(Isabelle Halleux)
Introduction
Deux textes sur le bonheur sont offerts à notre méditation
aujourd’hui : un extrait de la 1ère lettre de Saint Paul aux
Corinthiens (1 Co 7, 25-31) et
les béatitudes selon Saint Luc (Lc 6, 20-26).
Saint Paul donne son avis sur le célibat et ses
joies (1
Co 7, 25-31). Il s’estime suffisamment digne
de confiance pour en parler : « Tu n’as pas de femme, ne cherche pas
à te marier », « Si tu te maries, ce n’est pas un péché »,
« Que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’avaient pas de
femme », « car il passe, ce monde tel que nous le voyons ». Ah !
Saint Paul et les femmes !!!
Il faut de la patience et du temps pour entrer en profondeur
dans l’enseignement de Paul et pour comprendre la portée révolutionnaire,
« émancipatrice de la condition féminine », de sa pensée et de sa
prédication.
Le sujet du célibat et de la place des femmes reste difficile dans l’Eglise –
et pas que dans l’Eglise. Mais on évolue lentement et sûrement dans ce domaine…
Alors, chantons, avec nos belles voix de femmes.
Chantons les psaumes au Seigneur !
Méditation : Les Béatitudes selon saint Luc
Tous, certainement, nous voulons vivre heureux. Les béatitudes répondent à ce désir de tout homme
et de toute femme ; elles nous disent aussi le désir de Dieu de nous
rendre heureux. Saint Luc nous transmet
la « recette » proposée par Jésus. Il utilise les mots
« heureux » et « malheureux ». En hébreu, le mot
« heureux » se dit « achereï », qui vient d’un
verbe signifiant « debout et en marche ». Le mot
« malheureux », lui, est une traduction du mot grec
« ouaï », de l’hébreu « hoï » dans l’AT qui est comme un
cri… Pour être heureux et prendre part au Royaume, les béatitudes selon saint Luc se
résument donc en quatre
« Hop ! Debout ! » et quatre « Ouille ! »
Hop !
Debout, en avant, vous les pauvres !
Debout,
tenez bon, vous qui avez faim !
Hop !
En avant, relevez-vous, vous qui pleurez !
Et
vous qu’on n’aime pas, qu’on repousse, qu’on insulte !
Le bonheur n’est pas une réalité statique ;
c’est une réalité dynamique, un mouvement. C’est vivre. Et la vie, c’est le
projet de Dieu pour nous, le don qu’il nous fait : une communion de vie et
de joie avec lui, sur le chemin du Christ. Pour être heureux, il faut se mettre
en marche, avancer, s’adapter, se relever, recommencer, aller plus loin sur le
chemin du Christ.
Hop ! Tenez bon les pauvres. Croyez, espérez,
allez-y, suivez Jésus ! Vous pouvez être heureux dans le Royaume, même
dans les épreuves, la souffrance, la détresse. Vous êtes ce Royaume. Dieu est
et sera toujours à votre côté, de votre côté !
Ouille-ouille-ouille-ouille ! Attention, vous
qui êtes riches, qui êtes repus, qui riez ! Attention, vous, les gens bien
en vue, les « vedettes » ! Le risque, pour vous, est de mettre votre
confiance dans les choses matérielles, de croire qu’elles donnent sens à vos
vies, et de vous arrêter à cela. Ne vous trompez pas d’objectif, de
préoccupation ! Marchez, avancez, mais surtout pensez au vrai Dieu !
« Comment
est-ce que je te cherche, Seigneur ? Puisqu’en te cherchant, mon Dieu, je
cherche la vie heureuse pour que vive mon âme, car mon corps vit
de mon âme et mon âme vit de toi »,
disait St Augustin (conf. 10, 29).
Saint Benoît, dès son prologue, nous éclaire :
« Levons-nous ! L’écriture ne
cesse de nous éveiller, disant : "L’heure est venue de sortir du
sommeil". Ouvrons les yeux à la
lumière divine. Ecoutons d’une oreille attentive la voix de Dieu… ».
Marchons donc, suivons les sentiers que nous trace l’évangile et mettons-le en
pratique.
4 « hop », « 4 ouille » et 2
mots : « Ausculta » et « Parvenies ». « Ecoute et
tu parviendras. »
Mettons notre confiance en notre Dieu. Ecoutons sa
parole. Comptons sur lui pour donner sens et éternité à nos vies : il est
Amour, Joie, Paix, Force de vie, Bonheur.
Notre Père
Avec
les mots que Jésus nous a appris, redisons à Dieu : Notre Père…
Prière
finale
Homme
ou femme, pauvre ou riche, tu nous aimes, Seigneur, sans limite. Tu souhaites
notre bonheur. C’est « ta » béatitude.
Donne-nous
de ne pas nous laisser aller, de ne pas désespérer, de ne pas t’oublier quels
que soient nos origines, nos conditions de vie ou nos statuts. Donne-nous de te
chercher, d’écouter ta parole et de trouver notre bonheur en toi, de vivre en
toi, en empruntant le chemin du Christ.
Nous
te le demandons par Jésus, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans
l’unité du Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.
« Ausculta » (ou « Obsculta ») et « Parvenies »
sont les premier et dernier mots de la RSB, résumant à eux seuls le parcours
bénédictin.
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