Ps 71, 1-4
Seigneur, tandis que je découvre la Parole que tu m’adresses
aujourd’hui, je veux m’ouvrir à ton Esprit, t’accueillir dans les profondeurs
de mon être… Eloigne de moi tout ce qui n’est pas Toi… Amen.
« 1 Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
À ce fils de roi, ta justice.
2 Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
Qu’il fasse droit aux malheureux !
3 Montagnes, portez au peuple la paix,
Collines, portez-lui la justice !
Qu’il sauve les
pauvres gens, qu’il écrase l’oppresseur ! »
v. 1 « Dieu,
donne au roi tes pouvoirs… »
Dans ce verset, trois personnes sont impliquées : Dieu,
le roi et le psalmiste. C’est à Dieu que le psalmiste s’adresse : il lui
formule une demande qui concerne le roi.
Deux choses lui sont demandées : qu’il donne ses
« pouvoirs » et sa « justice ». Derrière la notion de « pouvoir », il
faut lire une capacité de juger, de rendre de justes jugements. Quant à la
« justice », elle reçoit le sens d’ajustement à Dieu, de rendre la
justice selon le juste droit de Dieu.
Puisque le roi était l’héritier de Dieu, son
« fils » (comme dans le psaume 2 : « Tu es mon fils, moi
aujourd’hui, je t’ai engendré… »), il devait aussi recevoir de lui ses
attributs : rendre la justice, se laisser ajuster pour représenter Dieu.
v. 2 « Qu’il
gouverne ton peuple avec justice, Qu’il fasse droit aux
malheureux ! »
Ce verset à la fois constitue une répétition et, à la fois,
dépasse le verset 1. Si l’on y trouve pareillement la demande de justice, le
psalmiste offre un dépassement, en y introduisant un quatrième
personnage : les « malheureux ». Ce sont les bénéficiaires de la
justice et de l’ajustement précités. Dans les temps bibliques, « les
malheureux » pouvaient recouvrir plusieurs classes de la société :
outre les économiquement pauvres, il y avait les étrangers, les veuves, les
orphelins… Tous ceux qui étaient privés de leurs droits, d’une dignité, d’une
place dans la société. C’est pour eux d’abord que le roi doit recevoir de Dieu
la justice et exercer le droit.
v. 3 :
« Montagnes, portez au peuple la paix, Collines, portez-lui la
justice ! »
A présent, les montagnes et les collines sont conviées, toute
la création est invitée à contribuer à la bonne marche de la cité habitée par
le roi : la « paix » et la « justice » sont ici souhaitées,
au profit du peuple. On sent une harmonie cosmique au profit du mandaté de
Dieu.
v. 4 :
« Qu’il fasse droit aux malheureux de son peuple, Qu’il sauve les pauvres
gens, qu’il écrase l’oppresseur ! »
En ce verset 4, le roi est de nouveau le sujet des trois
verbes employés : faire droit aux malheureux, sauver les pauvres gens,
écraser l’oppresseur. Le psalmiste appelle le roi à une double œuvre
régulatrice : instaurer le droit et le salut des petits et réduire à rien
les ennemis.
Et nous ?
Le roi, auquel s’adresse le psalmiste, est une image de
nous-mêmes. Chacun(e) de nous a un rôle à jouer là où il vit : en famille,
dans son métier, ses engagements, ses relations sociales. Et nous sommes, jour
après jour, heure après heure, confrontés à un choix : la justice, le
droit et le salut… ou ses contraires. Que choisirons-nous ?
Afin que nous révélions ton visage, Seigneur, envoie ton
Esprit ! Rends-nous dociles à ta Parole, perméables à tes appels,
flexibles devant les intuitions de ta Grâce… Amen.
Sr Marie-Jean
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