Voyez comme un très petit feu embrase une très grande forêt. La langue
aussi est un feu : le monde de l’injustice. La langue est installée parmi nos
membres ; elle souille le corps entier, enflamme le cours de l’existence
étant elle-même enflammée par la géhenne. En effet, toute espèce de bêtes
sauvages, et aussi d’oiseaux, de reptiles, et aussi des animaux marins, est
domptée et ne cesse d’être domptée par l’espèce humaine. Mais la langue,
personne ne peut la dompter, fléau instable, plein de venin mortel.
Jacques 3, 5b-8
Viens
Esprit de Jésus, viens illuminer nos cœurs
Viens
Esprit de Jésus, que la Parole forme nos vies
Voyez comme un très petit
feu embrase une très grande forêt.
Saint Jacques continue son discours imagé. Cette fois il prend l’image
du feu, une étincelle suffit pour ravager une forêt.
La langue aussi est un feu : le monde de
l’injustice.
Et aussitôt il applique son image à la langue. Elle est un feu.
Minuscule elle peut faire du ravage. D’elle peut résulter un monde d’injustice.
St Jacques n’y va pas avec le dos de la cuillère. Il dénonce un danger qu’il ne
faut sans doute pas minimiser, sans pour autant diaboliser la langue.
La langue est installée
parmi nos membres ; elle souille le corps entier, enflamme le cours de l’existence
étant elle-même enflammée par la géhenne.
D’une parole sans nuance, st Jacques continue. Il veut nous faire
réfléchir. Jésus l’avait dit en son temps, ce n’est pas ce qui entre en l’homme
qui le souille, mais ce qui déborde de son cœur. Le cœur sous l’emprise du mal
rumine de mauvaises pensées, et les répand par la parole. Tel est la genèse d’une
parole qui peut être dévastatrice. Ainsi nous pouvons, au lieu d’être ouvriers
du désir de Dieu, devenir agents de la géhenne, du monde du mal.
En effet, toute espèce de
bêtes sauvages, et aussi d’oiseaux, de reptiles, et aussi des animaux marins,
est domptée et ne cesse d’être domptée par l’espèce humaine.
Allusion à la Genèse, au récit de création, à l’homme a été confiée la
domination sur le monde animal, non point une domination d’écrasement, mais une
domination à l’image de celle de Dieu, participation de celle de Dieu :
une gérance pour la vie de tous et toutes. La création a été confiée à l’homme
pour qu’il en prenne soin.
Mais la langue, personne ne
peut la dompter, fléau instable, plein de venin mortel.
Et paradoxe, tandis que l’homme participe à
la gestion de l’univers, il oublie la gestion première, celle de son cœur, dont
les pensées peuvent déborder en paroles assassines.
On peut trouver st Jacques quelque peu
pessimiste quant à l’usage de la langue, et par là à l’usage de la parole. Sa parole
vigoureuse est là pour nous réveiller, nous sortir de la torpeur naïve qui
oublie la nécessaire vigilance. Faut-il se taire en permanence ? Non, la
parole est créatrice aussi, elle est artisan de communion. Jésus est le Verbe,
la parole incarnée. Nous sommes invités plutôt à avoir un tel respect de la
Parole, que ce respect passe en toute parole.
Seigneur, immense est notre responsabilité
dans l’usage de la parole. Rends nos cœurs vigilants. Mets sur nos lèvres des
paroles de louange, de paix, de communion.
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