lundi 30 juin 2025

Liturgie de la Parole 13e lundi TO-I

https://www.carmelsaintjoseph.com/sermons/matthieu-8-18-22-4/

Le Christ nous expose ce qu’est marcher à sa suite : ne rien avoir à soi, ne rien posséder, même pas un lieu où reposer sa tête. Il l’exprime ouvertement, car il sait la difficulté à tout lâcher pour le suivre.
Qu’est-ce tout lâcher ? Qu’est-ce tout quitter ? Qu’est que ne rien posséder ?
Prendre son bâton de pèlerin …Ne serait-ce pas entrer en résonnance avec la Parole de Dieu à l’intérieur de soi ? Essayer de se prendre ce temps pour se laisser toucher par la Parole : « Le Seigneur n’a pas où reposer sa tête ». Ouvrir nos mains et nous laisser être vidés par Dieu de ce qui encombre notre relation à Lui et aux autres et entrer dans un chemin de confiance totale, nue, sans le « mais laisse-moi d’abord ».
….Entrer dans ce beau chemin intérieur, foi illuminée de la Présence du Christ.

« Jésus Lumière intérieure… »

Sr Dominique Raymond du Carmel Saint Joseph


dimanche 29 juin 2025

Liturgie de la Parole 29 juin solennité des Saints Pierre et Paul

Piliers de l’Église

Méditation

La première et la deuxième lecture nous montrent Pierre et Paul en prison. Pour Paul, c’est la fin d’une longue période de captivité qui a commencé à Jérusalem et à Césarée, du temps du gouverneur romain Félix puis de son successeur Festus, et qui se termine à Rome vers l’an 67. Du fond de sa prison, dans un moment de solitude, il fait en quelque sorte le bilan de sa vie : il écrit à son cher Timothée : « J’ai combattu le bon combat, j’ai couru ma course jusqu’au bout, j’ai gardé la foi » (non, rien de rien, je ne regrette rien...)
Pour Pierre, la captivité racontée ici ne sera pas la dernière. Ce jour-là, du temps d’Hérode Agrippa à Jérusalem, ce n’est pas encore le moment où il peut dire : « j’ai couru ma course jusqu’au bout ». Il ne va pas encore subir le martyre, mais il est déjà intimement uni au mystère pascal de son maître. Il ne va pas mourir, mais il fait déjà une expérience de résurrection. Le verbe que l’ange lui adresse, « lève-toi » (anasta) est celui de la résurrection. C’est une expérience qui survient comme par surprise et dont il ne prend pas conscience au moment même, mais seulement après. Sûr que cette expérience restera par la suite gravée dans sa mémoire, pour le chemin qui lui reste à parcourir. Plus tard, sous Néron, dans les prisons de Rome, il n’y aura plus l’intervention merveilleuse de l’ange. Et Pierre pourra alors vraiment reprendre à son compte ces paroles de Paul : « avec le Christ, je suis un crucifié ».
Que de chemin parcouru depuis le jour de Césarée où, dans l’intimité du groupe des 12, Jésus leur avait demandé : « pour vous, qui suis-je ? » Pierre avait répondu : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ». Il n’imaginait pas jusqu’où cette confession de foi allait le mener.
Et Paul, qu’aurait-il répondu à la question de Jésus ? « Tu es le Christ, celui en qui j’ai été appelé dès le sein de ma mère, en qui j’ai été sauvé, justifié, glorifié. Avec toi, j’ai été enseveli dans l’eau du baptême, avec toi, je ressusciterai, avec toi je régnerai dans la gloire... » etc
Si l’on peut dire que l’église repose sur ces deux piliers que sont Pierre et Paul, c’est bien sûr sur leur foi, mais aussi sur la persévérance de leur foi, leur force de témoigner jusqu’au martyre, leur fidélité qui s’explique par leur amour pour la personne du Christ, amour rendu d’autant plus fort qu’il a traversé l’expérience du pardon reçu.
Avec eux, puissions-nous dès maintenant combattre le bon combat et courir notre course en gardant la foi, comme une réalité dynamique de notre vie, toujours appelée à se ressourcer au témoignage de ceux qui nous ont précédés.

Sr Marie Raphaël écrit le 29 juin 2012


samedi 28 juin 2025

Liturgie de la Parole Cœur immaculé de Marie

Il a ri, elle a ri, il rira (Genèse 18, 1-15)
Introduction  

La liturgie de ce 28 juin nous propose 2 lectures que vous connaissez bien, je pense.
La première lecture est du Livre de la Genèse, au chapitre 18 (Gn 18, 1-15). Le Seigneur apparait à Abraham aux chênes de Mambré. Abraham leva les yeux. Trois hommes, un Seigneur, Abraham, Sara, un serviteur, les petits plats dans les grands, le repas scelle l’alliance et… et nous avons en tête l'icône de Roublev ! Je vous invite à être attentifs à la fin du passage, dans lequel « ils » (pluriel), « le voyageur », « Le Seigneur Dieu » s’adresse(nt) à Sara… Il lui annonce la naissance d’un fils.
L’Évangile est un extrait de Luc, au chapitre 2 (Lc 2, 41-51) qui nous relate l’angoisse de Marie qui a « perdu » son fils, resté à Jérusalem après la fête de Pâques. Trois longs jours à le chercher pour le trouver au Temple et s’entendre dire : « Ben quoi ?! Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » « Hein ?! » Ils ne comprirent pas ce qu’il disait. Marie garde cela dans son cœur.
Deux figures féminines : Sara, Marie, qui portent la tension entre promesse et incompréhension, entre le non-encore et le trop tôt. Deux enfants : Isaac, Jésus, bouleversants, désarmants…

Méditation

Avez-vous remarqué qu’il est beaucoup question de rire dans ce passage du Livre de la Genèse ?
« Sara se mit à rire en elle-même » quand le Seigneur annonça qu’elle aura un enfant. A son âge !!!
Il dit à Abraham : « Pourquoi Sara a-t-elle ri ? »
Sara mentit en disant : « Je n’ai pas ri »
Mais le Seigneur lui réplique : « Si, tu as ri »
4 fois le mot rire dans les versets 9 à 15…
Au chapitre précédent (Gn 17, 16-18), Le Seigneur annonçait à Abraham qu’il aura un fils. « Abraham tomba face contre terre. Il se mit à rire ». Le Seigneur confirme. « Tu lui donneras le nom d’Isaac ».
Savez-vous ce que veut dire « Isaac » ? « Il rira ».
Et en (Gn 21, 6), après la naissance d’Isaac, Sara dira « Dieu m’a donné l’occasion de rire : quiconque l’apprendra rira à mon sujet ».
Je voulais approfondir un peu avec vous cette question du rire dans la bible et en particulier dans la Genèse car ces versets sont assez «  uniques ». On parle en effet peu ou pas de rire dans les Écritures…
Le rire intérieur, plié, secret de Sara est un rire de peur, de surprise, d’incrédulité, un rire de doute… II dit son trouble devant l’inouï, l‘incroyable et l’espéré depuis si longtemps. C’est le presque le même rire que celui d’Abraham quand le Seigneur lui annonce sa paternité.
André Wénin a écrit à ce sujet [1]. Il explique que Dieu met ce rire de Sara au jour en posant la question : « Pourquoi Sara a-t-elle ri???» En nommant ce qui se passe en elle, par ce geste d’écoute et de confiance, le « Si, tu as ri » devient « un appel discret à la vérité, un appel à reconnaître l’émotion qui l’a traversée ». Dieu ouvre un espace où Il peut faire naître quelque chose de nouveau : « il transforme ce rire blessé en bénédiction, en promesse de joie », en alliance.
« Ce que Dieu donne, ici, ce n’est pas seulement un fils ». Après la naissance d’Isaac, Sara rit à voix haute et ce rire devient générateur d’union et de guérison pour d’autres. Ce rire-là n’est pas moquerie, mais puissance créative. « Le rire devient un lieu de communion », dit Wénin.
Le rire de Sara, dans la Genèse, nous est donné comme un miroir. Un miroir de ce qui, en nous, se crispe, doute, se défend, ou se résigne. Ce rire intérieur dit quelque chose de notre humanité : celle qui peine à espérer, à croire encore quand tout semble figé ou perdu.
Ce rire, Dieu l’accueille. Mieux : il s’en sert pour faire surgir la vie, au moment même où elle semblait impossible. Ce qui était ironie devient louange, ce qui était fermeture devient ouverture. Et ce rire-là, au final, est un rire partagé, communicatif, jubilatoire.
Et peut-être que le message est celui-ci : « Oui, le rire est le propre de l’homme » — non pas parce que les bêtes ne rient pas, mais parce que nous sommes faits pour accueillir la surprise de Dieu, et nous en réjouir. Et ce rire-là, né du possible au cœur de l’impossible, est peut-être l’un des visages les plus simples de la foi.
Seigneur, fais de nos hésitations un terrain de promesse, de nos silences un espace d’écoute, et de nos rires un chant d’espérance. Amen.

Isabelle H 

[1] André Wénin, Abraham ou l’apprentissage du regard, “Rire de Dieu, rire d’homme”, Cerf, 2016, pp. 125-133.
 

vendredi 27 juin 2025

Liturgie de la Parole Solennité du Sacré-Cœur de Jésus

Homélie 

Aujourd’hui, l’Église nous donne de contempler le Sacré-Cœur de Jésus, cet amour divin rendu visible, tangible, humain… un cœur qui bat pour chacun de nous, un cœur transpercé, mais vivant. Et en cette Année Sainte, nous sommes invités à marcher comme pèlerins d’espérance. Ce pèlerinage commence ici : en accueillant l’amour du Bon Pasteur.

1. Un cœur qui cherche la brebis perdue
L’Évangile de Luc nous parle d’un homme qui perd une brebis, la cherche, la retrouve… et fait une fête. Ce berger, c’est le Christ lui-même, figure du Dieu d’Ézéchiel : « Je chercherai celle qui est perdue, je ramènerai celle qui est égarée, je panserai celle qui est blessée. »

Nous sommes cette brebis, parfois égarée, blessée, dispersée. Et le Sacré-Cœur, c’est le cœur de ce berger qui ne nous abandonne jamais. Même quand nous avons honte, même quand nous avons tout gâché, il ne détourne pas son regard. Il vient. Il cherche. Il prend sur ses épaules. Il porte nos fardeaux. Il ne nous reproche pas notre faiblesse. Il nous aime jusque-là.

2. Un cœur qui espère 

Saint Paul, dans la lettre aux Romains, est très clair : « Alors que nous étions encore pécheurs, le Christ est mort pour nous. »

L’espérance chrétienne ne vient pas de notre force morale, ni de nos mérites. Elle vient de cela : Dieu nous a aimés en premier, quand nous étions faibles, quand nous étions indifférents, quand nous étions même contre lui.

L’amour du Christ n’attend pas que nous soyons parfaits. Il nous précède, il nous devance. Il est gratuit, total, inconditionnel.
Et cet amour a un visage : celui d’un cœur transpercé, signe visible de la fidélité de Dieu jusqu’au bout.
Quand nous doutons, quand nous tombons, quand nous avons honte, le Sacré-Cœur nous dit : “Je suis là. Je t’aime. Reviens à moi.”

3. Un cœur qui nous conduit à travers les ténèbres

Le psaume 22 nous parle d’un Dieu berger qui nous guide même dans les ravins de la mort. Ce psaume est un poème d’espérance : « Même si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal. »

Cela ne veut pas dire que tout va bien. Cela veut dire que je ne suis pas seul.
Le Christ n’enlève pas toute souffrance, mais il y entre avec nous.
Il a connu la croix, la solitude, la peur.
Et de son cœur transpercé, il fait jaillir la paix, la tendresse, la consolation.

Voilà pourquoi nous pouvons avancer comme pèlerins d’espérance : parce que le berger est là, parce que son cœur nous accompagne, parce que son amour est plus fort que la mort.

4. Un cœur qui nous transforme en témoins

Mais cette fête n’est pas seulement pour recevoir.
Elle est aussi un appel : à faire nôtre ce cœur du Christ.
À aimer comme lui. À chercher les personnes blessées, isolées, abandonnées…
À pardonner, à consoler, à relever.
À être des cœurs ouverts, des cœurs qui espèrent contre toute espérance.

Notre monde a tant besoin d’amour vrai.
Tant de gens se sentent perdus, jugés, oubliés.
Et nous, chrétiens, sommes appelés à rendre visible ce cœur, à devenir des visages d’espérance.

Conclusion

Le Sacré-Cœur de Jésus n’est pas une belle image pieuse.
C’est la source vive de notre foi, de notre espérance et de notre charité.
Un cœur de berger,
Un cœur fidèle,
Un cœur qui donne tout.

Que chacun de nous, aujourd’hui, dépose ses fardeaux dans ce cœur.
Qu’il y puise la paix.
Et qu’il reparte, en pèlerin d’espérance, porteur de cet amour qui transforme le monde, un cœur à la fois. Amen.

Doyen Philippe Goosse


jeudi 26 juin 2025

Liturgie de la Parole 12e jeudi TO-I

Lectures : Genèse 16, 1-12, 15-16, Matthieu 7, 21-29

Introduction

- Dans l'évangile de Mathieu, on peut lire « Ce n'est pas en me disant « Seigneur, Seigneur » qu'on entrera dans le royaume des cieux ». Ailleurs, Jésus dit « demandez et vous recevrez » ou bien « Frappez à la porte et on vous ouvrira » etc. Nous pouvons être parfois comme les pharisiens qui enseignent la Parole mais ne la mettent pas en pratique. C'est ce que Jésus veut nous dire, ce ne sont pas les paroles mais ce sont les actes qui comptent.  « Nous avons accompli cela en ton nom »  Matthieu le répète trois fois...  Ces faux prophètes se sont servis du nom de Dieu pour accomplir des actes de puissance alors Jésus leur dit « je ne vous ai jamais connus »  « vous n'étiez pas en communion vivante avec moi ». L'homme prévoyant bâtit sa maison sur le roc, non seulement  il entend la Parole mais il la met en pratique, il garde son cœur ouvert aux autres. 
- Dans le livre de la Genèse, Saraï, aurait pu, elle, dire « Seigneur, Seigneur » mais, plutôt que de prier Dieu pour avoir une descendance, elle invite Abram à faire un enfant à sa servante « grâce à elle, peut-être aurai-je un fils » dit-elle. Abram avait 86 ans quand Agar lui enfanta Ismaël. 
Entrons dans cette célébration en chantant les psaumes pour rendre gloire à notre Dieu !

Commentaire

Alors qu'Abram se plaignait de ne pas avoir de descendance, Dieu s'est adressé à lui : « ce n'est pas un de tes serviteurs qui sera ton héritier mais quelqu'un de ton sang ».
Dix ans après qu'Abram se soit établi au pays de Canaan, Saraï s'impatiente, elle vieillit, demande à son époux de prendre pour femme, Agar, sa servante égyptienne, pour lui faire un fils. Aujourd'hui on dirait que Saraï demande à Agar d'être « mère porteuse » ... Abram va vers Agar et elle tombe enceinte. Alors, sa maitresse ne compte plus à ses yeux. 
Est-ce que Saraï regrette d'avoir mis Agar dans les bras d'Abram ? Sans doute. Alors, elle l'humilie tellement qu'Agar prend la fuite dans le désert. Mais l'ange du Seigneur la renvoie chez sa maitresse pour subir l'humiliation. Il lui dit qu'elle aussi, comme Abram, aura une grande descendance, impossible à compter. Son fils s'appelera Ismaël = Dieu entend « car le Seigneur t'a entendue dans ton humiliation ».
Saraï n'a pas prié Dieu pour avoir un enfant, elle a voulu se débrouiller seule. Elle se sert de son mari pour avoir un fils mais ça ne s'est pas passé comme elle le souhaitait. Agar, fière de devenir mère a peut-être négligé sa maitresse ou bien, Saraï, jalouse de voir cette femme attendre un enfant, alors qu'elle-même était stérile, ne l'a pas supporté. 
Abram, en tant que futur père, ne prend guère soin de la servante, comme Pilate à l'arrestation de Jésus, il s'en lave les mains et dit « fais-lui ce que bon te semble ». La pauvre Agar est vraiment considérée comme un objet. Si elle pensait avoir un peu d'importance aux yeux de son maitre, vu qu'il est venu vers elle, c'est fichu, elle est reléguée à son rang d'esclave. Heureusement, Dieu lui promet à elle aussi une grande descendance.
Plus tard, Abram deviendra Abraham et Saraï deviendra Sarah et à eux deux, ils auront leur fils Isaac.
Quel lien entre les deux lectures d'aujourd'hui ? Abram et Agar ont construit leur maison sur le roc, ils se sont tournés vers Dieu. Saraï quant à elle, a pensé pouvoir se débrouiller seule, mais son projet, construit sur le sable, s'est effondré. Pour Dieu, il n'y a pas de classes sociales ni de races différentes, il récompense tous ceux qui mettent sa parole en pratique.

Invitation au Notre Père 

Avec les paroles apprises par Jésus, prions Dieu notre Père !

Danièle


mardi 24 juin 2025

Liturgie de la Parole 24 juin Nativité de Saint Jean-Baptiste 

Dieu a fait grâce

Lectures : Isaïe 49, 1-6 ; Psaume 138 ; Actes des Apôtres 13, 22-26 ; Luc 1, 57…80)

Méditation 

« C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère.
Mes os n’étaient pas cachés pour toi, quand j’étais façonné dans le secret »
Tel est le message que nous délivre le psalmiste en cette fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste.
Jean-Baptiste, dernier prophète de l’ancienne Alliance, précurseur du Christ.
Un tel prophète n’est pas issu de nulle part : il s’inscrit dans une histoire.
La liturgie de ce jour parcourt cette Histoire Sainte et présente quelques figures du peuple d’Israël.
Une caractéristique les unit : ils sont les bénéficiaires d’une même vocation.
Un appel de Dieu, qui précède la naissance ; une vie ordonnée à l’annonce du Christ.

Dans la première lecture, le prophète Isaïe retrace la vocation de celui qui sera appelé « Le Serviteur » :
« J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé.
J’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom »
Le projet de Dieu précède la naissance du prophète.
Il n’est pas encore né à la vie que Dieu l’appelle ; il prononce son nom.
Dans la vocation de ce Serviteur, nous pouvons déjà lire en filigrane l’annonce de la venue du Christ, lui en qui toutes les promesses seront accomplies :
« Je vais faire de toi la lumière des nations,
pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre »
C’est bien le Christ, qui est « lumière » ; c’est bien Jésus, qui portera le « salut », lui dont le nom signifie « le Seigneur sauve ».
Du Christ-lumière, Jean-Baptiste sera « la lampe »...

Dans l’extrait des Actes des Apôtres, émerge un autre personnage du Premier Testament :
« J’ai trouvé David, fils de Jessé, c’est un homme selon mon cœur ;
il accomplira toutes mes volontés »
Dans ce pasteur de moutons, Dieu a vu celui qui pourrait guider son peuple.
Il l’a élu pour être le roi.
Et, dans ce choix, s’inscrit l’appel de Dieu :
« Dieu a fait sortir de sa descendance un sauveur pour Israël »
Dieu a appelé David pour que de sa descendance surgisse le Christ.
Le projet de Dieu se poursuit…

C’est alors que l’Evangile présente la naissance de celui qui marchera devant le Christ.
Cette naissance de Jean-Baptiste est également une vocation :
« Que sera donc cet enfant ? » se demandent les témoins de sa naissance.
Un appel de Dieu s’y devine.
Tandis qu’il était de coutume de nommer un enfant du nom de son père, sa mère déclare :
« il s’appellera Jean ».
Jean, dont l’étymologie signifie « le Seigneur a fait grâce ».
Par cette naissance, Dieu manifeste son amour envers son peuple.
Cet enfant préparera le chemin de Celui qui sera Sauveur d’Israël.

En cette fête de la Nativité de Jean-Baptiste, la liturgie nous rappelle notre vocation.
Elle atteste combien nous avons « du prix aux yeux du Seigneur ».
Oui, Dieu a appelé le « Serviteur » dès le sein maternel.
Oui, Dieu a fait choix de David, « homme selon son cœur », pour être pasteur de son peuple.
Oui, « le Seigneur a fait grâce » en suscitant Jean-Baptiste, précurseur de son Christ.

Et il agit pareillement pour chacun et chacune de nous…
Nous appartenons nous aussi à cette Histoire Sainte.
Notre vie n’est pas le fruit du hasard : elle est dans le cœur de Dieu, bien avant notre naissance.
Dieu nous appelle par notre nom.
Il nous inscrit dans son projet.
 
Et, en ce jour où nous fêtons les deux « Jean-Baptiste » du site d’Hurtebise, redisons avec le psalmiste :
« Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis »
Amen

Sr Marie Jean écrit le 24 juin 2011


lundi 23 juin 2025

Liturgie de la Parole 12e lundi TO-I

Méditation de Sœur Nicole Chahhoud du Carmel de saint Joseph

 https://www.carmelsaintjoseph.com/sermons/matthieu-7-1-5-5/

« Enlève d’abord la poutre de ton œil, alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton prochain »
Jésus demande l’impossible.
Qui pourra enlever la poutre qui est dans son œil et qui l’empêche de voir clair?
Encore faut-il la voir…
En relisant ce verset, un autre verset résonne en mon cœur : « qui nous roulera la pierre » , et vous savez qui a dit cette parole.
Ce sont les femmes allants au tombeau le dimanche de la Résurrection ….
Et qu’est-ce qu’elles voient? La pierre roulée et la porte ouverte.
Oui, il n’y a que le Ressuscité qui roulera la pierre, et de l’intérieur…
Il n’y a que Jésus qui enlèvera la poutre, une fois que j’en prends conscience.
Ce n’est que sous l’action de l’Esprit que cela pourra se faire.
Photos Fondation Josefa – Montage CSJ

C’est un pli à prendre!

Chaque fois que je me rends compte de mon aveuglement, je voudrais courir au tombeau de Jésus et de le prier d’enlever la poutre, de rouler la pierre.
Demandons cette grâce à Celui qui nous demande de ne pas juger.
Faisons comme Lui, Jésus,  qui a dit, « moi je ne juge personne ».
Car nous sommes portés, naturellement à juger les cœurs et les intentions, et cela selon les apparences….
Qui sommes-nous pour juger?
C’est un pli que nous avons pris.
Nous sommes enclins à le faire, comme par instinct.
Veillons sur nos cœurs qui jugent.
Veillons sur notre regard qui juge.
Veillons sur nos langues, qui au lieu d’annoncer la Parole, nous répandons les jugements, souvent hâtifs.
Prenons Abraham pour exemple. Il est parti, dans la foi, selon la Parole qui lui a été dite.
Or la foi est le contraire du jugement.

 

dimanche 22 juin 2025

Liturgie de la Parole Saint Sacrement Année C

Évangile Luc 9, 11b à 17 

Cet évangile a été commenté sur notre blog dans la   partie sur Luc

voici les différents liens, suivis des commentaires de Sr Myrèse écrit en juin 2012

verset 11:http://partage-de-lectio.blogspot.be/2012/06/il-les-accueillit.html 

Il les accueillit

Les foules l’ayant su, le [= Jésus] suivirent. Les ayant accueillies il leur parlait du Règne de Dieu et il guérissait ceux qui avaient besoin de soin.
Luc 9, 11

Viens Esprit de Jésus, viens ouvrir nos cœurs à sa Parole
Viens Esprit de Jésus, viens nous ouvrir à son action

Les foules l’ayant su, le suivirent.
Les disciples sont rentrés de leur envoi en mission, ils ont retrouvé Jésus, ils lui partagent ce qu’ils ont vécu. Et Jésus les entraîne à l’écart. Jésus invite à un retrait, un ressourcement, ceux qu’il envoie. Il  y a une juste alternance entre action et retrait. Mais les foules ont vu le mouvement. Elles ont déjà vu les signes qu’accomplissait Jésus, les soins qu’il donnait aux malades, elles ont déjà écouté sa parole. Elles veulent s’attacher à ses pas ! Il n’est pas facile pour Jésus et pour les siens de faire halte, de se retirer !

Les ayant accueillies, il leur parlait du Règne de Dieu et il guérissait ceux qui avaient besoin de soin.
Jésus est à l’égard de cette foule dans une disposition d’accueil. Il ne les renvoie pas disant « ce n’est pas le moment ». Il accueille. Il est attentif, et guérit ceux qui en ont besoin. A tous il parle de ce qu’il a de plus cher : le Règne de Dieu.
Jésus avait envoyé ses disciples à la rencontre des gens, les invitant à se laisser accueillir par qui voudrait bien les recevoir. Maintenant c’est lui Jésus, et ses disciples, qui accueillent ceux qui viennent à eux ! Ce sont les foules qui ont entrepris un chemin à la rencontre.

Seigneur, fais-moi marcher vers toi. Parle-moi du Règne de Dieu, guéris moi de toute maladie, qu’elle soit physique, mentale, spirituelle.
Seigneur, fais-moi marcher vers toi, en communion avec tous ceux et celles qui sont en quête de sens, en quête de vie ! 
sr Myrèse  écrit le 19juin 212  

verset 12: http://partage-de-lectio.blogspot.be/2012/06/le-jour-baisse.html

 

Le jour baisse

Le jour commença à baisser. Les douze s’étant approchés, lui dirent : « Renvoie la foule, pour que étant allés dans les villages et hameaux d’alentour, ils logent et trouvent des provisions, car ici nous sommes dans un lieu désert.
Luc 9, 12

Viens Esprit de Jésus, rassemble-nous en communion, soucieux les uns des autres
Viens Esprit de Jésus, rassemble-nous auprès de Jésus

Le jour commença à baisser.
Le jour baisse, il faut achever la journée, achever la prédication, achever les guérisons… il faut s’arrêter, consentir à la nuit qui vient. Comme achever lorsqu’une telle foule entoure ?

Les douze s’étant approchés, lui dirent :
Les douze sont là, avec cette question. Ils ne voient en Jésus aucun mouvement vers une fin de journée… ils avisent de la situation, et cherchent une solution…

 « Renvoie la foule,
Il faut renvoyer la foule. Il faut arrêter là la mission de ce jour.

pour que étant allés dans les villages et hameaux d’alentour, ils logent et trouvent des provisions,
il faut renvoyer la foule, pour permettre à chacun de s’enquérir d’un logement, de nourriture. Derrière ces propos, je lis la sollicitude des disciples, leur attention à cette foule qui a suivi Jésus, et se trouve là, sans abri pour la nuit, sans ressource.

 car ici nous sommes dans un lieu désert.
Les disciples essayent de résoudre la situation, en la rappelant à Jésus : si tu n’as pas vu, on est dans un lieu désert, l’heure avance.
En même temps, une foule dans un désert, autour de Jésus… cela n’évoque-t-il pas la lente constitution du peuple de Dieu autour de Moïse, dans le désert après la sortie d’Egypte.

Je regarde la scène, simplement.
Seigneur, donne-moi aujourd’hui, l’attention du cœur, qui voit autrui, découvre son besoin et te le porte, te le confie. 
sr Myrèse écrit le 21 juin 2012 

verset 13:  http://partage-de-lectio.blogspot.be/2012/06/donnez-leur-vous-memes-manger.html 

 

Donnez-leur vous-mêmes à manger

Il leur dit : Donnez-leur vous-mêmes à manger. Ceux-ci dirent : Nous n’avons pas plus que 5 pains et 2 poissons, à moins que nous n’allions acheter de la nourriture pour  tout ce peuple.
      Luc 9,13

Viens Esprit de Jésus, viens me donner d’entendre la parole
Viens Esprit de Jésus, viens déposer en moi ta sollicitude pour ton peuple

Il leur dit : Donnez-leur vous-mêmes à manger.
Nous avons l’habitude de demander à Dieu de solutionner nos problèmes. Voici qu’il nous invite à les résoudre par nous-mêmes. C’est donc que c’est en nos possibilités !

Ceux-ci dirent : Nous n’avons pas plus que 5 pains et 2 poissons, à moins que nous n’allions acheter de la nourriture pour  tout ce peuple.
Mais un premier regard, un simple regard sur le quotidien nous paralyse souvent, nous fait penser que nous n’avons pas les moyens de résoudre la situation.
A quel regard de foi et d’intelligence nous convies-tu Seigneur, que nous devenions avec toi artisans du bien-être de tous ! Comment à partir de nos faibles possibilités, de ce que nous sommes pouvons-nous changer les situations qui nous paraissent si impossibles ?

Seigneur, il y faut un regard de confiance en toi, un dépouillement de soi, qui ne s’attache pas à ce qu’il a pour pouvoir initier le partage…
Seigneur, apprends-nous cet attitude que tu avais pour vivre le quotidien, au rythme de l’amour, de la disponibilité,…
Seigneur, viens en nous, sois l’artisan de nos conversions, que nous devenions à ton image pain rompu pour un monde nouveau. 
sr Myrèse écrit le 22 juin 2012 

versets 14-15: http://partage-de-lectio.blogspot.be/2012/06/installez-les.html 

Installez-les

Ils étaient en effet, environ 5000 hommes. Il dit alors : Faites-les s’installer en tablée d’environ 50. Et ils agirent ainsi, et les firent s’installer, tous.
        Luc 9, 14-15

Viens Esprit de Jésus, viens nous apprendre la communion et le partage.
Viens Esprit de Jésus, inspire les gestes qui accueilleront chacun à ta table.

Ils étaient en effet, environ 5000 hommes.
5000 hommes. C’est habitude de l’époque on ne compte pas les femmes et les enfants… ce qui augmente encore le chiffre de personnes présentes !

Il dit alors : Faites-les s’installer en tablées d’environ 50.
Jésus demande la participation des siens. Il faut organiser la foule présente en tablées. On pense immanquablement à l’organisation du peuple de Dieu au désert, réparti en groupe de mille, cent, cinquante et dix. (voir par exemple Exode 18, 21.25). Il ne s’agit pas seulement de donner à manger, mais de vivre un moment convivial, à la table du Seigneur, de bâtir une communauté autour du pain partagé.

Et ils agirent ainsi, et les firent s’installer, tous.
Et dans ce mouvement, Jésus s’appuie sur les siens, il leur donne de participer ainsi à la vie et à la constitution de la foule en un peuple.
Je note le « tous ». Nul n’est exclu de cette assemblée. Chacun y trouve sa place, chacun est convive.

Seigneur, quand tu viens nous parler du Royaume, tu cherches à nous tisser en communion avec toi et les uns avec les autres. Tu nous veux rassembleur avec toi, et tu nous invites à n’exclure personne. Apprends-nous l’accueil mutuel, la reconnaissance.
Au long de ce jour, fais-moi la grâce de reconnaître en chacun un invité de ton Royaume.

 sr Myrèse écrit le 23 juin 2012

verset 16: http://partage-de-lectio.blogspot.be/2012/06/il-les-rompit.html 

 

Il les rompit

Ayant alors pris les cinq pains et les deux poissons, ayant levé les yeux vers le ciel, il les bénit et les rompit, et il les donnait aux disciples pour qu’ils les remettent à la foule.
     Luc 9, 16

Viens Esprit de Jésus, viens nous rassembler en toi
Viens Esprit de Jésus, viens nous ouvrir au pain de vie
Viens Esprit de Jésus, viens nous unir en la communion à son corps

Ayant alors pris les cinq pains et les deux poissons,
Le peuple est installé dans le désert. Jésus reçoit les cinq pains et deux poissons apportés. Il considère ce don, l’agrée, l’offre à son tour.

 ayant levé les yeux vers le ciel,
Jésus vit cet instant en communion profonde avec le Père, il est en prière. Du Père il reçoit son agir. En lui converge don des hommes et don de Dieu ! En lui ils sont unis pour la vie du monde !

 il les bénit
La parole de bénédiction fait partie de beaucoup de rituels juifs de l’époque de Jésus. La bénédiction traverse toute la Bible. Elle est parole qui transmet la vie, qui se met au service de la vie.

et les rompit,
geste de partage.

 et il les donnait aux disciples pour qu’ils les remettent à la foule.
Jésus inclut les disciples dans le partage. Il ne veut pas œuvrer seul. Il les a fait organiser la foule en groupe de cinquante installés en ce lieu désert. Maintenant ils ont mission de poursuivre le partage initié par la fraction du pain opérée par Jésus.

Il y a beaucoup de solennité en ce verset, Luc prend le temps de décrire les gestes, de s’arrêter sur chaque action. Elles dessinent la liturgie chrétienne qui va peu à peu se mettre en place, dans la fraction du pain.
Il tourne nos regards, vers ce sens du partage, qui tisse une foule en communion autour de Jésus, avec les disciples.
On parle souvent à propos de ces épisodes de « multiplication des pains », mais nulle part le texte n’utilise une telle expression. Il est plus question de partage, dans le pain rompu et distribué. Le miracle n’est-il pas dans le fait qu’une foule est entrée dans la dynamique du partage ?

Seigneur ouvre mon cœur au partage qui donne vie, qui tisse en communion. Qu’au long du jour je sois avec toi dans la prière qui tout reçoit du Père et des frères et sœurs, que je sois avec tes disciples attentives à partager le pain par toi rompu, qu’avec la foule je vive le partage, et la communion. 
sr Myrèse écrit le 24 juin 2012 

verset 17: http://partage-de-lectio.blogspot.be/2012/06/tous-furent-rassasies.html 

 

Tous furent rassasiés

Et ils mangèrent et ils furent tous rassasiés, et le restant des morceaux fut rassemblé : douze paniers.
     Luc 9, 17

Viens Esprit de Jésus, ouvre mon cœur à cette parole  de vie
Viens Esprit de Jésus, dispose-moi à t’accueillir

Et ils mangèrent et ils furent tous rassasiés,
Non seulement ils mangèrent, mais ils mangèrent à leur faim, ils furent rassasiés, nous dit Luc. Non seulement quelques-uns mangèrent, non seulement quelques-uns furent rassasiés, mais tous le furent ! Quand s’organise le partage, tous ont accès, tous reçoivent, nul ne manque !  

et le restant des morceaux fut rassemblé : douze paniers.
Non seulement tous reçoivent, mais il en reste. Dans le chiffre 12, je lis une allusion aux douze tribus d’Israël, comme pour dire, il y en a pour tout le peuple.

Seigneur, inscris en nous ce goût du partage, cette ouverture du cœur et des mains, qui tout te confie, pour ensemble repartager, afin que tous aient le nécessaire.

Seigneur, inscris en nous ce goût de la table partagée, table eucharistique où tu nous rassembles en un seul corps. 
sr Myrèse écrit le 25 juin 2012 

 

 

samedi 21 juin 2025

Liturgie de la Parole 21 juin Saint Aubin, patron du diocèse de Namur

Commentaire :  Mt 10, 17-22 (3e partie du 2e discours de Matthieu).

C’est un avertissement sur les difficultés de la mission des disciples : « Méfiez-vous des hommes » dit Jésus à ses disciples.  
En ce qui concerne la compréhension des Ecritures et la manière de se comporter, Jésus instaure quelque chose de totalement nouveau. 
Il sort du cadre. C’est un révolutionnaire dans l’âme et peut être perçu par certains comme un manipulateur de la Loi avec cet « enseignement nouveau » ; un enseignement inaudible et inacceptable pour ceux qui se prétendent détenteurs de la connaissance de la vérité.   C’est un renégat, un blasphémateur.  Ce qu’il enseigne et propose fait peur.  Il scandalise non seulement les autorités religieuses mais aussi le peuple juif fidèle à la Torah 
Ce que Jésus enseignait et signifiait en son temps est toujours valable pour nous aujourd’hui. Il annonce que la religion ne consiste plus à faire des choses prescrites, imposées et même dites sacrées par une loi externe, mais à le rencontrer avec Foi et Amour, lui, ce Fils en personne, Lui Jésus le Christ que le Père veut donner à tous les hommes.
Aujourd’hui encore, on voit comme c’est difficile de bousculer les normes établies, les convenances, les lois, en prenant le risque d’un changement audacieux.  Alors, pour prévenir et éviter d’être perturbé par des changements novateurs, on sacralise, on met le pied sur le frein et on fait marche arrière. Derrière ce « on », il y a l’Église mais plus encore nous-mêmes. 
Il y aura procès, persécutions et dissensions à l’intérieur même des familles, dit Jésus.   St-Marc fait part de cette réalité au ch. 6 de son Évangile : « Jésus était pour eux une occasion de « chute ».  Constat tragique évoqué par Jésus lui-même : « Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents et dans sa maison » 
On pourra donc choisir d’être disciple de Jésus, on pourra choisir d’être chrétien mais c’est une exigence, un risque.  Il pourra y avoir dans certaines familles des gens qui veulent demeurer juifs, chrétiens conformistes, et qui comprendront mal qu’un des leurs, un des membres de la famille devienne chrétien, disciple du Christ.    Il y aura donc des délations, des divisions au sein de la famille parce qu’on se désolidarisera complètement de certains membres qui auront choisi la voie de Jésus. 
Chez nous, dans nos familles ou autour de nous, le risque n’est pas de subir des sévices mais de subir des railleries.  Finalement ce n’est pas bien grave. Dans de nombreuses contrées du monde le risque est grand d’être persécuté, emprisonné, exécuté et pour ces gens la parole de Jésus prend beaucoup de poids.
Il y a cependant quelque chose de fondamental dans ce que Jésus vient nous dire : 
« Ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz, ni comment vous le direz… Ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous »
Paul pétrit de son expérience dit cela de manière forte : « Laissez-vous mener par l’Esprit. L’Alliance nouvelle n’est pas celle de la pratique de la Loi mais celle des inspirations de l’Esprit. En effet, la lettre tue, l’Esprit fait vivre » 2Co 3, 6
Une seule chose est nécessaire, la meilleure part qui ne sera jamais ôtée. C’est cette part qui est pour nous de l’écouter, d’entrer en relation, de vivre avec lui dans l’élan de l’Esprit. St Paul insiste encore dans sa lettre aux Galates : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi sous l’impulsion de l’Esprit »                Tout homme qui s’attache à Jésus par un cri de foi authentique se voit rempli de son Esprit. Cela se manifeste dans un accord permanent entre notre façon de vivre et ce que nous disons, le vécu précédant toujours la parole et l’écrit.  Le Royaume de Dieu ne s’apprend pas, il se vit ! D’où la transformation de nous-mêmes pour devenir plus humain. Notre attachement, notre amitié et notre fidélité à Jésus donnent de la joie et enlève nos peurs. Cela ne s’impose pas, ça se vit. Quand je suis dans la difficulté ou la détresse, il y a Quelqu’un qui prend soin de moi. 
Ce que Paul a entendu pour lui, nous pouvons l’entendre pour nous-mêmes.  Nourris par la Parole de Dieu, Paix et douceur à vous en ce jour le plus long de l’année.

Raymond

 

jeudi 19 juin 2025

 Liturgie de la Parole 11e jeudi TO-I

Méditation 

Le « Notre Père ». Aujourd’hui, l’Église nous invite à reprendre conscience de la beauté de cette prière que Jésus nous a donnée, comme un héritage. Un jour, quelque part, ses disciples lui ont demandé une prière. Matthieu situe ce moment au cœur du sermon sur la montagne. C’est le cœur du cœur, le noyau dur, l’axe central de cet enseignement : Dieu est Père. Tout au long du sermon, il l’a répété sur tous les tons. Maintenant, il nous invite à le dire à notre tour. Le dire, le prier, pour intégrer au fond de notre être ce socle de notre foi.
Car notre façon de prier dit quelque chose de notre foi. « Dis-moi comment tu pries et je te dirai en quel dieu tu crois ». C’est vrai aussi dans l’autre sens : la façon dont tu pries va façonner en toi le regard que tu portes sur Dieu : ta prière façonne ta foi autant que ta foi façonne ta prière.
Si cela est vrai, c’est très fort de penser que la prière du Notre Père remonte à Jésus lui-même. En nous disant de prier avec ces mots-là, Jésus veut façonner en nous la foi en ce Dieu qu’il appelle « Père ».
Dans ce sens, on peut dire que le Notre Père est un symbole, tout comme le Credo est un symbole. C’est-à-dire un « objet » (ici un objet de paroles) extérieur, que nous partageons et dans lequel nous nous reconnaissons comme croyant en un même Dieu. Un signe d’appartenance, un signe de reconnaissance, qui nous fait dire : « ah oui, nous sommes du même corps ! »
Et ce qui est remarquable, c’est que ce symbole, nous pouvons le partager aussi avec nos frères juifs. Car c’est une prière typiquement juive. Et c’est aussi une prière très simple. Jésus l’introduit par ces mots : « quand vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés ». Et avant cela, il a dit aussi : « quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites. Ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient … » (évangile d’hier). De préférence, il faudrait se retirer dans une chambre solitaire et prier le Père qui est présent dans le secret. Mais quand on prie ensemble, il est bon d’avoir des mots communs, des mots qui font la communion autour d’une même foi.
Le Notre Père, c’est tout simple : un regard vers Dieu pour prendre acte de sa présence, le remercier, lui rendre grâce et souhaiter pour lui ce qu’il souhaite : que son Règne vienne. Puis trois demandes : le pain, le pardon et le soutien dans les épreuves inévitables de la vie. Tout est là.
Et de génération en génération, pour initier les enfants (ou les adultes) à la foi, on leur a transmis ces paroles. On les a déposées sur leurs lèvres pour qu’elles descendent dans leur cœur, pour mieux en remonter. C’est Jésus, c’est Dieu lui-même à travers Jésus, qui nous a donné ces mots pour le prier. Ainsi, cette prière a une dimension « sacramentelle ». Elle opère en nous ce qu’elle dit : elle nous transforme peu à peu en fils et filles de Dieu, elle nous conforme au Fils. Puissions-nous le vivre ainsi !

Sœur Marie-Raphaël


mercredi 18 juin 2025

Liturgie de la Parole 11e mercredi TO-I

Accueil 

Une remise en question nous est proposée pour un changement important dans nos manières de penser, de vivre et agir. C’est-à-dire adopter des comportements en adéquation avec ce que les prophètes et Jésus nous révèlent dans les Ecritures. 
Je ne considère pas que Jésus enseigne de telle façon que nous entendions ses paroles comme une leçon de morale mais je comprends cette nécessité de nous éveiller. C’est une attention bienveillante de quelqu’un qui tient à nous, de quelqu‘un qui nous veut du bien et qui a le souci de notre bonheur parce qu’il nous aime. 
Ce que Paul écrit aux Corinthiens est le témoignage d’une réalité perçue par lui, pour lui et autour de lui. « Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre. »

Commentaire   Matthieu 6, 1-6.16-18

Ce dont il est question dans l’Évangile est une prolongation des béatitudes qui sont une invitation à aimer comme Dieu aime.
Jésus enseigne avec autorité : « On vous a dit, et moi je vous dis ».  Autrement dit, il part de ce qui constitue la Loi pour l’élargir à « ce qu’il faut faire et comment agir pour devenir des justes » Respecter la Loi ne suffit pas.
Quand Jésus dit : « Heureux êtes-vous d’obtenir le Royaume des Cieux, vous qui avez une âme de pauvre, vous qui avez un cœur de pauvre » cela signifie que ce qui rend heureux ce n’est pas d’être pauvre mais d’obtenir le Royaume des Cieux et ceux qui l’obtiennent c’est justement parce qu’ils ont une âme de pauvre. L’autorité de Jésus vient de cette cohérence manifestée dans ses actes par rapport à ce qu’il enseigne.  Il est le pauvre par excellence : il n’a pas de lieu où poser sa tête et il meurt nu sur une croix.
Jésus nous invite à aller plus loin, à aimer comme il nous a aimés : il explicite une manière de vivre la pauvreté et les autres béatitudes, une manière de vivre les béatitudes qui seule donne accès au Royaume de Dieu.
« Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer »
 Avoir une âme de pauvre, un cœur de pauvre nous oblige à un retournement car devenir des justes est un chemin de conversion.  C’est ce chemin qu’il nous est proposé de vivre en période de Carême. Il consiste à faire l’aumône, à partager mais aussi à prier et jeûner. Il est important de préciser en quoi cela consiste et surtout comment agir, comment être et pourquoi ?
On a vraiment besoin de comprendre et Jésus vient nous expliquer et nous éduquer, c’est-à-dire nous conduire hors de nos chemins habituels pervertis par nos envies de reconnaissance, nos besoins d’être apprécié et aimé même si nos actes généreux sont animés des plus belles intentions. 
C’est un chemin de conversion exigeant qui fait appel à cette pauvreté nécessaire qu’est l’humilité.  Nous sommes tellement enclins à nous positionner par rapport aux autres, à rechercher reconnaissance et gratitude par nos mérites que nous en venons à oublier la gratuité de l’amour qui nous met en mouvement, à oublier Dieu lui-même.
Nous avons déjà notre récompense dit Jésus. Alors, même si elle nous fait du bien nous voyons vite les limites qu’elle procure.  Il y a une forme de satisfaction, de gloriole qui fond comme neige au soleil. Quand cette neige, cette crème chantilly a disparu, ce qui reste souvent est une forme d’aigreur. Une aigreur qui s’installe, conduit à la fatigue et la désillusion ; une aigreur qui parfois va jusqu’à nourrir les reproches.
Alors Jésus dit :
Tout se passe dans le secret et ce que je vois dans le secret je le rends dans la clarté.  Il n’y a rien à prouver ni à montrer. Ce qui se vit dans le secret a valeur d’éternité.  La vie, cette récompense qu’est la vie dans le Royaume de l’amour, elle est suscitée par le dedans et se déploie à notre profit et au profit de tous. C’est ce que Paul, avec son expérience et ses mots, vient dire aux gens de Corinthe : « Vous serez de la sorte enrichis à tous égards… Dieu augmentera les fruits de votre justice… car Dieu, de riche qu’il était s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté » 
« Heureux êtes-vous de voir Dieu vous qui avez le cœur pur »

Jésus est un bon pédagogue. Il est aussi très clair : « Ecoutez-moi bien, dit-il, les prostituées et les corrompus entreront avant vous dans le Royaume car ce qu’ils écoutent avec humilité est un chemin de conversion qui passe par une intériorité et ce qui se dit dans le secret est amour et vérité. » 

Raymond 


mardi 17 juin 2025

Liturgie de la Parole 11e mardi TO-I

Méditations 

 

en 2022 Isabelle Halleux commente l'évangile ( la première lecture n'est pas la même cette année que celle commentée en 2022)

https://partage-de-lectio.blogspot.com/2022/06/liturgie-de-la-parole-11e-mardi-to.html 

Évangile commenté aussi durant le 1er samedi de carême

par Mère Myrèse ( récupération de 2014) 

https://partage-de-lectio.blogspot.com/2024/02/de-la-parole-1er-samedi-de-careme-aimer.html 

par sr Marie Christine en 2025

https://partage-de-lectio.blogspot.com/2025/04/liturgie-de-la-parole-1er-samedi-de.html 

par Isabelle Halleux en 2023

https://partage-de-lectio.blogspot.com/2023/03/liturgie-de-la-parole-1er-samedi-de.html 

 

 

 

 

lundi 16 juin 2025

Liturgie de la Parole 11e lundi TO-I

« Œil pour œil, … » Matthieu 5, 38-42

Méditation

« Œil pour œil, dent pour dent » La loi du talion : une maxime que l’on entend encore souvent aujourd’hui et pourtant vieille comme le monde. 
Nous la trouvons dans Exode 21, 23-25.
Et, elle est apparue en 1 750 avant J.-C. dans un texte de loi babylonien, qui doit d’ailleurs son nom au roi de Babylone. 

Dieu encouragerait-il son peuple à la violence ? Pourquoi donc une telle loi ?

Eh bien ! C’est même une bonne nouvelle. Dans une époque assez féroce, Dieu posait une limite à l’excès de vengeance : 
- Tu as l’autorisation de crever un œil à celui qui t’a crevé un œil mais tu ne peux pas 
lui crever les deux yeux !
- Tu as l’autorisation d'arracher une dent à celui qui t’a arraché une dent, mais pas toute la mâchoire !


Il s’agissait d’une forme de « réciprocité » qui visait à garder des relations équilibrées où chacune des parties pouvait dire : « voilà, on est quitte ! »

Mais cette loi du talion est-elle abolie de nos jours ?


N’assistons-nous pas régulièrement à des représailles au niveau d’individus comme à l’échelle internationale ? 
De manière plus latente, oui cette loi pointe encore son nez :
- nous pensons à la réponse des États-Unis au lendemain des attentats 
du 11 septembre 2001. 
- nous pensons à Israël après les attaques du Hamas le 7 octobre 2023.
- Et combien d’autres encore ! 

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus va beaucoup plus loin que cette simple forme de « réciprocité ».
 « Ne vous vengez pas du tout, nous dit-il. Ayez un esprit de douceur, de patience. »

Heureusement, comme Jésus, certaines voix espèrent, aujourd'hui, l'arrêt de « cette spirale infernale » de la violence et de la haine. »  Mais, mais ! …. Il faut du temps !

Et si nous lisions l’Evangile d’aujourd’hui à la lumière des comportements de Jésus et en regardant comment lui « accomplit » cette loi du talion :

- Lorsqu’il dialogue avec la samaritaine, … celle-ci est une simple femme venue chercher de l’eau ? Mais, grâce aux 2000 pas que Jésus consent de faire avec elle, 
elle repart, avide de la vraie source d’eau vive et consciente d’être cherchée par le Père pour faire d’elle une véritable adoratrice.

       -   Et le légiste qui désire aller plus loin, avec sa question : « Mais qui est mon prochain ? » … Jésus prend le temps de faire, avec lui, un détour par une parabole, pour provoquer en cet homme, un changement de vie.

A ses disciples qui rivalisent entre eux, au moment même, où il annonce sa passion, Jésus ne prononce aucune parole humiliante. Il s’assied, … regarde autour de lui … prend un petit enfant et évoque ce qu’est la véritable grandeur.

A son procès lorsqu’un serviteur le gifle, pour avoir, soi-disant, mal répondu au grand-prêtre, Jésus ne rendra pas la gifle. Il l’interrogera pour le faire réfléchir. 

Voilà ! … lorsque la vengeance ou l’agressivité montent en nous !!! ( ce qui arrive !)
Eh bien, regardons Jésus, dans ses comportements et ses relations, et demandons-lui de couler en nous, son écoute, sa patience et sa douceur ou même une question, … une parole qui portera à la réflexion.

Notre Père

Les attitudes vécues par Jésus ne sont pas des attitudes de faiblesse, mais des attitudes de force intérieure. Il nous ouvre un chemin en vue d’un changement.
Par l’intermédiaire de Ste Lutgarde, la grande mystique, dont nous faisons mémoire aujourd’hui, demandons au Père de pouvoir accomplir, cette loi du talion à la manière de son Fils, Jésus.

sr Anne Françoise


dimanche 15 juin 2025

Liturgie de la Parole Dimanche de la Sainte Trinité Année C

DIEU EST NOTRE MÈRE 

Méditation de la Bienheureuse JULIENNE DE NORWICH (14e-15e s)

     « C’est une caractéristique de Dieu de faire vaincre le bien sur le mal. »
     Ainsi Jésus Christ, qui a Lui aussi vaincu le mal par le bien, est notre véritable Mère : nous recevons notre “Être” de Lui - et c’est ici que commence Sa Maternité - et avec cela la douce Protection et Garde de l’Amour qui ne cesseront jamais de nous entourer. 
     Comme il est vrai que Dieu est notre Père, il est également vrai que Dieu est notre Mère. Et Lui m’a montré cette vérité en chaque chose, mais spécialement dans ces douces paroles, lorsqu’ il dit : “Je le suis”. C’est-à-dire, je suis la Puissance et la Bonté du Père ; je suis la Sagesse de la Mère ; je suis la Lumière et la Grâce qui est amour heureux ; je suis la Trinité ; je suis l’Unité, je suis la souveraine Bonté de chaque genre de chose ; je suis Celui qui te fait aimer ; je suis Celui qui te fait désirer ; je suis la satisfaction infinie de tous les vrais désirs. (...) 
     Notre Père céleste, Dieu tout puissant, qui est l’Être, nous connaît et nous aime depuis toujours : dans une telle connaissance, par Sa merveilleuse et profonde charité, et par le consentement unanime de toute la sainte Trinité, Il voulut que la Seconde Personne devienne notre Mère, notre Frère, Notre Sauveur. Il est donc logique que Dieu, étant notre Père, soit aussi notre Mère. Notre Père veut, notre Mère opère, et notre bon Seigneur, l’Esprit Saint, confirme ; il nous convient donc d’aimer notre Dieu, en qui nous avons l’Etre, de le remercier avec dévotion et de le louer pour nous avoir créés, de prier ardemment notre Mère pour obtenir miséricorde et pitié, et de prier notre Seigneur, l’Esprit Saint, pour obtenir aide et grâce. 
     Et je vis avec la complète certitude que Dieu, avant de nous avoir créés, nous a aimés, et son amour n’a jamais diminué et ne diminuera jamais. Dans cet amour, Il a fait toutes Ses œuvres, et dans cet amour, Il meut toute chose pour notre bien ; et dans cet amour, notre vie est éternelle.
     Par la création, nous avons eu un commencement, mais l’amour avec lequel Il nous a créés, était en Lui depuis toujours : et, dans cet amour, nous avons notre origine.
     Et tout ceci nous le verrons en Dieu, éternellement.

 Citée par le lectionnaire de Cîteaux 2025-8 lectures de Vigiles

 Des “Révélations de l’amour divin” (LIX, LXXXVI). http ://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010807_giuliana-norwich_fr.html