Ac 13, 14-25
Le
texte (traduction : Bible de Jérusalem) :
14 « Quant à eux, poussant au-delà de Pergé, ils arrivèrent à Antioche
de Pisidie. Le jour du sabbat, ils entrèrent à la synagogue et s'assirent.
15 Après la lecture de la Loi et des
Prophètes, les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire : ‘Frères, si vous
avez quelque parole d'encouragement à dire au peuple, parlez’.
16 Paul alors se leva, fit signe de
la main et dit : ‘Hommes d'Israël, et vous qui craignez Dieu, écoutez.
17 Le Dieu de ce peuple, le Dieu
d'Israël élut nos pères et fit grandir ce peuple durant son exil en terre
d'Égypte. Puis, en déployant la force de son bras, il les en fit sortir
18 et, durant quarante ans environ,
il les entoura de soins au désert.
19 Ensuite, après avoir exterminé
sept nations dans la terre de Canaan, il les mit en possession de leur pays :
20 quatre cent cinquante ans
environ. Après quoi, il leur donna des juges, jusqu'au prophète Samuel.
21 Par la suite, ils demandèrent un
roi, et Dieu leur donna Saül, fils de Cis, de la tribu de Benjamin : quarante
ans.
22 Après l'avoir écarté, Dieu
suscita pour eux David comme roi. C'est à lui qu'il a rendu ce témoignage :
J'ai trouvé David, fils de Jessé, un homme selon mon cœur, qui accomplira
toutes mes volontés.
23 C'est de sa descendance que,
suivant sa promesse, Dieu a suscité pour Israël Jésus comme Sauveur.
24 Jean, le précurseur, avait
préparé son arrivée en proclamant à l'adresse de tout le peuple d'Israël un
baptême de repentance.
25 Au moment de terminer sa course,
Jean disait : ‘Celui que vous croyez que je suis, je ne le suis pas ; mais
voici venir après moi celui dont je ne suis pas digne de délier la
sandale’… »
Prière (suggérée
par Enzo Bianchi) :
« Notre Dieu, Père de la
Lumière, tu as envoyé dans le monde ton Fils, Parole faite chair, pour te
manifester à nous, les hommes.
Envoie maintenant sur
moi ton Esprit Saint, afin que je puisse rencontrer Jésus-Christ dans cette
Parole qui vient de toi ; afin que je la connaisse plus profondément et
que, en la connaissant, je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la
béatitude du Royaume. Amen »
Lecture verset par
verset :
La mission de Barnabé et de Saul
(récemment appelé Paul : 13, 9) se poursuit. Le voyage missionnaire des disciples
continue. Ils arrivent à Antioche de Pisidie…
(v.
14-15) « … Le jour du sabbat, ils entrèrent à la synagogue et s'assirent.
Après la lecture de la Loi et des Prophètes… »
Nous découvrons les pratiques liturgiques de l’office juif : on lisait
un passage de la Loi (c’est-à-dire de la Torah, à savoir les 5 premiers livres
de la Bible) puis des Prophètes (grands et petits).
Suivait alors un commentaire. Pour ce faire, la présence de Paul et de ses
compagnons advient à un moment opportun :
« … les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire : ‘Frères, si vous
avez quelque parole d'encouragement à dire au peuple, parlez’ »
Paul prend alors la parole au verset 16 et ce, jusqu’au verset 41.
Dans ces versets, il retrace l’histoire d’Israël.
En ce Temps pascal, ce parcours rappelle celui que Jésus fit pour les
disciples d’Emmaüs[1].
(v. 17-22) Les grands moments de
l’histoire d’Israël sont évoqués. Remarquons que Dieu est le sujet de cette
histoire :
-
L’élection :
« Le Dieu de ce peuple, le Dieu d'Israël élut nos
pères… »
-
L’exil à Babylone :
« fit grandir ce peuple durant son exil en terre
d'Égypte »
-
La libération de l’esclavage d’Egypte :
« en déployant la force de son bras, il les en
fit sortir »
-
Le séjour au désert :
« durant quarante ans environ, il les entoura
de soins au désert »
-
Le don de la terre promise :
« après avoir exterminé sept nations dans la
terre de Canaan, il les mit en possession de leur pays »
-
La période des juges :
« il leur donna des juges, jusqu'au prophète
Samuel »
-
La royauté :
« ils demandèrent un roi, et Dieu leur donna Saül,
fils de Cis, de la tribu de Benjamin… Après l'avoir écarté, Dieu suscita pour
eux David comme roi… »
Paul s’attarde sur la figure de David :
« fils de Jessé, un homme selon mon cœur, qui accomplira toutes mes
volontés »
S’ensuit un saut temporel de dix siècles entre David et
Jésus, pour attester que le second descend de la lignée du premier[2] :
« C'est de sa descendance que, suivant sa
promesse, Dieu a suscité pour Israël Jésus comme Sauveur » (v. 23)
Et, en guise de précurseur, pour devancer Jésus,
Paul présente la figure de Jean le baptiste :
« Jean, le précurseur, avait préparé son
arrivée en proclamant à l'adresse de tout le peuple d'Israël un baptême de
repentance. Au moment de terminer sa course, Jean disait : ‘Celui que vous
croyez que je suis, je ne le suis pas ; mais voici venir après moi celui dont
je ne suis pas digne de délier la sandale’… » (v. 24-25)
Le discours de Paul se poursuit, mais nous
l’interromprons ici.
Si nous comparons les trois discours des Actes,
nous remarquons qu’ils ne sont pas identiques, bien qu’ils veulent tous trois
annoncer Jésus : ceux d’Etienne (Ac 7) et de Paul (Ac 13) retracent
l’histoire d’Israël ; celui de Pierre (Ac 2) se fonde sur la prophétie de
Joël.
Ce discours de
Paul peut nous interpeller. Il énumère une série de verbes dont Dieu est le
sujet. Le Dieu qu’il présente est celui qui choisit, c’est le Dieu de
l’Alliance ; un Dieu qui libère ; un Dieu qui nourrit
au désert, qui prend soin de son peuple.
Pourrons-nous retrouver les
traces de ce Dieu dans nos vies ? Quelle place attribuons-nous à Dieu dans
l’histoire Sainte qui nous est personnelle ? Lui laissons-nous une
place ? Pouvons-nous, à la suite de Paul, relire notre histoire pour y
découvrir sa présence ?
Dieu n’agit pas magiquement, en
dehors du concret de notre vie, mais il agit à travers les événements, les mots
lus ou entendus, les personnes rencontrées ou dans le silence de notre prière.
Lui laisserons-nous le temps et
l’espace pour se manifester à nous ?
L’aboutissement du discours de
Paul comme de ceux de Pierre et d’Etienne, était Jésus, dont le nom signifie
« Le Seigneur sauve ».
Découvrirons-nous le visage de ce
Dieu de salut dans nos vies ?
Cette
relecture de notre Histoire Sainte est précieuse : en nous conduisant à la
reconnaissance de la présence de Dieu, elle consolide notre confiance en
l’avenir. Si Dieu a été présent, il ne peut que l’être encore…
Dans nos vies tissées de joies et
de souffrances, dans la vie de nos contemporains, proches ou lointains ou
contée dans l’actualité, dans les réseaux sociaux pépinières de nouvelles tous
azimuts, pourrons-nous reconnaître les signes de la présence de Jésus ?
Prière :
Seigneur, tu es à l’origine de la
vie de chacun(e) de nous. Chaque vie humaine a du prix à tes yeux. Merci de
cette Bonne Nouvelle !
Apprends-moi à discerner ta
présence au creux de ma vie, dans ses méandres réguliers ou sinueux. Toi qui as
conduit, accompagné et secouru ton peuple, tu renouvelles ce compagnonnage avec
moi, avec chacun(e) de nous. Accorde-moi la grâce de reconnaître les traces de
ton passage, de ton salut. Si ton amour me devance, je n’ai rien à craindre ni
pour aujourd’hui, ni pour demain…
Amen
sr Marie-Jean
[1]
« Et,
commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, il leur interpréta dans
toutes les Écritures ce qui le concernait » (Lc 24, 27).
[2] On le
lira par exemple dans la généalogie de l’évangile selon Matthieu :
« Livre de la genèse de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham »
(Mt 1, 1).
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