(sœur Marie-Raphaël)
Ouverture
Nous fêtons la dédicace de notre église cathédrale.
L’Eglise, comme aime le répéter le pape François, n’est pas un château fortifié
qu’il nous faudrait défendre. Dans la lecture de l’Apocalypse que nous allons
entendre, il est question d’une ville avec de très hautes murailles… une ville
imprenable ! Mais il y a beaucoup de portes à cette ville : il y en a
pour tous les coins du monde. Et ces portes sont toujours ouvertes !
Prions pour notre Eglise : qu’elle laisse entrer
les vents qui viennent de tous les horizons et ne craigne pas de sortir de ses
retranchements !
Résonances
En méditant le texte de cet évangile, je remarque
l’usage de deux mots différents : temple et sanctuaire. Entre les deux, il
y a un troisième mot : « maison ».
Au début, Jésus entre dans le temple, le bâtiment. Il
y trouve installés des marchands et des changeurs. Avec un fouet, il les chasse
du temple. Il dit : « cessez de faire de la maison de mon Père
une maison de commerce ». Ses disciples font le lien avec un verset de
psaume : « l’amour de ta maison me dévore » (Ps 68). Puis, les
gens demandent à Jésus un signe pour justifier ce qu’il vient de faire. Mais on
peut aussi comprendre : « ce que tu viens de faire là, de quoi est-ce
le signe ? Quel signe nous montres-tu en faisant cela ? » Et
Jésus leur parle alors non plus du temple, mais du sanctuaire. « Détruisez
ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai (litt : je le ressusciterai) ».
Les Juifs ne comprennent pas tout de suite. Ce n’est qu’après Pâques que ces
paroles deviendront claires : « il parlait du sanctuaire de son
corps ».
Le sanctuaire, c’est le cœur du temple, un lieu où
palpite la présence de Dieu. Le corps du Christ est sanctuaire… Que signifie le
mot « corps » ? Son corps physique, bien sûr, son corps de chair
qui sera détruit sur la croix, puis glorifié dans le mystère de la
résurrection. Mais le mot corps désigne aussi la personne tout entière, et
aussi le mystère de l’incarnation. Il y a un signe à élucider dans les paroles
de Jésus : « détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le
ressusciterai ». Son corps est un sanctuaire que nous pouvons détruire.
Mais nous pouvons aussi, loin de le détruire, le construire. Nous pouvons
entrer dans ce sanctuaire où palpite la présence de Dieu : entrer dans sa
vie, dans son incarnation, entrer dans son corps qui est l’Eglise. Entrer dans
son mystère pour rejoindre le cœur de Dieu, un cœur dévoré par l’amour.
En méditant aujourd’hui sur ce que signifie pour nous
d’appartenir à l’Eglise, celle de notre diocèse, mais aussi l’Eglise
universelle… nous pouvons comprendre qu’il s’agit d’autre chose que d’une
institution. Un sanctuaire spirituel où palpite le cœur de Dieu. Et c’est Jésus
qui nous introduit.
Prière
Heureux
les habitants de ta maison, Seigneur, des chemins s’ouvrent dans leurs cœurs.
Père, tu nous as comblés de joie dans ta maison de prière : prends soin de
tes dons et garde-nous fidèles pour que ton église
(et notre diocèse de Namur) soit toujours plus rayonnante de ton amour pour
tous les hommes.
Par le
Christ notre Seigneur. Amen.
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