(sœur Marie-Jean)
Introduction
Nous
voici rassemblés en communauté, en Eglise.
« J’enfonce
dans la vase du gouffre, rien qui me retienne ; je descends dans l’abîme des
eaux, le flot m’engloutit ». Telle est la tonalité des lectures du jour.
Dans
le premier Testament, le début de la vie de Moïse nous est rapporté par
quelques références significatives : sa naissance, la menace encourue par
le bébé, un salut providentiel grâce à la fille de Pharaon, sa croissance.
Et,
plus tard, à l’âge adulte, l’assassinat de l’égyptien et la peur de la
vengeance de Pharaon.
Enfin,
sa fuite au pays de Madiane.
Dans
l’Evangile, Jésus se montre menaçant et réprobateur :
«
Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde !… Au jour du
Jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous. Et toi,
Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au
séjour des morts ! »
Et
nous aujourd’hui ? Et nos contemporains ?
La
peur qui frappe Moïse, l’appréhension qui peut habiter le cœur des habitants de
Corazine, Bethsaïde et Capharnaüm, peuvent nous rejoindre, nous interpeller.
Où
trouverons-nous le chemin de la paix ?
Où
nos contemporains trouveront-ils un apaisement à leurs angoisses ?
Ecoutons
ce que le Seigneur veut nous dire aujourd’hui… et recueillons les intentions de
notre monde, en les orientant selon le désir de Dieu :
« Vie
et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Méditation
Toute
page biblique recèle une parole pour chacun de nous, aujourd’hui.
Lorsque
Moïse est en proie à la peur de la vengeance de Pharaon, il « s’enfuit
loin de Pharaon et habita au pays de Madiane »
La
réponse de Dieu à cette peur se trouve dans la suite du texte : « Il
vint s’asseoir près du puits ».
Dans
la culture biblique, le puits est au premier sens un lieu où l’on s’abreuve,
mais aussi par extension un lieu de vie, un lieu de rencontre.
Telle
est la réponse de Dieu à l’angoisse de Moïse : deux rencontres.
D’abord,
celle des filles du prêtre de Madiane, venues pour puiser de l’eau et abreuver le
troupeau de leur père.
Moïse
les sauve des bergers menaçants.
Puis
l’accueil de Réouël, les épousailles avec Cippora et, de là, une deuxième
rencontre, celle de Dieu lui-même au chapitre suivant, tandis que Moïse fait
paître le troupeau de son beau-père :
« L’ange
du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu ».
S’ensuivra
la mission de Moïse :
« Je
suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob…
J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte… »
La
Parole de Dieu se fait promesse de libération et de Vie.
Dans
l’Evangile, la parole de Jésus adressée aux villes bénéficiaires des miracles
mais qui ne s’étaient pas converties, n’est pas une condamnation, mais une
plainte :
«
Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! »
Et,
comme dans la première lecture, l’issue de la situation menaçante se trouve
dans la suite du texte.
Ces
cités ne sont pas condamnées à leur refus de conversion, mais invitées à
s’ouvrir à une manifestation de Dieu, dont Jésus est le révélateur :
« Père,
Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché
aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits… Venez à moi, vous
tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos »
(Mt 11, 25.28)
Révélation
de la paternité de Dieu, d’une Parole d’apaisement, de proximité et de Vie.
Les
extraits du livre de l’Exode et de l’évangile nous montrent des hommes et des
femmes fermés à la Parole de Dieu, prisonniers de leurs peurs, de leurs refus
ou de tout autre fardeau qui les accable…
De
part et d’autre, Dieu s’approche, se révèle, prononce une Parole pour libérer,
ouvrir un chemin de Vie, conduire plus avant…
Et
nous, dans nos vies, Dieu fait de même.
Aucune
situation n’est inextricable, définitive, sans issue.
Entendons
cette Parole de Dieu adressée à Moïse et à chacun de nous :
« J’ai
vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple… Je suis descendu pour le délivrer… Je
suis avec toi » (Ex 3, 7…8…12)
Oserons-nous
croire à cette Parole de Vie ?
Temps
de silence
Notre
Père :
Avec
Jésus, Maître de la Vie, redisons la prière qu’Il nous a enseignée…
Oraison
Seigneur,
l’Histoire Sainte de ton peuple et de chacun de nous est tissée d’infidélités,
de refus de conversion, de peurs, d’enfermements. Ta Parole se fait porteuse de
Vie et de salut, pourvu que nous lui ouvrions notre cœur. Envoie ton Esprit
pour que ta Parole triomphe de tout ce qui nous aliène et de tout ce qui
emprisonne notre monde. Que la Vie et la liberté de tes créatures te rendent
gloire. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui règne
avec Toi et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire