Ps 87, 16-19
16 Malheureux, frappé
à mort depuis l'enfance,
je n'en peux plus
d'endurer tes fléaux ;
17 sur moi, ont
déferlé tes orages :
tes effrois m'ont réduit au silence.
18 Ils me cernent
comme l'eau tout le jour,
ensemble ils se referment sur moi.
19 Tu éloignes de moi
amis et familiers ;
ma compagne, c'est la
ténèbre
Viens, Esprit de
lumière, viens éclairer ma ténèbre et me conduire vers ta Lumière et ta Paix.
Seigneur, trop, c'est
trop ! « Frappé à mort... tes fléaux… tes orages… tes
effrois » : quelle que soit l'épreuve, pour lui, elle vient de Dieu
et elle dure « depuis l'enfance ». Elle semble être une épreuve
intérieure, ou des épreuves à répétition, car il n'est pas question d'ennemi
dans ce psaume. Cet homme est vraiment « malheureux » au sens très
fort du terme : sa vie sans cesse en bute au mal. Serait-il possible que
cela s'arrête enfin !
Qui es-tu, Seigneur,
pour que le mal semble triompher ? Que sont ces effrois qui le cernent ?
Il n'y a pas de
réponse à la question du psalmiste, question de tous les temps, de tous les
lieux. Un seul soutien : contempler Jésus qui nous a aimés jusqu'à porter
sur lui, en lui, toutes nos angoisses, nos questions.
L'agonie (Marc 13,
35-36 ; Matthieu 26, 38-39).
Le cri sur la croix
« Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné » qui vient du Psaume
21 (ce Psaume dont la dernière partie est louange car « Tu m'as répondu »)
(Marc 15,34 Matthieu 27,46 ).
Son invitation en
Matthieu 11, 28, « venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du
fardeau, et moi, je vous procurerai le repos ». Ce même Matthieu montre
Jésus incarnant un texte d'Isaïe : « Le peuple qui habitait
dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays
et l'ombre de la mort, une lumière s'est levée » (Matthieu 4, 16 citant
Isaïe 9, 1).
Une autre parole de
l'Écriture peut éclairer ce psaume : « J'avais dit : ''les
ténèbres m'écrasent !'' mais la nuit devient lumière autour de moi. Même
la ténèbre pour toi n'est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est
lumière. » ( Psaume 138, 11-12)
Seul Dieu peut, non
pas faire disparaître les ténèbres, mais faire que la lumière, la paix puissent
vivre en nous au cœur de nos ténèbres, et cela change tout.
Mais ce n'est qu'avec
le recul, après coup, que nous pouvons percevoir cette lumière.
Seigneur accompagne
de ta présence tous ceux qui sont dans la nuit, qui ne voient aucune issue, qui
sont dans une grande solitude.
Seigneur, quand je
rencontre une personne dans la détresse, donne-moi de savoir l'écouter.
Donne-moi de rester
là, en silence, de trouver le geste simple (lui tenir la main…) qui lui parlera
mieux que des mots qui tombent si souvent à côté de la plaque ! Qui
risquent de blesser encore davantage.
Seigneur, en ta
présence, je te crie ce psaume en communion avec tous ceux qui n'en peuvent
plus. Ils sont si nombreux, des millions, proches et lointains. Merci, Seigneur, de nous donner de prier les psaumes en notre nom et au nom de l'humanité
entière : merci de celle belle mission que tu confies à tous les baptisés.
Sœur Marie-Christine
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