Liturgie de la Parole 10e lundi TO-I
Méditation
Pour méditer sur l’évangile des Béatitudes que nous venons d’entendre, j’ai repris les méditations de Dom Olivier Quenardel dans son livre : Les béatitudes, une aventure aux mille couleurs.
« Il faut faire un grand nettoyage de notre compréhension de la pauvreté pour en parler avec justesse dans le cas de Jésus, et par extension dans le cas de tous ceux et celles qui se mettent à son école. Enfermer la pauvreté évangélique dans le seul cadre économique et financier aboutit à une forme d’idéologie qui peut guetter les disciples les plus zélés. Jésus n’est pas le chef de file d’un grand syndicat. Ce n’est pas un partisan avant l’heure de la lutte des classes, ni, à l’inverse, un défenseur du système des castes et des hiérarchies mondaines. Il est le Bien-Aimé du Père, son Fils unique, qui n’a d’autre richesse que de se recevoir entièrement de Lui, d’autre vouloir que de faire sa volonté, d’autre savoir que la connaissance de son dessein d’amour, d’autre pouvoir que de donner sa vie pour la gloire de Dieu et le salut du monde. C’est seulement à ce niveau de profondeur que l’on peut parler de pauvreté... La véritable pauvreté de Jésus se situe au niveau de son être. Égal au Père et recevant tout de Lui, il peut dire « Je suis » parce qu’il n’a rien.
En fait de nettoyage de notre compréhension de la pauvreté, une figure de la Première Alliance doit retenir notre attention, celle d’Abraham, le père des croyants. Ce n’est pas un hasard si l’évangéliste Matthieu le place en tête de la grande généalogie qui aboutit à la naissance de Jésus. Qu’a-t-il fait pour occuper cette place ? Rien qui corresponde à un abandon de ses biens. Abraham était riche et il l’est resté. C’est l’obéissance de sa foi qui en fait un exemplaire admirable de pauvreté annonçant celle du Christ. Sans hésiter, il répond à l’appel de Dieu, quitte son pays, part sans savoir où il va, consent d’offrir en sacrifice son fils Isaac. Abraham vit en suspension de lui-même, dans un constant « me voici », disponible aux inspirations de Dieu, et en quête de la vraie patrie. Avec lui en tête, quitter, et se quitter devient le moteur de la longue procession des pauvres vers le Royaume des cieux dont Jésus est le cœur...
Dès l’origine, les relations humaines portent la marque de cette pauvreté-là : « L’homme quitte son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et deviennent une seule chair ». Dans la nouvelle création, la marque demeure et elle s’élargit, faisant passer tout homme, toute femme, de la chair à l’esprit : » Vous avez tout quitté et vous m’avez suivi, vous recevrez le centuple et posséderez la vie éternelle. » Ainsi est-il manifeste que, dans la première Alliance, comme dans la nouvelle et éternelle Alliance, il n’y a de pauvreté bienheureuse que si l’Amour en est le principe... La voix de l’apôtre Paul veut nous en convaincre quand il s’écrit : « J’aurais beau donner tous mes biens en aumône, s’il me manque l’amour, cela ne sert à rien ! »
Les pauvres de la première béatitude apparaissent dès lors comme de grands amoureux. Abraham en tête, et Jésus au cœur, ils se font étrangers, pèlerins, toujours prêts à partir. Dans le jeu de la foi ils guettent l’invisible. »
Invitation au Notre Père
Marie, Mère de l’Église dont nous faisons mémoire en ce jour, fait partie de cette longue lignée des pauvres du Seigneur, elle a pu dire son « Fiat » parce qu’elle était toute donnée et disponible à son Seigneur, avec elle nous nous tournons vers Dieu et le prions avec les mots que Jésus nous a transmis
Sr jean Baptiste
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