lundi 5 juillet 2021

Liturgie de la Parole, 14e lundi TO

 (Sœur Marie-Jean)

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Eglise.

Vision, guérison, résurrection.

Trois manifestations de Dieu nous sont rapportées aujourd’hui en ce 14e lundi du Temps ordinaire…

Dans le premier Testament, l’extrait de la Genèse est celui du songe de Jacob et de la théophanie dont Dieu le gratifia à Béthel :

« Je suis le Seigneur, le Dieu d’Abraham ton père, le Dieu d’Isaac »

Les bienfaits que Dieu accorde à Jacob sont nombreux : une terre, une descendance, la bénédiction pour « toutes les familles de la terre » et, surtout, le compagnonnage de Dieu (« Voici que je suis avec toi ; je te garderai partout où tu iras… »).

Dans l’évangile de Matthieu, deux péricopes « en sandwich », comme disent les exégètes, c’est-à-dire imbriquées l’une dans l’autre :

·       Un notable qui supplie Jésus pour sa fille, morte à l’instant.

·       Une femme souffrant d’hémorragie depuis douze ans.

Les bienfaits ne sont pas moindres que dans la Genèse : Jésus leur accorde la vie, à l’une et à l’autre.

 Et nous, aujourd’hui ?

En cet aujourd’hui qui est nôtre, en notre quotidien, en notre monde, Dieu se manifeste, comme il le fit jadis.

Pour le percevoir, nous nous laisserons guider par un Spirituel du 17e siècle, le chantre de la « présence de Dieu ».

Commençons par tourner nos regards vers le Seigneur, en recueillant les intentions des hommes et femmes de notre temps.

Qu’il s’agisse des peines ou joies de notre humanité, Dieu s’en montre participant, compatissant, comme le chante le psalmiste :

« Il m’appelle, et moi, je lui réponds ; je suis avec lui dans son épreuve »

 

Méditation

Pour accueillir l’intervention de Dieu en nos vies, il convient que nous nous montrions réceptifs, accueillants, disponibles…

Se tenir en la présence de Dieu.

Et, « à force de le considérer de la sorte, nous prenons une sainte liberté pour lui demander les grâces dont nous avons besoin »[1].

Cette citation est de l’auteur annoncé dans l’introduction, un spirituel du 17e siècle, « un cuisinier, qui connaît le stress, la surexcitation des heures de pointe, le mécontentement des consommateurs et le manque de reconnaissance, la monotonie des gestes et la fatigue, le désordre auquel il faut remédier et les éternelles petites vaisselles…

C’est à partir de cette base-là… qu’il invite à se créer des moments d’intériorité et de Présence, à profiter des nombreux moments ‘perdus’ au cours d’une journée… »[2]

Il s’agit du frère Laurent de la Résurrection, frère convers des Carmes déchaux de Paris, cuisinier de la Communauté, qui appréciait sans doute la déclaration de la Madre Thérèse d’Avila :

« Le Seigneur se trouve aussi au milieu des marmites »[3]

 Pour recueillir le secret de sa vie, écoutons sa réponse à un religieux qui lui demandait un jour de quel moyen il se servait pour acquérir une habitude de la présence de Dieu :

« Au commencement de mes occupations, je disais à Dieu avec une conscience filiale : ‘Mon Dieu, puisque vous êtes avec moi, et que par votre ordre je dois appliquer mon esprit à ces choses extérieures, je vous prie de me faire la grâce de demeurer avec vous et de vous tenir compagnie, mais afin que cela soit mieux, mon Seigneur, travaillez avec moi, recevez mes œuvres et possédez toutes mes affections’.

Enfin, pendant mon travail, je continuais à lui parler familièrement, à lui offrir mes petits services et à lui demander ses grâces.

A la fin de l’action, j’examinais de quelle manière je l’avais faite ; si j’y trouvais du bien, j’en remerciais Dieu ; si j’y remarquais des fautes, je lui en demandais pardon, et sans me décourager, je rectifiais mon esprit et recommençais à demeurer avec Dieu comme si je ne m’en étais (litt. « fusse ») pas écarté.

Ainsi, me relevant après mes chutes, et par la multiplicité des actes de foi et d’amour, je suis venu à un état où il me serait aussi peu possible de ne point penser à Dieu qu’il m’a été difficile de m’y accoutumer au commencement »[4]

 Demandons à Dieu la grâce de nous familiariser avec cette présence, de la désirer, et, dans le sillage du frère Laurent, d’en apprendre « le métier »[5].

« Cette présence de Dieu… y attire en abondance les grâces du Seigneur »[6]

Tournons nos regards vers le Seigneur avec confiance et redisons-Lui, avec le psalmiste :

« Mon refuge, mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »

 

Temps de silence

 

Notre Père :

Avec Jésus, redisons la prière qu’Il nous a enseignée…


Oraison

Seigneur notre Dieu, les interventions du Dieu d’Israël, celles de Jésus lors de son ministère terrestre ont témoigné de la présence de Dieu auprès de chacun, pourvu que cette présence soit accueillie, désirée, sollicitée. Regarde notre désir, entends notre appel de ta manifestation en chacun de nous et en nos vies, aujourd’hui. Accorde-nous de nous tourner vers Toi, tout au long du jour. Alors, tu pourras nous offrir les grâces que tu nous destines. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui règne avec Toi et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles.

[2] Conrad De Meester, 1996, p. 43.

[3] S. Thérèse d’Avila, Le Livre des fondations, 5, 8.

[4] Conrad De Meester, 1996, p. 72-73.

[5] Conrad De Meester, 1996, p. 44.

[6] Conrad De Meester, 1996, p. 44.

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