mardi 13 juillet 2021

Liturgie de la Parole, 15e mardi TO

 (sœur Marie-Jean)

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Eglise.

« J’enfonce dans la vase du gouffre, rien qui me retienne ; je descends dans l’abîme des eaux, le flot m’engloutit ». Telle est la tonalité des lectures du jour.

Dans le premier Testament, le début de la vie de Moïse nous est rapporté par quelques références significatives : sa naissance, la menace encourue par le bébé, un salut providentiel grâce à la fille de Pharaon, sa croissance.

Et, plus tard, à l’âge adulte, l’assassinat de l’égyptien et la peur de la vengeance de Pharaon.

Enfin, sa fuite au pays de Madiane.

 

Dans l’Evangile, Jésus se montre menaçant et réprobateur :

« Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde !… Au jour du Jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous. Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts ! »

 

Et nous aujourd’hui ? Et nos contemporains ?

La peur qui frappe Moïse, l’appréhension qui peut habiter le cœur des habitants de Corazine, Bethsaïde et Capharnaüm, peuvent nous rejoindre, nous interpeller.

Où trouverons-nous le chemin de la paix ?

Où nos contemporains trouveront-ils un apaisement à leurs angoisses ?

Ecoutons ce que le Seigneur veut nous dire aujourd’hui… et recueillons les intentions de notre monde, en les orientant selon le désir de Dieu :

« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »

 

Méditation

Toute page biblique recèle une parole pour chacun de nous, aujourd’hui.

Lorsque Moïse est en proie à la peur de la vengeance de Pharaon, il « s’enfuit loin de Pharaon et habita au pays de Madiane »

La réponse de Dieu à cette peur se trouve dans la suite du texte : « Il vint s’asseoir près du puits ».

Dans la culture biblique, le puits est au premier sens un lieu où l’on s’abreuve, mais aussi par extension un lieu de vie, un lieu de rencontre.

Telle est la réponse de Dieu à l’angoisse de Moïse : deux rencontres.

D’abord, celle des filles du prêtre de Madiane, venues pour puiser de l’eau et abreuver le troupeau de leur père.

Moïse les sauve des bergers menaçants.

Puis l’accueil de Réouël, les épousailles avec Cippora et, de là, une deuxième rencontre, celle de Dieu lui-même au chapitre suivant, tandis que Moïse fait paître le troupeau de son beau-père :

« L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu ».

S’ensuivra la mission de Moïse :

« Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob… J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte… »

La Parole de Dieu se fait promesse de libération et de Vie.

 

Dans l’Evangile, la parole de Jésus adressée aux villes bénéficiaires des miracles mais qui ne s’étaient pas converties, n’est pas une condamnation, mais une plainte :

« Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! »

Et, comme dans la première lecture, l’issue de la situation menaçante se trouve dans la suite du texte.

Ces cités ne sont pas condamnées à leur refus de conversion, mais invitées à s’ouvrir à une manifestation de Dieu, dont Jésus est le révélateur :

« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits… Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos » (Mt 11, 25.28)

Révélation de la paternité de Dieu, d’une Parole d’apaisement, de proximité et de Vie.

 

Les extraits du livre de l’Exode et de l’évangile nous montrent des hommes et des femmes fermés à la Parole de Dieu, prisonniers de leurs peurs, de leurs refus ou de tout autre fardeau qui les accable…

De part et d’autre, Dieu s’approche, se révèle, prononce une Parole pour libérer, ouvrir un chemin de Vie, conduire plus avant…

Et nous, dans nos vies, Dieu fait de même.

Aucune situation n’est inextricable, définitive, sans issue.

Entendons cette Parole de Dieu adressée à Moïse et à chacun de nous :

« J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple… Je suis descendu pour le délivrer… Je suis avec toi » (Ex 3, 7…8…12)

Oserons-nous croire à cette Parole de Vie ?

 

Temps de silence

 

Notre Père :

Avec Jésus, Maître de la Vie, redisons la prière qu’Il nous a enseignée…


Oraison

Seigneur, l’Histoire Sainte de ton peuple et de chacun de nous est tissée d’infidélités, de refus de conversion, de peurs, d’enfermements. Ta Parole se fait porteuse de Vie et de salut, pourvu que nous lui ouvrions notre cœur. Envoie ton Esprit pour que ta Parole triomphe de tout ce qui nous aliène et de tout ce qui emprisonne notre monde. Que la Vie et la liberté de tes créatures te rendent gloire. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui règne avec Toi et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles.                                                                                          

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