Es 63
01
Quel est celui-là qui arrive d’Édom,
qui
vient de Bosra,
vêtu
de rouge,
celui-là,
superbe en son habit,
qui
s’avance plein de force ?
«
Moi, je proclame la justice et j’ai le pouvoir de sauver. »
02
Mais pourquoi ces habits écarlates,
ce
vêtement de fouleur au pressoir ?
03
« À la cuve, j’étais seul à fouler :
personne
de mon peuple avec moi !
Et je
les ai foulés dans ma colère,
je
les ai piétinés dans ma fureur.
Leur
sang a giclé sur mes vêtements,
j’ai
taché tous mes habits.
Viens Esprit Saint, viens nous éclairer sur
les mots de ton prophète.
Quel est celui-là qui arrive d’Édom, qui
vient de Bosra : Ce chapitre s’ouvre sur 6 versets difficiles :
il suffit de constater la variété des traductions, parfois contradictoires,
pour se rendre compte que nous ne sommes pas les premiers à les trouver plutôt
hermétiques. De plus, la prophétie prend ici l’allure d’une vision.
L’amorce est
une question : Qui ?
Ce
personnage est présenté par son origine, il vient d’Édom, de Bosra. Edom, c’est
l’étranger, le païen, le peuple descendant d’Esaü, autrement dit ceux qui ne
sont pas de la lignée de Jacob. Lors de la domination babylonienne, les
Edomites en ont profité pour s’imposer encore un peu plus à ce qui restait
d’Israël. Bref, c’est l’ennemi par excellence, le mauvais. Mais on peut aussi
faire remarquer que l’étymologie d’Edom est « rouge » et celle de
Borça « lieu de vendange », ce qui annonce la suite.
vêtu de rouge : simple annotation
de couleur… qui peut déjà résonner symboliquement. Pourpre royale ? Couleur de sang ? Du vin ?
celui-là, superbe en son habit qui s’avance
plein de force ? : il y a de la grandeur, de la force, du courage. La
TOB a une traduction suggestive :
« arqué par l‘intensité de son énergie »
Moi, je proclame la justice et j’ai le
pouvoir de sauver : Qui ? demandait le prophète. La réponse vient
de l’intéressé lui-même qui se définit par son action : exercer la
justice, et donc sauver. Voilà qui ne permet pas de douter que ce héros ne soit
Dieu lui-même : lui seul possède la justice, lui seul a le pouvoir de sauver. Ainsi
est proclamé ce que le prophète voulait faire connaître.
Mais pourquoi ces habits écarlates, ce
vêtement de fouleur au pressoir ? Mais il pose une nouvelle question, cette
fois à propos de ce fameux vêtement rouge qu’il associe maintenant
explicitement au travail dans le pressoir.
À la cuve, j’étais seul à fouler : personne
de mon peuple avec moi ! : Cri de lamentation, d’abandon. La TOB
traduit « seul parmi les peuples », ce qui est plus en accord avec la
suite mais marque moins la solitude à laquelle est laissé ce
« héros »
Et je les ai foulés dans ma colère, je les
ai piétinés dans ma fureur. Leur sang a giclé sur mes vêtements, j’ai taché
tous mes habits : littéralement
« leur jus a giclé », mais le traducteur a préféré donner
directement la clé. Voilà dès lors l’image des peuples étrangers écrasés,
piétinés. Parce que les peuples se sont détournés, ont rejoint d’autres dieux,
ont laissé seul « celui qui sauve », alors il a donné libre cours à
sa fureur et sa colère. Oui, celui qui a surgi est splendide et redoutable. Un
Dieu justicier que nous cantonnons volontiers dans le Premier Testament.
Pourtant, notre Dieu se définit lui-même comme un Dieu jaloux.
Seigneur
Jésus, j’entends ton cri « personne avec
moi ». J’entends ton appel « reste
avec moi car le soir descend ». Accorde-nous de veiller avec toi,
auprès de toi afin de prendre soin de ton peuple.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire