jeudi 3 mai 2012

Va ! Et il va

Et Jésus faisait route avec eux. Déjà il n’était plus loin de la maison, le centurion lui envoya des amis disant : Seigneur, ne te dérange pas, en effet je ne mérite pas que toi, tu entres sous mon toit. C’est pourquoi je ne me suis pas jugé digne de venir vers toi ; mais dis une parole, et mon esclave sera guéri. Car moi aussi, je suis un humain soumis à une autorité, ayant moi-même sous moi des soldats et je dis à l’un : Va, et il va. A un autre : Viens, et il vient. Et à mon esclave : Fais ceci et il le fait.
       Luc 7, 6-8

Viens Esprit de Jésus, viens illuminer mon cœur par cette parole
Viens Esprit de Jésus, enseigne-moi l’obéissance du cœur

Et Jésus faisait route avec eux.
Jésus a écouté l’appel qui lui a été transmis par les anciens. Il s’est mis en route avec eux. La promptitude de l’écoute qui passe dans la pratique, comme il nous la demandait dans le discours juste avant cet épisode, il me la montre ici. Ce que Jésus nous demande, n’est rien d’autre que ce qu’il fait lui-même !

Déjà il n’était plus loin de la maison, lorsque le centurion lui envoya des amis disant : Seigneur, ne te dérange pas, en effet je ne mérite pas que toi, tu entres sous mon toit.
Le centurion attend, des messagers ont dû le prévenir de l’arrivée de Jésus. Et voici qu’il réagit : je ne mérite pas. Il a conscience d’une certaine qualité d’être en Jésus. Sans doute il ne le sait pas Fils de Dieu, comme nous le confessons en notre credo. Mais il se sait païen, et ne s’estime pas méritant d’accueillir chez lui ce rabbi ! Qu’a-t-il perçu en Jésus pour avoir une telle réaction ? Quelle sainteté a-t-il perçu en Jésus, que pour ainsi se sentir non méritant de l’accueillir sous son toit ? Il y a une beauté en cette réaction, un cœur respectueux se dévoile. Mais il lui faut encore découvrir qui est Jésus, et combien Jésus est venu habiter chez les hommes, chez tous les hommes… sans que nous l’ayons « mérité »… Nous reprenons cette parole du centurion avant de recevoir l’eucharistie. En disant « je ne suis pas digne », là où nous devrions dire « je ne mérite pas ». La dignité nous l’avons reçue en notre baptême. Et donc si nous pouvons nous approcher de la communion, c’est par la dignité dont il nous a revêtus, alors que nous n’avions aucun mérite pour cela.

C’est pourquoi je ne me suis pas jugé digne de venir vers toi ;
Nous n’étions pas digne que Jésus vienne à nous, mais Dieu nous aimant, nous donne cette dignité par son amour, par pur don gratuit !

 mais dis une parole, et mon esclave sera guéri.
Quelle foi, ce centurion est sûr qu’une seule parole de Jésus peut suffire pour guérir son esclave.

 Car moi aussi, je suis un humain soumis à une autorité, ayant moi-même sous moi des soldats et je dis à l’un : Va, et il va. A un autre : Viens, et il vient. Et à mon serviteur : Fais ceci et il le fait.
Et cette foi, il la fonde sur son expérience tout humaine : quand j’ordonne à un de mes subalternes quelque chose, il le fait. Alors toi, tout t’est soumis, la maladie t’est soumise… il te suffit d’ordonner !

Jésus, donne-moi une telle foi en ta parole.
Que je l’accueille et la mette en pratique.
Que je l’accueille en attitude de foi, sûre que ta parole fait ce qu’elle dit !

1 commentaire:

raymond a dit…

Je suis surpris par la "dignité" et le "mérite"!
J'entends bien que cette parole que nous réitérons chaque fois que nous allons à la rencontre de Celui qui s'offre à nous n'est effectivement pas adaptée.
Je n'imagine pas une seconde que Celui qui nous invite et qui s'offre à nous aussi généreusement, attende une dévalorisation de nous-même, un regard culpabilisant et auto-destructeur.
Il y a une "attirance", par la grâce du Souffle qui nous traverse, à désirer sa vie qu'Il me propose gratuitement et, dans le même mouvement, lui dire sa bienveillance pour moi, ma gratitude, mon bienfaisant remerciement. Tous "mes manques" ne sont pas invités au partage de l'Amour, à cette rencontre.
Je ne vois, dans l'Eucharistie, aucun mérite mais un pur don, pour tous ceux qui acceptent et s'ouvrent à son amour. Aucune exigence, aucune condition, aucun reproche..."seulement" des bras qui s'ouvrent, un coeur dilaté.
Raymond