Mc 7
27 Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se
rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter
aux petits chiens. »
28 Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits
chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits
enfants ! » Alors il lui dit :
29 « À cause de cette parole, va : le démon est sorti de
ta fille. »
30 Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le
lit : le démon était sorti d’elle.
Viens Esprit saint,
viens nous apprendre à lire la parole, viens nous donner les mots insistants de
la prière.
On n’a pas les paroles, suppliantes, de la femme, mais bien
celles, inattendues, de Jésus. C’est un reproche : ce que tu fais n’est
pas bien ! En quelque sorte, il l’accuse de vol, de « prendre »
ce qui ne lui revient pas.
Le récit de Matthieu est à la fois plus explicite et plus
dur encore : (Mt 15, 24) « Je
n’ai été envoyé que vers les brebis perdues de la nation d’Israël ».
Mais la discussion se fait avec les disciples.
D’où lui vient cette conception de sa mission ?
Est-ce
à la suite de Jean le baptiste qu’il l’a acquise ?
Il l’énonce donc à la femme sous la forme d’une petite
parabole où elle se reconnaît aisément : les Juifs voyaient les non-Juifs
comme des animaux impurs, des chiens.
Cependant, en employant l’expression “petits chiens”, Jésus adoucit
l’image qui touche ici les « petits chiens » qu’on gardait dans les
maisons et non les chiens sauvages.
La femme a compris… et répond ! Marc nous dit même quelle
« réplique », bref, elle sent en elle une certitude qui la pousse à
poursuivre le dialogue.
Là est l’inouï, car, si Jésus la repousse, il reste tout à
son écoute. Tellement qu’il se laisse atteindre par ce qu’elle affirme. Le ton
de la femme est humble et insistant, plein de confiance et d’espérance. Telle
que devrait être toute prière.
Jésus va reprendre la parole, mais pas pour poursuivre l’échange
des points-de-vue. Il passe soudainement sur un autre plan. Il comprend qu’elle
aussi à « droit » à sa faveur.
On peut s’avancer plus loin en disant que Jésus a compris,
là, l’étendue universelle de sa mission… ce qui est sûr c’est que cet épisode
en constitue un tournant important.
Jésus reconnaît que c’est cette parole de foi qui permet la
guérison : il l’explicite d’ailleurs chez Matthieu.
Seigneur, je te contemple à l’écoute de cette femme que tout
– socialement, religieusement – éloigne de toi.
Toi, le Dieu qui écoutes, tu te laisses convaincre par sa
force de sa persuasion et la douceur de ses paroles. Béni sois-tu d’être à l’écoute
de nos prières.
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