samedi 11 septembre 2021

Liturgie de la Parole, 23e samedi TO

 (sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

1 Tim 1, 15 : « Voici une parole digne de foi et qui mérite d’être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs… » Que veut dire « sauver », « salut » ?

En ce 11 septembre, il y a exactement 20 ans que des terroristes faisaient s’effondrer, à New York, les deux tours du WTC, symbole de la puissance américaine. Comme le dit le journal de ce matin, toutes les réactions et tous les actes de terrorisme qui se sont répétés depuis lors portent la marque de la réponse-vengeance. Mais ne donnons-nous pas raison au Prince des ténèbres, si nous partons en guerre contre le mal en répondant à la violence par la violence ? Aujourd’hui, 20 ans plus tard, les Américains se sont retirés de l’Afghanistan, ce pays stigmatisé parce qu’il avait offert l’asile à Oussama ben Laden, et les talibans n’ont rien perdu en cruauté… La leçon du 11 septembre est amère. Car rien n’est simple, il n’y a pas de guerre juste, il n’y a que la paix qui est juste, et elle ne s’obtient pas si on ne tient pas compte des causes profondes de ce choc des cultures. N’oublions pas que nous sommes tous frères. Les chrétiens sont peut-être vus comme des naïfs, mais j’aime garder la naïveté de croire que l’Évangile est le seul chemin de salut.

Et offrons ce temps de prière pour toutes les victimes de la violence.

 

Résonances

Lc 6, 43-49 : le discours dans la plaine, chez Luc, comme le discours sur la montagne chez Matthieu se termine par l’image de l’homme qui construit sa maison sur le roc. Il y a une petite différence, et je la trouve inspirante pour nous aujourd’hui. Cher Matthieu on lit : « celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc ». Chez Luc on lit : « cet homme… ressemble à un homme qui construit une maison. Il a creusé très profond et il a posé les fondations sur le roc ».

Il a creusé très profond : deux verbes, en fait : il a creusé et il a été en profondeur. Ces deux verbes ne se trouvent pas chez Matthieu. Chez Luc, il s’agit de creuser profond.

Il faut parfois creuser profond avant de commencer à s’élever. N’est-ce pas le mystère même de la kénose du Christ ? Par son Incarnation, il est descendu jusqu’à nous, il est descendu jusqu’à la mort en croix, il est descendu aux enfers… avant d’être élevé au-dessus de tout et de pouvoir, par sa résurrection, nous entraîner dans la vie.

Avant de construire sa maison en hauteur, il faut poser les fondations. Et avant de poser les fondations, il faut creuser en profondeur. Et dans les profondeurs, on trouve parfois du sable mouvant. Il faut avoir le courage de l’évacuer, de creuser encore. Dépouillement, décapage même. Jusqu’à ce qu’on trouve (retrouve) le fondement solide, le socle qui ne bouge pas, l’amour de Dieu pour nous.

L’évangile suggère que ce travail de creusement, c’est le fait de mettre en pratique la parole entendue. Pas seulement écouter, pas seulement dire « Seigneur, Seigneur ! », mais faire. Telle est aussi la conception de l’obéissance dès les premières lignes du Prologue de la RB.

Jésus, à quelle profondeur, à quelle largeur m’appelles-tu aujourd’hui ?

Que l’Esprit nous aide à discerner ce que nous pouvons faire, pour creuser et trouver le socle à partir duquel toute la construction s’élèvera harmonieusement.

 

Prière

Fais-nous connaître, Père, la profondeur, la hauteur, la largeur de ton amour pour nous, pour toute l’humanité. Devant les assauts du mal, aide-nous à mettre en œuvre le message de non-violence de Jésus. Viens soutenir tous ceux qui mènent le bon combat, le combat de la paix et de la justice.

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