dimanche 26 mai 2019

Les petits chiens


Mc 7
27 Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »
28 Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! » Alors il lui dit :
29 « À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. »
30 Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d’elle.

Viens Esprit saint, viens nous apprendre à lire la parole, viens nous donner les mots insistants de la prière.

On n’a pas les paroles, suppliantes, de la femme, mais bien celles, inattendues, de Jésus. C’est un reproche : ce que tu fais n’est pas bien ! En quelque sorte, il l’accuse de vol, de « prendre » ce qui ne lui revient pas.

Le récit de Matthieu est à la fois plus explicite et plus dur encore : (Mt 15, 24) « Je n’ai été envoyé que vers les brebis perdues de la nation d’Israël ». Mais la discussion se fait avec les disciples.

D’où lui vient cette conception de sa mission ? 
Est-ce à la suite de Jean le baptiste qu’il l’a acquise ?
Il l’énonce donc à la femme sous la forme d’une petite parabole où elle se reconnaît aisément : les Juifs voyaient les non-Juifs comme des animaux impurs, des chiens.

Cependant, en employant l’expression “petits chiens”, Jésus adoucit l’image qui touche ici les « petits chiens » qu’on gardait dans les maisons et non les chiens sauvages.

La femme a compris… et répond ! Marc nous dit même quelle « réplique », bref, elle sent en elle une certitude qui la pousse à poursuivre le dialogue.
Là est l’inouï, car, si Jésus la repousse, il reste tout à son écoute. Tellement qu’il se laisse atteindre par ce qu’elle affirme. Le ton de la femme est humble et insistant, plein de confiance et d’espérance. Telle que devrait être toute prière.

Jésus va reprendre la parole, mais pas pour poursuivre l’échange des points-de-vue. Il passe soudainement sur un autre plan. Il comprend qu’elle aussi à « droit » à sa faveur.

On peut s’avancer plus loin en disant que Jésus a compris, là, l’étendue universelle de sa mission… ce qui est sûr c’est que cet épisode en constitue un tournant important.
Jésus reconnaît que c’est cette parole de foi qui permet la guérison : il l’explicite d’ailleurs chez Matthieu.

Seigneur, je te contemple à l’écoute de cette femme que tout – socialement, religieusement – éloigne de toi.
Toi, le Dieu qui écoutes, tu te laisses convaincre par sa force de sa persuasion et la douceur de ses paroles. Béni sois-tu d’être à l’écoute de nos prières.

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