(sœur Marie-Christine)
Introduction :
Bonjour
et bienvenue à chacun proche ou lointain. Nous sommes réunis en Église, en
« assemblée sainte… en l'honneur du Seigneur» nous dira le livre
des Lévites… Ce livre nous présente les grandes fêtes Juives, « les
solennités du Seigneur »: la Pâque, la Pentecôte 7 semaines plus tard,
le Grand Pardon et la fête des Tentes qui rappelle le séjour au désert. À
chaque fête il y a « une assemblée
sainte » avec rassemblement du peuple et offrande.
Il y a
les grandes fêtes... et la célébration hebdomadaire où nous retrouvons Jésus à
la synagogue de Nazareth. Il y enseigne.
« D’où lui vient cette sagesse » qui le fait
enseigner d’une manière si frappante et étonnante ? Déjà après le discours
sur la montagne, Matthieu nous dit « les
foules restèrent frappées de son enseignement, car il les enseignait en homme
qui a autorité, et non pas comme leurs scribes. » (Matthieu 7,28-29)
Est-ce que je m’étonne encore et toujours de la Parole de
l’Évangile ? Est-elle toujours neuve pour moi ? Hélas pas toujours !
Et si je vivais chaque
célébration comme une assemblée sainte ? Une rencontre en l’honneur du
Seigneur avec mes frères et sœurs, libérés comme moi par le Seigneur. Libres
pour faire communauté autour de la Parole. Heureux de chanter la louange du
Seigneur comme nous allons le faire maintenant à travers les
Psaumes.
Je ne
me suis arrêtée qu'à une expression dans le livre des Lévites. Pour la 1ère fête (Pâque)
et la dernière (la fête des Tentes) liées toutes deux explicitement à la
libération d’Égypte il y a l’invitation à ne faire « aucun travail d’esclave ». Tout le peuple peut ainsi deux fois
par an se rappeler qu’il est appelé par Dieu à la liberté. Quoiqu’il en soit de
ses conditions de vie au long de l’année, chacun est une personne libre, libre
par Dieu et pour Dieu. À cette occasion la célébration est « en l’honneur du Seigneur » :
le reconnaître comme Seigneur, celui qui libère, guide et nourrit son peuple,
comme un père.
Ne
faire « aucun travail, aucun ouvrage»,
le jour où nous nous réunissons pour célébrer le Seigneur. Et nous nous
réunissons tous les jours ! « Aucun travail d’esclave »
nous disait l’ancienne traduction liturgique, et j’aime bien l’expression. Il
ne s’agit pas de rester sans travailler, ceux qui sont au chômage savent
combien c’est avilissant d'être sans travail.
Le
travail d’esclave je le vois non dans le type de travail, mais dans la manière
dont je le vis. Saint Paul écrit, justement à des esclaves « quel que soit votre travail, faites le de
bon cœur, comme pour le Seigneur » (Colossiens 3,23). Cela libère
profondément et dilate le cœur, donne la joie. On n’a pas toujours le choix du
travail, il y a des choses à faire qui s’imposent à moi. Mais l’état d’esprit
dans lequel je les fais, lui, je peux le choisir. Quand je les subis, quand je
murmure, grogne intérieurement ou extérieurement, je suis esclave.
Quand
je les vis en esprit de service, en solidarité avec ceux qui sont dans cette
situation et qui en souffrent, surtout quand je les vis avec et pour le
Seigneur, que je lui demande de les faire fructifier pour mes frères et sœurs
humains proches et lointains, je suis libre, paisible, heureuse. Dans
l’assemblée sainte de l’Église et du monde, je célèbre ma vie en l’honneur du
Seigneur et il la transforme sans même que je me rende compte.
Seigneur, tu m’as libérée, aide-moi à ne pas me mettre de nouveau sous le joug de l'esclavage (cf. Galates 5,1).
« Tu fais tout pour moi, n’arrête pas l’œuvre de tes mains ! » (Psaume 137 (138),8). Que ma vie soit en l’honneur de ton nom.
Nous
avons reçu un Esprit qui fait de nous des fils, des filles de Dieu ; « et c’est en lui que nous crions
« Abba ! » c’est-à-dire : Père ! » (Cf.
Romains 8,15)
Seigneur
tu es venu libérer l’humanité de tout ce qui la rend esclave. Viens aujourd’hui
encore pour les hommes et femmes qui ploient sous le joug des esclavages
modernes. Viens aussi pour tous ceux qui exploitent les autres.
Regarde
le travail que nous avons à faire : donne-nous de le faire de bon cœur
pour toi et pour nos frères et sœurs. Qu’il nous permette de gagner notre vie,
qu’il soit utile à ceux avec qui nous vivons et serve à l’avènement de ton
Royaume. Par Jésus Christ notre Seigneur, qui nous donne de te célébrer dans
l’Esprit Saint, au long des jours et jusque dans les siècles des siècles.
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