Saints Anne et Joachim
(Sœur Marie-Thérèse)
Introduction
Aujourd’hui, l’Église fait mémoire des parents de Marie,
Saints Anne et Joachim. Pourtant, les Saints Anne et Joachim n’apparaissent pas
dans les Évangiles ni dans les épitres. Ils ne sont mentionnés que dans un des
apocryphes qui est daté de la seconde moitié du IIe siècle et placé sous
l’autorité de Jacques le juste, frère de Jésus.
Quelques éléments biographiques qui nous sont rapportés : «
Riches israélites habitant de Jérusalem, Anne et Joachim n’eurent pas d’enfants
jusqu’à l’âge de 50 ans. Ils vivaient avec dévotion et simplicité, acceptant
leur épreuve avec confiance. La stérilité étant considérée comme une
malédiction, le sacrifice de Joachim fut rejeté par les prêtres du Temple.
Humilié et le cœur ulcéré, Joachim se retira dans le désert pendant quarante
jours pour jeûner et prier. En son absence, Dieu envoie l’ange Gabriel à Sainte
Anne, lui annonçant la naissance d’une « fille toute-bénie, par qui toutes les
nations de la terre seront bénies, et par qui viendra le salut du monde. »
Joachim, lui aussi, reçut la visite d'un ange qui lui ordonna de se mettre en
chemin avec ses troupeaux pour rentrer chez lui et se réjouir avec sa femme et
toute leur maison, car Dieu avait décidé de mettre fin à leur opprobre. »
La vie des Saints Anne et Joachim est comme cette graine de
moutarde : par eux, nous est venue la bénédiction promise à tous les peuples.
Ils ont donné naissance à celle de qui devait naître Jésus, le Fils de Dieu.
Réjouissons-nous avec eux par le chant des psaumes.
Commentaire
En guise de commentaire, je vous partage l’extrait d’une
homélie d’un bibliste, le père François Bessonnet.
Jésus ne disait rien sans parabole. Voici « une minuscule
graine de moutarde qui est devenue un arbre imposant (et non une grande plante
potagère comme chez Marc) tandis que le levain fait lever trois mesures de pâte
à pain (40 litres), pouvant donc nourrir près de cent personnes. L’exagération
de la croissance souligne l’inespéré, l’inouï et l’inattendu du Royaume qui
déborde, qui dépasse toute espérance humaine.
La graine de moutarde paraît petite aux yeux des hommes,
méprisables. Mais son destin royal est de devenir l’arbre où viennent se poser
des oiseaux de toutes frontières, loin du champ initial. De même le levain agit
par lui-même sans autre intervention que la femme de la maison, qui – et il
faut le souligner – a la même fonction que le semeur, image du Seigneur.
Les paraboles de Jésus sont des paroles pleines d’espérance
destinées à convaincre un auditoire mais aussi à affermir les auditeurs de
l’évangile de Matthieu. L’agir d’un prêcheur galiléen d’autrefois peut paraître
dérisoire. De même, les oppositions et persécutions pourraient sonner la
défaite de l’annonce de l’Évangile. Mais ces paraboles obligent à contempler
les humbles signes d’un Royaume en croissance. Un Royaume qui n’est pas ici
comparé à une victoire, mais d’abord à un arbre destiné à accueillir, et à des
pains si nombreux pour rassasier des foules.
C’est qui est déconcertant. L’avènement du Royaume n’est
pas décrit en termes de succès immédiat venant du Ciel. Il se déploie d’abord
dans le temps et l’espace. Il apparaît ou bien insignifiant, ou encore menacé,
mais pourtant bien présent. L’œuvre du Seigneur est tout aussi discrète qu’un
homme au bord d’un lac, assis dans une vulgaire barque, racontant des histoires
à des rustres. Et pourtant, là, œuvre déjà le Royaume.
La parabole n’est pas une allégorie. Elle exhorte chacun et
chacune qui l’écoute et l’entend à la conversion et à la persévérance : Celui
qui a des oreilles, qu’il entende !
Notre Père
Avec Sainte Anne et Saint
Joachim, prions ensemble avec les mots que Jésus nous a enseignés.
Oraison
En guise d’oraison, voici un chant de bénédiction composé
par un poète québécois, Jacques Gauthier
.
Réjouis-toi,
Anne la priante,
toi
qui n’enfantais pas!
Jubile
de joie en Dieu!
Le
fruit que tu portes
est
comblé de grâce
dès sa
conception.
Danse,
Joachim le juste!
Chante
de tout ton cœur
le
Dieu de tes pères
qui
prendra ta fille
pour
donner son Christ
à tout
l’univers.
Heureux
votre couple
par
qui est venue la bénédiction
promise
à tous les peuples.
Bienheureuse
famille
de qui
jaillira le Messie
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