Mc 7
5 « …donc les Pharisiens et
les scribes l’interrogent : « Pourquoi tes disciples ne se
comportent-ils pas suivant la tradition des anciens, mais prennent-ils leur
repas avec des mains impures ? »
6 Il leur dit : « Isaïe a bien prophétisé de vous, hypocrites,
ainsi qu’il est écrit : « Ce peuple m’honore des lèvres ;
mais leur cœur est loin de moi. 7 Vain
est le culte qu’ils me rendent, les
doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes humains. » 8 Vous
mettez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des
hommes. »
Les Pharisiens et les Maîtres de
la Loi ont trouvé une faille et s’y engouffrent de manière ironique :
« Pourquoi tes disciples ne se comportent-ils pas suivant la tradition des
anciens, mais prennent-ils leur repas avec des mains impures… ? » Que
s’est-il donc passé ? Somme toute
une manière peu scrupuleuse de respecter la Loi puisqu’il est reproché aux
disciples de Jésus de ne pas se laver les mains avant de prendre leur
repas. Bref, on part ici d’une querelle
de principe entre, d’une part, la rigueur de la loi et, d’autre part, une
manière d’interpréter la loi. Mais Jésus
n’est pas prêt à transiger sur l’essentiel.
Le fond compte bien plus que la forme et il le fait savoir avec
virulence.
Suivant son habitude, Jésus ne répond pas à leur question mais ils
les emmènent sur leur terrain, celui qu’ils connaissent bien, celui des Ecritures ! De plus, quand Jésus leur répond il ne le fait
pas à partir de lui-même, il le fait
revêtu de l’autorité d’un prophète, de l’autorité d’Isaïe. Un prophète dont les gens religieux
n’ignorent pas qu’il est porte parole de Dieu. En agissant de la sorte, on peut dire que Jésus
s’autorise à parler sous couvert d’une autorité qui lui est déléguée.
Il commence par les
invectiver : « Hypocrites »
Ce
n’est pas une insulte. Un hypocrite est un orateur mais un orateur qui prétend
avoir la vérité et l’impose aux autres.
Ce sont ceux qui font de la loi leur dieu et veulent jouer les redresseurs de
torts. Ce n’est donc pas une insulte
mais malgré tout il sait très bien qu’il est en train de les provoquer au
risque de s’attirer des ennuis.
Le texte d’Isaïe est
percutant. Quand il fait référence à la
parole du prophète, Jésus fait allusion au Royaume de Dieu qui n’est pas à
mériter par une observance pure et dure de la Loi mais qui advient comme un don
gratuit quand seule importe une saine disponibilité intérieure pour en devenir
membre. Un Royaume qui est une manière
d’être : « Le Royaume est au-dedans de vous » proclame
Jésus ! Les barrières de pureté et
d’impureté sont pulvérisées.
Cette provocation de Jésus peut
être saine pour celui qui l’entend pour son bien propre, comme une
interpellation, une émulation, une remise en question… par contre, celui qui a
le cœur fermé est blessé dans son orgueil.
Ici, cela apparaît clairement ; les Pharisiens et les Maîtres de la
Loi ne peuvent donner de justification plus honnête à leur question, alors, ils
restent silencieux. Contraints, ils laissent la parole au silence…
mais leur cœur n’est-il pas trop fermé pour entendre ce silence qui
parle ?
Seigneur, donne à tes enfants
cette liberté spirituelle qui fait le fond du message et de la vie du Christ
car, s’il n’est pas toujours facile d’obéir, c’est souvent jugé moins coûteux
et moins risqué que de se lancer dans l’improvisation suggérée par l’Esprit.
Raymond
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