mercredi 15 août 2018

Venez à moi vous tous qui peinez


Ps 87, 16-19
16 Malheureux, frappé à mort depuis l'enfance,
je n'en peux plus d'endurer tes fléaux ;
17 sur moi, ont déferlé tes orages :
 tes effrois m'ont réduit au silence.

18 Ils me cernent comme l'eau tout le jour,
 ensemble ils se referment sur moi.
19 Tu éloignes de moi amis et familiers ;
ma compagne, c'est la ténèbre

Viens, Esprit de lumière, viens éclairer ma ténèbre et me conduire vers ta Lumière et ta Paix.

Seigneur, trop, c'est trop ! « Frappé à mort... tes fléaux… tes orages… tes effrois » : quelle que soit l'épreuve, pour lui, elle vient de Dieu et elle dure « depuis l'enfance ». Elle semble être une épreuve intérieure, ou des épreuves à répétition, car il n'est pas question d'ennemi dans ce psaume. Cet homme est vraiment « malheureux » au sens très fort du terme : sa vie sans cesse en bute au mal. Serait-il possible que cela s'arrête enfin !
Qui es-tu, Seigneur, pour que le mal semble triompher ? Que sont ces effrois qui le cernent ?
Il n'y a pas de réponse à la question du psalmiste, question de tous les temps, de tous les lieux. Un seul soutien : contempler Jésus qui nous a aimés jusqu'à porter sur lui, en lui, toutes nos angoisses, nos questions.
L'agonie (Marc 13, 35-36 ; Matthieu 26, 38-39).
Le cri sur la croix « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné » qui vient du Psaume 21 (ce Psaume dont la dernière partie est louange car « Tu m'as répondu ») (Marc 15,34 Matthieu 27,46 ).
Son invitation en Matthieu 11, 28, « venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos ». Ce même Matthieu montre Jésus incarnant un texte d'Isaïe : «  Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l'ombre de la mort, une lumière s'est levée » (Matthieu 4, 16 citant Isaïe 9, 1).

Une autre parole de l'Écriture peut éclairer ce psaume : « J'avais dit : ''les ténèbres m'écrasent !'' mais la nuit devient lumière autour de moi. Même la ténèbre pour toi n'est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière. » ( Psaume 138, 11-12)

Seul Dieu peut, non pas faire disparaître les ténèbres, mais faire que la lumière, la paix puissent vivre en nous au cœur de nos ténèbres, et cela change tout.
Mais ce n'est qu'avec le recul, après coup, que nous pouvons percevoir cette lumière.

Seigneur accompagne de ta présence tous ceux qui sont dans la nuit, qui ne voient aucune issue, qui sont dans une grande solitude.
Seigneur, quand je rencontre une personne dans la détresse, donne-moi de savoir l'écouter.
Donne-moi de rester là, en silence, de trouver le geste simple (lui tenir la main…) qui lui parlera mieux que des mots qui tombent si souvent à côté de la plaque ! Qui risquent de blesser encore davantage.
Seigneur, en ta présence, je te crie ce psaume en communion avec tous ceux qui n'en peuvent plus. Ils sont si nombreux, des millions, proches et lointains. Merci, Seigneur, de nous donner de prier les psaumes en notre nom et au nom de l'humanité entière : merci de celle belle mission que tu confies à tous les baptisés.
Sœur Marie-Christine

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