Ps 68
2 Sauve-moi, mon Dieu :
les eaux montent jusqu'à ma gorge
!
3 J'enfonce dans la vase du
gouffre, rien qui me retienne ;
je descends dans l'abîme des
eaux, le flot m'engloutit.
4 Je m'épuise à crier, ma
gorge brûle.
Mes yeux se sont usés d'attendre
mon Dieu.
5 Plus abondants que les
cheveux de ma tête,
ceux qui m'en veulent sans raison
;
ils sont nombreux, mes
détracteurs, à me haïr injustement.
Moi qui n'ai rien volé, que
devrai-je rendre ?
6 Dieu, tu connais ma folie,
mes fautes sont à nu devant toi.
7 Qu'ils n'aient pas honte
pour moi,
ceux qui t'espèrent, Seigneur,
Dieu de l'univers ;
qu'ils ne rougissent pas de moi,
ceux qui te cherchent, Dieu
d'Israël !
8 C'est pour toi que j'endure
l'insulte,
que la honte me couvre le visage
:
9 je suis un étranger pour
mes frères,
un inconnu pour les fils de ma
mère.
10 L'amour de ta maison m'a
perdu ;
on t'insulte, et l'insulte
retombe sur moi.
11 Si je pleure et m'impose un
jeûne,
je reçois des insultes ;
12 si je revêts un habit de
pénitence,
je deviens la fable des gens :
13 on parle de moi sur les
places,
les buveurs de vin me chansonnent.
14 Et moi, je te prie,
Seigneur : c'est l'heure de ta grâce ;
dans ton grand amour, Dieu,
réponds-moi, par ta vérité sauve-moi.
Viens Esprit Saint,
viens prier en nos cœurs, toi qui, seul, peux inspirer notre prière.
Le psaume suit le schéma habituel de la supplication que nous avons déjà
si souvent rencontré : cri d’appel, évocation de la situation, confession
des péchés, demande d’intervention…
Reprenons seulement un verset remarquable :
Et moi, je te prie, Seigneur : c'est l'heure de ta
grâce ;
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi, par ta vérité sauve-moi.
L’heure
de la grâce de Dieu ! On trouve aussi souvent comme traduction « le moment
favorable ». Le mot grec est « kairos » qui signifie le temps favorable. Cette
notion était bien distincte de celle du temps des horloges, le « chronos » qui
désigne le temps matériel de l’existence humaine.
Kairos
correspond à une autre approche du temps, plus spirituelle, plus intérieure,..
Dans la Bible, le «temps favorable» joue un rôle déterminant. C’est le temps de
Dieu par excellence. Le mot kairos est utilisé pour désigner l’action de Dieu
Sauveur, son intervention en ce monde par son incarnation, son action en nos
vies. Le temps de la faveur que demande le psalmiste n’est connu que de Dieu
seul, pourtant il sait la profondeur de l’amour de son Dieu, et de sa fidélité
(vérité).
Que notre
prière aussi monte vers le Seigneur, car c’est maintenant le moment favorable,
chaque instant de nos vies est ce kairos où Dieu veut se faire proche. Il nous
faut apprendre à vivre « dans le temps de Dieu » comme le conseillait si bien
Claire d’Assise à un François proche du découragement.
Le temps
de Dieu est aussi celui de sa longue patience, lui qui regarde tous ses enfants
avec un regard plein d’espérance. Qu’il nous donne de poser ce même regard sur
tous nos frères… et sur nous-même,
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire