Ps 70
1 En
toi, Seigneur, j'ai mon refuge :
garde-moi
d'être humilié pour toujours.
2 Dans ta
justice, défends-moi, libère-moi,
tends l'oreille
vers moi, et sauve-moi.
3 Sois
le rocher qui m'accueille, toujours accessible ;
tu as
résolu de me sauver :
ma
forteresse et mon roc, c'est toi !
4 Mon
Dieu, libère-moi des mains de l'impie,
des
prises du fourbe et du violent.
5 Seigneur
mon Dieu, tu es mon espérance,
mon appui
dès ma jeunesse.
6 Toi,
mon soutien dès avant ma naissance,
tu m'as
choisi dès le ventre de ma mère ;
tu seras
ma louange toujours !
7 Pour
beaucoup, je fus comme un prodige ;
tu as été
mon secours et ma force.
8 Je
n'avais que ta louange à la bouche,
tout le
jour, ta splendeur.
9 Ne
me rejette pas maintenant que j'ai vieilli ;
alors que
décline ma vigueur, ne m'abandonne pas.
10 Mes
ennemis parlent contre moi,
ils me
surveillent et se concertent.
11 Ils
disent : « Dieu l'abandonne !
Traquez-le,
empoignez-le, il n'a pas de défenseur ! »
12 Dieu,
ne sois pas loin de moi ;
mon Dieu,
viens vite à mon secours !
13 Qu'ils
soient humiliés, anéantis,
ceux qui
se dressent contre moi ;
qu'ils
soient couverts de honte et d'infamie,
ceux qui
veulent mon malheur !
14 Et
moi qui ne cesse d'espérer,
j'ajoute
encore à ta louange.
15 Ma
bouche annonce tout le jour
tes actes
de justice et de salut ;
je n'en
connais pas le nombre.
16 Je
revivrai les exploits du Seigneur
en rappelant
que ta justice est la seule.
17 Mon
Dieu, tu m'as instruit dès ma jeunesse,
jusqu'à
présent, j'ai proclamé tes merveilles.
18 Aux
jours de la vieillesse et des cheveux blancs,
ne
m'abandonne pas, ô mon Dieu ;
et je
dirai aux hommes de ce temps ta puissance,
à tous
ceux qui viendront, tes exploits.
19 Si
haute est ta justice, mon Dieu,
toi qui
as fait de grandes choses :
Dieu, qui
donc est comme toi ?
20 Toi
qui m'as fait voir tant de maux et de détresses,
tu me
feras vivre à nouveau,
à nouveau
tu me tireras des abîmes de la terre, *
21 tu
m'élèveras et me grandiras,
tu
reviendras me consoler.
22 Et
moi, je te rendrai grâce sur la harpe
pour ta
vérité, ô mon Dieu !
Je
jouerai pour toi de ma cithare, Saint d'Israël !
23 Joie
sur mes lèvres qui chantent pour toi,
et dans
mon âme que tu as rachetée !
24 Alors,
tout au long du jour,
ma langue
redira ta justice ;
c'est la
honte, c'est l'infamie
pour ceux
qui veulent mon malheur.
Viens Esprit Saint, sois présent tout au long de
nos jours pour nous révéler peu à peu les manières de notre Dieu.
Voilà
donc un psaume qui, comme le précédent, reprend et insiste sur bien des thèmes
devenus familiers. Il apporte cependant une touche plus originale avec le thème
de la vieillesse :
Mon Dieu, tu m'as instruit dès ma jeunesse,
jusqu'à présent, j'ai proclamé tes merveilles.
Aux jours de la vieillesse et des cheveux blancs,
ne m'abandonne pas, ô mon Dieu ; (v.
17-18).
Le
psalmiste semble aborder ici la vieillesse avec appréhension : « Ne me rejette pas maintenant
que j'ai vieilli » (v.9) ; « Aux jours de la vieillesse et des cheveux blancs, ne m'abandonne pas, ô
mon Dieu » (v.18)
Au
contraire, dans bien d’autres psaumes, elle est liée à la louange, à la
sagesse, à l’expérience, au bonheur et même à la fécondité qui peut se
prolonger. Pourtant, ce que souligne ce psaume, c’est combien Dieu est présent
à l’homme dès avant sa naissance jusqu’à sa vieillesse : « Toi, mon soutien dès avant ma naissance » (v.6), « mon appui dès ma jeunesse » (v.5) ; « tu
m'as instruit dès ma jeunesse » (v. 17)
Le priant
reste plein d’espérance et voit encore l’avenir comme porteur de fruits. En
effet, ce qui l’intéresse, c’est de témoigner de la grandeur de Dieu, c’est de lui
rendre grâce et louange. Il dit sa foi dans l’action de son Dieu qui le fera
re-vivre, comme renouvelé, et le fera même « grandir » :
« Tu me feras vivre à nouveau, à nouveau tu me
tireras des abîmes de la terre, tu m'élèveras et me grandiras » (v. 20-21)
Il va donc
jouer, chanter pour son Dieu : « Et
moi, je te rendrai grâce sur la harpe pour ta vérité, ô mon Dieu ! »
(v.22). Car, relisant les bontés de Dieu qui fut compagnon de route au
cours de longues années, le désir de lui rendre grâce se fait plus intense.
« Dans
le psaume 70, la vieillesse va de pair avec une longue mémoire des
interventions divines et un patient apprentissage des manières de faire de
Dieu. Ceux qui ont été durant longtemps l’objet de la sollicitude de Dieu savent
mieux que les plus jeunes la valeur de sa fidélité » (J-L. Vesco)
Ainsi,
lorsque « décline la vigueur »,
la vocation du priant est-elle sans doute d’être simplement louange à la gloire
de son Dieu.
Seigneur
Dieu, je te rends grâce pour ton amour qui m’a rejointe dès le sein de ma mère,
qui m’a accompagnée tout au long de ma vie, qui me reste le bien le plus
précieux et pour lequel je veux te bénir à jamais.
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