mercredi 5 juillet 2023

Liturgie de la Parole, 13e mercredi TO

 (sœur Marie-Christine)

 Introduction

En ce 13ème mercredi la liturgie nous présente quatre exclus : Agar et Ismaël, les deux démoniaques Gadaréniens. À chacun le Seigneur va ouvrir un nouveau chemin de vie.

Mais prenons d’abord le temps de nous abreuver au puits des Écritures en chantant la fin du Psaume 118.

 Méditation

Deux exclus, Agar et Ismaël. Rejetés à cause de la jalousie de Sara et de la faiblesse d’Abraham. La Genèse nous montre Abraham et Sara bien humains : jalousie, exclusivisme, faiblesse ! Pour Abraham la fête du sevrage d’Isaac s’est changée en deuil. Et je le devine le cœur déchiré en renvoyant dans le désert Agar et Ismaël. Agar part et erre : elle n’a plus de chez elle, elle n’a pas de chemin. L’eau épuisée, elle abandonne l’enfant à l’ombre d’un buisson et s’éloigne pour ne pas le voir mourir. Elle élève la voix et pleure… Pas d’issue !

Ismaël, qui est involontairement au cœur du problème, ne dit pas un mot, mais Dieu entend sa voix. La voix de celui qui est sans voix, qui n’a pas son mot à dire.

Dieu interroge Agar, la rassure, lui dit qu’il a entendu la voix du petit garçon. Première étape de renaissance, se savoir entendu de Dieu ou d’une autre personne. Dieu invite Agar à se mettre debout et à assumer ses responsabilités, à être un guide pour son fils (« tiens-le par la main »). La promesse qu’il avait faite à Abraham, qu’elle ignorait, il la lui annonce et la renouvelle. Après lui avoir ouvert une route d’espérance, Dieu lui ouvre les yeux. Elle découvre le puits qui était près d’elle, en abreuve Ismaël…et sans doute elle-même ! Elle trouve un chemin dans le désert et poursuit sa vie et celle d’Ismaël. Bien avant l’Exode, Dieu se révèle comme celui qui ouvre un chemin d’espérance dans le désert, et permet de vivre et de grandir, même dans ce lieu sans vie.

Agar et d’Ismaël, exclus par la jalousie et la faiblesse humaines, ne sont pas abandonnés : « Dieu fut avec » Ismaël qui grandit et trouva son chemin de vie au cœur même du désert qu’il n’avait pas choisi.

Deux autres exclus, les possédés, ils vivent en territoire non juif, dans les tombes, et sont violents. Ils bloquent le chemin. Eux qui font peur à tous, ils ont peur de Jésus. Peur de perdre leur lieu, leur domination par la violence. Qui parle ? Les possédés ou les démons à travers les possédés ? Ces derniers sont démasqués par la présence de Jésus qui n’a pas encore dit un mot, et ils supplient Jésus. Eux les impurs demandent à aller dans les animaux impurs et ceux-ci se précipitent dans la mer, pour les Juifs, repère des forces mauvaises, lieu de mort. Jésus ne dit qu’un mot dans tout ce passage : « Allez ! ».

Les gardiens prennent la fuite et annoncent « tout cela, et en particulier ce qui était arrivé aux possédés. » L’Évangile de Matthieu ne dit pas ce que ces derniers sont devenus. Jésus par ce simple mot, allez, a permis aux démons de suivre leur chemin de mort selon leur propre mouvement. Aux démoniaques il a ouvert un chemin de vie, les laissant libres de sortir des tombeaux et trouver leur manière d’être intégrés là où ils sont.

Dernière exclusion, celle de Jésus, « et lorsqu’ils le virent, les gens le supplièrent de partir de leur territoire. » Comme le dit Matthieu, citant Isaïe 53,4, au verset central de ce chapitre 8 « Il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies » (Mt 8,17).

Jésus ne s’impose pas, rejeté, il part ailleurs ouvrir des chemins de vie. Il ne s’impose pas à moi. Quel que soit mon lieu de vie intérieur aujourd’hui, désert ou jardin, puits d’eau vive ou outre vide, est-ce que je le laisse agir, m’ouvrir les yeux, m’ouvrir un chemin ?

 

Invitation au Notre Père

«Dieu entendit la voix » d’Ismaël qui ne disait rien. Pour et avec les sans voix, avec les croyants de tous les temps, tournons-nous vers le Père et chantons la prière reçue du Seigneur Jésus.

 

Prière d’envoi

Dieu d’Amour et de miséricorde, toi qui ouvres un chemin de vie, viens pour chacun de nous, pour tous les hommes et femmes de notre temps.

« Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé » (séquence de la Pentecôte).

Nous te le demandons par Jésus Christ ton Fils qui a porté nos maladies et qui nous conduit à Toi dans l’Esprit, dès maintenant et pour toujours.

 

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