lundi 28 mai 2018

Dès ma jeunesse


Ps 70
1 En toi, Seigneur, j'ai mon refuge :
garde-moi d'être humilié pour toujours.
Dans ta justice, défends-moi, libère-moi,
tends l'oreille vers moi, et sauve-moi.
3 Sois le rocher qui m'accueille, toujours accessible ;
tu as résolu de me sauver :
ma forteresse et mon roc, c'est toi !
4 Mon Dieu, libère-moi des mains de l'impie,
des prises du fourbe et du violent.
5 Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance,
mon appui dès ma jeunesse.
6 Toi, mon soutien dès avant ma naissance,
tu m'as choisi dès le ventre de ma mère ;
tu seras ma louange toujours !
7 Pour beaucoup, je fus comme un prodige ;
tu as été mon secours et ma force.
Je n'avais que ta louange à la bouche,
tout le jour, ta splendeur.
9 Ne me rejette pas maintenant que j'ai vieilli ;
alors que décline ma vigueur, ne m'abandonne pas.
10 Mes ennemis parlent contre moi,
ils me surveillent et se concertent.
11 Ils disent : « Dieu l'abandonne !
Traquez-le, empoignez-le, il n'a pas de défenseur ! »
12 Dieu, ne sois pas loin de moi ;
mon Dieu, viens vite à mon secours !
13 Qu'ils soient humiliés, anéantis,
ceux qui se dressent contre moi ;
qu'ils soient couverts de honte et d'infamie,
ceux qui veulent mon malheur !
14 Et moi qui ne cesse d'espérer,
j'ajoute encore à ta louange.
15 Ma bouche annonce tout le jour
tes actes de justice et de salut ;
je n'en connais pas le nombre.
16 Je revivrai les exploits du Seigneur
en rappelant que ta justice est la seule.
17 Mon Dieu, tu m'as instruit dès ma jeunesse,
jusqu'à présent, j'ai proclamé tes merveilles.
18 Aux jours de la vieillesse et des cheveux blancs,
ne m'abandonne pas, ô mon Dieu ;
et je dirai aux hommes de ce temps ta puissance,
à tous ceux qui viendront, tes exploits.
19 Si haute est ta justice, mon Dieu,
toi qui as fait de grandes choses :
Dieu, qui donc est comme toi ?
20 Toi qui m'as fait voir tant de maux et de détresses,
tu me feras vivre à nouveau,
à nouveau tu me tireras des abîmes de la terre, *
21 tu m'élèveras et me grandiras,
tu reviendras me consoler.
22 Et moi, je te rendrai grâce sur la harpe
pour ta vérité, ô mon Dieu !
Je jouerai pour toi de ma cithare, Saint d'Israël !
23 Joie sur mes lèvres qui chantent pour toi,
et dans mon âme que tu as rachetée !
24 Alors, tout au long du jour,
ma langue redira ta justice ;
c'est la honte, c'est l'infamie
pour ceux qui veulent mon malheur.

Viens Esprit Saint, sois présent tout au long de nos jours pour nous révéler peu à peu les manières de notre Dieu.

Voilà donc un psaume qui, comme le précédent, reprend et insiste sur bien des thèmes devenus familiers. Il apporte cependant une touche plus originale avec le thème de la vieillesse :

Mon Dieu, tu m'as instruit dès ma jeunesse,
jusqu'à présent, j'ai proclamé tes merveilles.
Aux jours de la vieillesse et des cheveux blancs,
ne m'abandonne pas, ô mon Dieu ; (v. 17-18).

Le psalmiste semble aborder ici la vieillesse avec appréhension : « Ne me rejette pas maintenant que j'ai vieilli » (v.9) ; « Aux jours de la vieillesse et des cheveux blancs, ne m'abandonne pas, ô mon Dieu » (v.18) 
Au contraire, dans bien d’autres psaumes, elle est liée à la louange, à la sagesse, à l’expérience, au bonheur et même à la fécondité qui peut se prolonger. Pourtant, ce que souligne ce psaume, c’est combien Dieu est présent à l’homme dès avant sa naissance jusqu’à sa vieillesse : « Toi, mon soutien dès avant ma naissance » (v.6), « mon appui dès ma jeunesse » (v.5) ; « tu m'as instruit dès ma jeunesse » (v. 17)

Le priant reste plein d’espérance et voit encore l’avenir comme porteur de fruits. En effet, ce qui l’intéresse, c’est de témoigner de la grandeur de Dieu, c’est de lui rendre grâce et louange. Il dit sa foi dans l’action de son Dieu qui le fera re-vivre, comme renouvelé, et le fera même « grandir » :
« Tu me feras vivre à nouveau, à nouveau tu me tireras des abîmes de la terre, tu m'élèveras et me grandiras » (v. 20-21)
Il va donc jouer, chanter pour son Dieu : « Et moi, je te rendrai grâce sur la harpe pour ta vérité, ô mon Dieu ! » (v.22). Car, relisant les bontés de Dieu qui fut compagnon de route au cours de longues années, le désir de lui rendre grâce se fait  plus intense.
« Dans le psaume 70, la vieillesse va de pair avec une longue mémoire des interventions divines et un patient apprentissage des manières de faire de Dieu. Ceux qui ont été durant longtemps l’objet de la sollicitude de Dieu savent mieux que les plus jeunes la valeur de sa fidélité » (J-L. Vesco)
Ainsi, lorsque « décline la vigueur », la vocation du priant est-elle sans doute d’être simplement louange à la gloire de son Dieu.
Seigneur Dieu, je te rends grâce pour ton amour qui m’a rejointe dès le sein de ma mère, qui m’a accompagnée tout au long de ma vie, qui me reste le bien le plus précieux et pour lequel je veux te bénir à jamais.



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