vendredi 31 mai 2019

J’ai de la compassion pour cette foule !

Marc 8,1-3

8 1 En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule, et que les gens n’avaient rien à manger, Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit : 2 « J’ai de la compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n’ont rien à manger. 3 Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d’entre eux sont venus de loin. »
Viens Esprit de compassion et de sollicitude, viens nous faire entrer dans les sentiments du Christ pour les hommes.





« En ces jours-là » petit signal de Marc notant la venue du Royaume, comme en 1,9 pour la venue et le Baptême de Jésus et dans le discours eschatologique avant la venue « du Fils de l’homme » en 13,17.19.24.

Ce récit est proche de celui de Marc 6,30-44, mais cette fois nous sommes en territoire païen et c’est important : ce que Jésus a fait pour les Juifs, il le fait aussi pour les non Juifs. Le royaume est pour tous !

«  Jésus appelle à lui ses disciples » comme à chaque appel à le suivre et à chaque fois qu’il veut leur confier quelque chose d’important.  Notamment  Marc 3, 13 quand il en choisi douze "pour qu'ils soient avec lui".
Comme au chapitre 6 Jésus a « compassion » et ici il le dit très clairement à ses disciples...Invitation à entrer dans sa compassion.

« Trois jours » : toutes les autres mentions des « trois jours » en Marc sont en rapport avec sa Passion et sa Résurrection (Marc 8,31 ; 9,31 ; 10, 34 : les trois annonces, 14,58 ; 15,29 durant la Passion)

« Depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi » : soif et persévérance, désir fort ! Jésus a-t-il mis trois jours avant de s’apercevoir que la foule n’avait rien à manger ??? Ne cherchons pas si  la vraisemblance  ou non, car là n’est pas le sujet ! Et justement ce qui choque dans le récit est là pour attirer notre attention  et nous obliger à creuser. Depuis trois jours ils se nourrissent de la parole de Jésus, ils vivent ce que le peuple d’Israël a vécu lors de la traversée du désert : « Le Seigneur t’a fait passer par la pauvreté, il t’a fait sentir la faim, et il t’a donné à manger la manne – cette nourriture que ni toi ni tes pères n’aviez connue – pour que tu saches que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. » (Deutéronome 8,3).  Comme Dieu au désert, Jésus nourrit la foule d’abord de la parole puis du pain.
Devant une telle faim, du  coeur et du corps, il est impossible à Jésus de les laisser ainsi ! C’est une question vitale pour eux .

« Certains d’entre eux sont venus de loin. » de loin dans tous les sens du terme, géographique et existentiel : les périphéries dont le Pape François ne cesse de nous demander de nous rapprocher.

Béni sois-tu Jésus pour ton immense compassion pour chacun des hommes ; viens transformer nos coeurs de pierre et  nous faire entrer dans ta compassion. Donne-nous de voir la faim et la soif de ceux que tu places sur notre route et d’y répondre selon nos possibilités. Fais de nous des témoins authentiques.



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