vendredi 2 septembre 2022

Liturgie de la Parole, 22e vendredi TO

(Rosy)

Ouverture

Le récit évangélique de ce jour pourrait s’inscrire dans l’éternelle querelle entre les Pharisiens et Jésus. Mais pour les autres synoptiques, la question est posée par les disciples de Jean : « Pourquoi les disciples de Jésus ne jeûnent-ils pas ? » Cela me paraît être une vraie question, un vrai désir de comprendre. D’ailleurs Jésus ne les renvoie pas avec une phrase-choc, comme ce sera souvent le cas, mais il leur répond longuement par 3 comparaisons que nous allons lire ensemble. Sans doute les auditeurs de Jésus étaient-ils à l’aise avec ce type de langage, ce qui n’est pas vraiment mon cas… J’ai donc simplement essayé de repérer sur quoi portait l’insistance de Jésus. Dans les 4 derniers versets de la péricope, un mot est répété 7 fois : « nouveau ». Si vous le voulez bien, ce sera donc mon fil rouge.

Chantons les psaumes pour nous préparer à entendre la Parole de ce jour.

 Commentaire

« Nouveau », « Neuf », voilà des mots qui parcourent toute la Bible.

Le prophète Ezéchiel parle d’un cœur nouveau, d’un esprit nouveau, le psalmiste évoque un chant nouveau, l’évangile les souligne à son tour, ainsi que Paul, et on les retrouve jusque dans l’Apocalypse.

Pour une fois, on pourrait penser que cela est bien en phase avec notre époque où tout doit être neuf pour être valable : les objets, les idées, les comportements… tout !

Est-on alors dans la ligne de l’Evangile. Non bien sûr ! Car l’évangile parle de « nouveau » là où notre époque parle de « nouveautés » : un mot fait pour donner envie, pour créer des désirs et, par là même, des frustrations. Bref, un concept qui ne mène pas au bonheur.

Ce qui est vieux est rejeté, et, pour que cela soit plus décisif, on a même inventé l’obsolescence ! Un livre paru dans les années soixante avait pour titre ‘L’obsolescence de l’homme’ ! C’était une étude à l’échelle de l’humanité, mais elle mériterait d’être faite à l’échelle individuelle, car, que deviennent les Anciens ?

Reconnait-on tout ce qu’ils ont apporté et apportent chaque jour au cœur des familles, des communautés, quelle qu’elles soient ?

Car, en fait, que nous dit Jésus ? Si je lis bien, il demande de prendre soin de ce qui est vieux ! De veiller à ne pas déchirer le vêtement usagé, à ne pas faire éclater les vieilles outres… ! Ce qui est ancien mérite autant notre respect que ce qui est nouveau : « je ne suis pas venu abolir la Loi » disait aussi Jésus.

Ne pas rejeter par principe le passé mais savoir aussi pratiquer le détachement quand le moment est venu. Se laisser conduire avec confiance sur de nouveaux chemins.

Une question se pose alors : être neuf, nouveau, cela s’applique-t-il aussi à Dieu ? " Ce qui fait ma souffrance, c'est que la droite du Très-Haut a changé" dit le psaume. Dieu change-t-il ? Lui qui est immuable ? Il est certes immuable dans sa grandeur, sa bonté, son amour,… Mais pour l’homme qui est à son écoute, il est aussi le Dieu des surprises, des grâces inattendues, des chemins à découvrir…

Oui, à nos yeux, notre Dieu est toujours neuf, parce qu’il est vivant !

Et, en lui, nous sommes appelés à nous renouveler chaque jour.

Déjà Esaïe promettait : « je vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre ». Oui, les cieux eux-mêmes doivent être renouvelés !

 « Si quelqu’un est en Christ, se réjouissait Paul, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles »

Ainsi nous pourrons habiter dans la joie un ciel nouveau et une terre nouvelle !

 Notre Père

Tournons-nous vers notre Père et prions-le pour qu’advienne son Règne sur notre terre.

 Oraison

Prions avec le psaume graduel :

Faisons confiance au Seigneur, agissons bien, habitons la terre et restons fidèle ;
mettons notre joie dans le Seigneur : il comblera les désirs de notre cœur.

Nous te le demandons, Seigneur Jésus, toi qui es vivant avec le Père et l’Esprit, aujourd’hui et pour toujours. 

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