(sœur Marie-Christine)
Bonjour et
bienvenue à cette célébration qui nous rassemble autour de la Parole. Que nous
soyons seuls chez nous ou en assemblée, que chaque jour nous nous pressions
« autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu » comme le
dit l’Évangile de ce jour.
Dans la première
lettre aux Corinthiens, Paul nous rappelle, comme il l’a fait la semaine
dernière, « la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. ».
Et surtout il nous invite à la confiance quoiqu’il arrive :
« Il ne
faut pas mettre sa fierté en tel ou tel homme. Car tout vous appartient, que ce
soit Paul, Apollos, Pierre, le monde, la vie, la mort, le présent,
l’avenir : tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ
est à Dieu. »
Sur quoi est
fondé cette confiance ou plutôt sur QUI ? Paul le dit dans le passage non
repris par la liturgie : « 11 La pierre de fondation,
personne ne peut en poser d’autre que celle qui s’y trouve : Jésus Christ… 16
Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu
habite en vous ? 17 … le sanctuaire de Dieu est saint, et ce
sanctuaire, c’est vous. »[1]
La confiance qui
nous conduit à la paix quoiqu’il arrive, c’est que notre vie, par le baptême,
est fondée sur le Christ : Nous sommes un sanctuaire de Dieu, l’Esprit
Saint habite en nous, nous sommes au Christ et le Christ est à Dieu. Que
l’Esprit Saint nous aide à vivre dans cette confiance et à la faire grandir en
choisissant chaque jour de marcher sur ce chemin.
Exprimons notre
confiance, notre prière, par le chant des Psaumes, en communion avec nos frères
et sœurs priant dans le monde entier.
Jésus est au
bord du lac, il a rejoint les pêcheurs sur leur lieu de travail. Il nous
rejoint dans notre quotidien.
Tandis que la
barque quitte la terre ferme et s’éloigne un peu du rivage, Jésus reste debout
dedans… Il est stable et en équilibre sur un bateau mouvant. Qu’il soit et
demeure la source de notre stabilité et notre équilibre de vie.
Il s’assied pour
enseigner LES foules (et non la foule) : il s’adresse aux foules
dans leur multiplicité, il s’adresse à la multiplicité qui habite le cœur de
chacun. Il nous rejoint là où nous en sommes aujourd’hui.
En même temps
Jésus est pédagogue et concret : il sait que l’eau porte le son et donc
pour que chacun puisse l’entendre, il s’éloigne un peu sur le lac. En faisant
cela il prend aussi de la distance, et empêche la foule qui se pressait autour
de lui et de l’écraser et de faire obstacle pour que les autres, ceux qui sont
plus en arrière, ne puissent le voir et l’entendre.
Nous ne savons
rien de l’enseignement donné à ce moment-là. L’accent est mis sur la suite qui
se passe entre Jésus et les pêcheurs.
Jésus a
l’initiative et demande littéralement à Simon : « Remonte vers la
profondeur, et faites-descendre vos filets pour une capture »[2].
Comme si Jésus
s’adressait à chacun en particulier, que ce soit dans cette traduction « Remonte
vers la profondeur » ou dans la traduction liturgique « avance
au large », c’est au singulier. « Remonte vers la profondeur »,
c’est paradoxal ! Dans le lac cela peut se comprendre au sens où il faut
s’éloigner de la rive pour aller là où il y a de la profondeur. En plus ce
n’est pas « monte » mais « remonte » : tu en
venais, et bien remontes y une deuxième fois. « Et faites-descendre vos
filets pour une capture » : si tu remontes vers la profondeur, tu
t’aperçois que tu n’es pas seul, alors tu peux entendre la parole de Jésus
« faites-descendre », quoi ? Ce qui fait votre quotidien
qui doit aller, lui aussi, vers la profondeur.
Simon avoue
l’échec qui a précédé la rencontre avec Jésus qu’il reconnaît comme maître.
Est-ce déjà son maître ? Lui le pêcheur a été honoré que le Rabbi enseigne
depuis sa barque et maintenant il est confronté à ses limites, son échec. C’est
apparemment la 2ème fois qu’il rencontre Jésus, la 1ère
nous est racontée juste avant (Luc 4,31,44) : Jésus avait enseigné avec
autorité dans la synagogue de
Capharnaüm, puis fait des guérisons. Jésus avait refusé de se laisser
accaparer par les foules :« Aux autres villes aussi, il faut que
j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été
envoyé. »[3]
Simon a
suffisamment confiance en Jésus pour obéir, lui le professionnel, à ce Rabbi
dont la pêche n’est pas du tout le métier.
Remonte-t-il
vers la profondeur ? Le texte ne le dis pas. Matériellement sans doute,
pour pouvoir pêcher, mais spirituellement peut-être pas encore. Il en fera un
pas en tombant aux pieds de Jésus :« Éloigne-toi de moi, Seigneur,
car je suis un homme pécheur. » En effet, un grand effroi l’avait saisi.
Et le 2ème pas sera de se laisser apaiser par Jésus et de se mettre
en route : « Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte,
désormais ce sont des hommes que tu prendras. ». Pas seul « Alors
ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent. »
Rendons grâce
pour le cheminement de chacun vers la profondeur, ce cheminement qui rejaillit
sur nos proches et sur les lointains. Mettons-nous en route aujourd’hui et chaque
jour pour marcher avec Jésus comme compagnon de route et de vie.
Par Jésus, avec
lui et en lui qui nous invite à remonter vers la profondeur, chantons du fond
de notre cœur la prière qu’il nous a offerte :
Dieu notre Père,
en Jésus tu rejoints chacun là où il est, dans sa multiplicité et ses échecs.
Que nous nous ouvrions à ta Présence, remontions jour après jour vers la
profondeur et y faisions descendre ce qui fait notre quotidien.
Par Jésus notre
Maître, lui le Seigneur qui nous conduit à la vie avec Toi dans l’Esprit, dès
maintenant et pour toujours.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire