[ La crainte du Seigneur éloigne les péchés, et qui s’attache à elle
détourne la fureur.] Une injuste colère ne peut être justifiée : le poids
de cette colère entraîne la chute. Qui a de la patience résistera autant qu’il
le faut et, plus tard, la joie lui sera rendue. Autant qu’il le faut, il
gardera pour lui ses paroles ; l’éloge de sa perspicacité sera sur toutes
les lèvres.
Ben Sira 1, 21-24
Viens
Esprit de Jésus, charité et espérance.
Viens
Esprit de Jésus, lumière des cœurs.
[ La crainte du Seigneur éloigne
les péchés, et qui s’attache à elle détourne la fureur.]
Ce verset
ne se trouve que dans quelques manuscrits. La crainte du Seigneur, ce respect
amoureux fait entrer dans l’attitude juste, le geste juste, la parole juste.
Elle éloigne par là du péché.
La
crainte détourne la fureur, la fureur divine s’entend. Dieu face au mal, qui
blesse l’homme, est lui-même blessé. Sa fureur n’est point la colère d’un être
irascible qui laisse place à sa bile, mais l’expression de sa douleur face à la
destruction de la création, de l’humanité, c’est son cri pour nous appeler,
nous inviter à reprendre le chemin juste.
Une injuste colère ne peut être
justifiée : le poids de cette colère entraîne la chute.
Cette
fois, Ben Sira parle de la colère de l’humain. Elle n’est pas nécessairement
mauvaise, mais si elle n’est pas juste, ajustée à Dieu, à son projet sur nos
vies, alors elle est injustifiée. Elle ne peut trouver place dans la vie du
croyant. Cette colère entraîne loin des chemins de l’amour, loin du chemin de
la vie, elle est destructrice pour ceux qui la subissent, mais plus encore pour
qui lui laisse cours. Elle entraîne la chute du colérique.
Qui a de la patience résistera
autant qu’il le faut et, plus tard, la joie lui sera rendue.
La
patience est proposée en réponse à la tentation de colère. Au lieu d’une
passion dévorante qui tonne et détruit, Ben Sira propose la patience de l’amour,
une passion douce et forte tout à la fois. Une longue patience à l’image de la
patience de Dieu. Cette patience mène sur le chemin de la vie, elle ne peut qu’aboutir
à la joie, à son heure.
Autant qu’il le faut, il gardera pour lui ses
paroles ; l’éloge de sa perspicacité sera sur toutes les lèvres.
Ainsi la parole peut rester longtemps dans
le cœur, dans l’esprit, être murie, burinée, avant d’être prononcée. Elle n’est
plus l’éclat d’un volcan non maîtrisé, mais l’affleurement d’une source
intérieure. Sa justesse ne manquera pas d’être remarquée.
Seigneur, je viens vers toi. Apprends-moi ta
sagesse. Dans le secret de la prière, ouvre mes yeux qu’ils regardent comme tu
regardes. Ouvre mon cœur, qu’il accueille le quotidien comme tu l’accueilles.
Que ma parole soit fidèle à ta Parole. Qu’elle jaillisse de la prière, à son
heure.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire