pleine lumière. Jésus l’attend… Etait-elle loin, la piscine de Siloé, combien de temps ont-ils tous attendu le retour du mendiant ? Mais il est revenu et il a pu voir son sauveur, vu de ses yeux tout neufs : lui, il ne pourra pas dire (comme le paralytique de la porte des Brebis) qu’il ne sait pas qui l’a guérit.


Jésus, toi qui es concrètement devenu Lumière pour cet homme, donne-moi part à ta lumière. Je sais que dans ton infinie patience, tu attends toujours mon retour.

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