samedi 17 décembre 2011

Magnificat

Et Marie dit : « Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit tressaille-d’allégresse à cause de Dieu mon Sauveur, car il a regardé la petitesse (humilité) de sa servante ; car voici que maintenant toutes les générations me diront-heureuse. Car le Puissant a fait pour moi de grandes choses, et son nom est saint, et sa miséricorde pour des générations et des générations [va] à ceux qui le craignent.
Il a fait force par son bras, il dispersa les orgueilleux dans les pensées de leur cœur, il a jeté en bas de leur trône les puissants, et élevé les petits (humbles) ; les affamés, il les a comblés de biens, et les riches il les a renvoyés [les mains] vides. Il est venu en aide à Israël son enfant se souvenant de sa miséricorde. Comme il l’avait dit à nos pères, à Abraham et à sa semence pour les siècles.
      Luc 1, 46-55

Viens Esprit de joie et de bénédiction
Viens, toi qui as empli Marie d’allégresse dans la foi
Viens, fais nous entonner le chant nouveau de ton amour

Et Marie dit :
Le texte ne dit pas qu’elle « répondit », mais qu’elle dit. Il ne dit pas non plus à qui elle adresse cette parole. Elle dit, mais on l’entend chanter ! La louange jaillit comme spontanément de son cœur enamouré.

« Mon âme magnifie le Seigneur,
Elle célèbre le Seigneur, elle chante sa grandeur. Son chant rappelle celui de Hannah lorsqu’elle offre son fils Samuel au temple. (1 Sam 2)

et mon esprit tressaille-d’allégresse à cause de Dieu mon Sauveur,
Le petit a bondi d’allégresse dans le sein d’Elisabeth, Marie est transportée d’allégresse elle aussi. Ce chant est en consonance avec les versets d’Isaïe 61, 10 sv : Je tressaille d’allégresse dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu, car il m’a revêtu de vêtements de salut…

 car il a regardé la petitesse (humilité) de sa servante 
C’est bien là une caractéristique du Dieu révélé par la Bible, son regarde qui se pose sur les petits, les humiliés,… Dieu voit avec le cœur, et ne s’arrête pas aux apparences… Marie se dit cette fois encore la servante du Seigneur. Celle qui souhaite de tout cœur accomplir tout ce qu’il voudra. Disponibilité de son cœur ouvert à la Parole qui lui a été dite de la part de Dieu.

 car voici que maintenant toutes les générations me diront-heureuse.
Devant  la réaction d’Elisabeth qui la proclame heureuse, Marie prend la mesure de ce qui lui arrive, elle sera dite heureuse par toutes les générations.

 Car le Puissant a fait pour moi de grandes choses, et son nom est saint, et sa miséricorde pour des générations et des générations [va] à ceux qui le craignent.
Marie se dit vue par Dieu, elle qui est petite servante, vue par ce Dieu qu’elle voit capable de grandes choses, auteur de grandes choses pour elle ! Le terme puissant en grec dit plus la capacité que la puissance… Elle le loue avec les mots même de sa foi : il est saint son Dieu, comme Isaïe le lui a appris (Is 6), comme les psaumes le chantent (Ps 98-99 par exemple). La miséricorde est comme son nom, sa nature. Il est bon, et fait grâce aux hommes qui entrent en contact avec lui, qui le reconnaissent pour ce qu’il est, qui n’ont rien de plus cher que son amour, et craignent de le blesser.

Il a fait force par son bras, il dispersa les orgueilleux dans les pensées de leur cœur, il a jeté en bas de leur trône les puissants, et élevé les petits (humbles) ;
Le bras de Dieu, l’expression fait de suite penser au bras de Dieu qui a libéré son peuple d’Egypte, qui a fendu la mer pour que passe le peuple, qui a dispersé l’armée ennemie… Pour qui, en lisant que Dieu disperse les orgueilleux et renverse les puissants de leur trône, dirait que Dieu est jaloux de sa force et écarte ses rivaux… la suite du verset vient de suite contredire, cette lecture : il élève les humbles. Dieu ne veut pas abaisser les humains, mais il les veut, tout simplement eux-mêmes, dans la réalité de leur être, dans la beauté de leur être, et non dans un gonflement orgueilleux, ou dans un rabaissement humiliant. Il relève ceux qui sont dans la peine.

 les affamés, il les a comblés de biens, et les riches il les a renvoyés [les mains] vides.
Ce qu’il nous avait donné en partage, cette terre qu’il nous a confiée pour nourrir tous ses enfants, il la répartit à nouveau, il rétablit le partage qu’il attendait de nous…

 Il est venu en aide à Israël son enfant se souvenant de sa miséricorde. Comme il l’avait dit à nos pères, à Abraham et à sa semence pour les siècles.
Pour Marie, Dieu est bien le Dieu fidèle, le Dieu qui tient parole, le Dieu qui a promis à son peuple le salut. Et elle découvre en la rencontre d’Elisabeth, combien ce salut passe par sa propre vie, par sa propre chair, par cet enfant qui prend corps en elle.

Seigneur, donne-nous de découvrir ainsi combien tu nous aimes, combien tu veux nous mener au bonheur de la communion à toi, au bonheur de la participation à ton œuvre d’amour. Permets que nos rencontres nous révèlent les uns aux autres, ton projet d’amour, la vocation que tu confies à chacun.

1 commentaire:

La Belle Porte a dit…

Merci pour ce beau partage
Fruit de la rencontre d'hier!

Nous allons la croquer mots à mots
en chantant