samedi 19 mai 2012

Beaucoup d'amour


Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table. Survint une femme de la ville, une pécheresse. Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien, elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds, et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et les imprégnait de parfum. En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. »
Jésus prit la parole : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître. » Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait les lui rembourser, il en fit grâce à tous deux. Lequel des deux l’aimera davantage ? » Simon répondit : « Je suppose que c’est celui à qui on a fait grâce de la plus grande dette. – Tu as raison », lui dit Jésus. Il se tourna vers la femme et dit à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas offert de l’eau pour mes pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ; elle, elle a imprégné mes pieds de parfum. Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » Il dit alors à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. » Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! »
                         Luc 7, 36-50

Viens Esprit d’amour et de vérité, viens lumière des cœurs
Viens douceur de la miséricorde et du pardon

Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table.
On pense souvent que Jésus a toujours été en butte avec les pharisiens. Il faudrait être plus nuancé. Jésus accueille ici l’invitation qui lui est faite. Il entre chez le pharisien et prend place à sa table.

 Survint une femme de la ville, une pécheresse.
UN pharisien... un juste selon la loi, ou du moins quelqu’un qui tente de l’observer au mieux... et face, une femme, une pécheresse. Le contraste est net !

 Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien, elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum.
Elle survient, parce qu’elle a appris que Jésus est là. Aurait-elle osé en temps ordinaire franchir la porte d’un pharisien ? Elle apporte un flacon d’albâtre contenant du parfum. Voilà un somptueux présent.

 Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds, et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et les imprégnait de parfum.
Luc se plait à nous raconter la scène. La femme est discrète (elle se tient derrière lui, près de ses pieds) et en même temps elle est plus que présente. Elle mouille de ses larmes les pieds de Jésus. Les essuie de ses cheveux, les couvre de baisers, les imprègne de parfum. Tant d’attention à Jésus exprimée par telle attention à son corps, à ses pieds. Elle ne craint pas un seul instant de s’approcher. Qu’est-ce qui lui donne une telle assurance ? Elle pose des gestes emplis de tendresse, et est en larmes. Qu’est-ce qui la bouleverse ainsi ?

En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. »
Ce geste de la femme ne passe pas inaperçu. Le pharisien murmure en la voyant. Comment Jésus peut-il accepter cela ? il doit ignorer qui est cette femme pour la laisser ainsi faire. Il n’est donc pas prophète.

Jésus prit la parole : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître. »
Le pharisien parlait en lui-même, Jésus ouvre le dialogue. Il interpelle le pharisien par son nom. Simon ! Et Simon s’ouvre à l’échange. Parle Maître !

Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait les lui rembourser, il en fit grâce à tous deux. Lequel des deux l’aimera davantage ? » Simon répondit : « Je suppose que c’est celui à qui on a fait grâce de la plus grande dette. – Tu as raison », lui dit Jésus.
Infinie délicatesse de Jésus, qui n’attaque pas directement le sujet, mais emprunte la voie d’une histoire, pose une question pour faire réfléchir son interlocuteur, et tirer lui-même la conclusion ! Humilité de Simon, « je suppose », « je pense »... non point une affirmation, mais une réflexion qu’il donne à partager comme étant ce qui lui paraît le plus approprié. Et Jésus lui donne raison. Bien vu !

 Il se tourna vers la femme et dit à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas offert de l’eau pour mes pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ; elle, elle a imprégné mes pieds de parfum.
Et Jésus alors passe à l’application de son histoire dans le concret du jour. Tu n’as guère manifesté d’amour en m’accueillant, elle n’a cessé de me témoigner son amour, à travers ces gestes humbles et délicats. A travers ces gestes tendres et aimants.

Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. »
Le pharisien s’interrogeait sur la connaissance que Jésus avait de cette femme, pour ainsi se laisser faire. Jésus lui révèle sa connaissance profonde. Si cette femme a été capable de déployer tant d’amour, c’est qu’elle a connu au plus intime d’elle-même combien elle était pardonnée. L’amour de Dieu a fait en sa vie le premier pas, il lui a pardonné, alors elle, bouleversée par ce pardon, par cet amour, a répondu amour pour amour !

Il dit alors à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. »
Et Jésus de confirmer à haute voix, par cette simple parole, que oui, la femme a bien perçu. Oui, tu as bien compris le pardon, femme. Tes péchés sont pardonnés. C’est la première parole adressée à cette femme en ce récit.  

 Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? »
Le pharisien s’était interrogé en lui-même sur la qualité de prophète de Jésus, les convives s’interrogent maintenant en l’entendant proclamer le pardon ! Qui donc est-il ? Qui pourrait mieux nous le dire, nous en témoigner, que cette femme ? Parce qu’elle s’est ouverte à l’amour et au pardon, elle est entrée dans l’univers de grâce de Jésus.

 Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! »
Ta foi, ta confiance en l’amour qui te précède et te devance. Ta foi peut te donner de te relever, et d’aller en la paix de Dieu, loin de tout jugement, libre !

Seigneur, donne-moi la foi.
Seigneur, blesse-moi de ton amour, que jamais plus je n’erre loin de toi.
Seigneur, que ton pardon ruisselle en ma vie et face de moi un témoin de ton amour.
Seigneur, tu es ma paix.

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