Ps 84
(v. 2) « Tu as aimé, Seigneur, cette
terre… »
Le psalmiste
commence avec une confession de foi essentielle : il reconnaît l’amour qui
est à l’origine de l’action de Dieu.
La traduction littérale de ce premier stique est « Tu
as eu en faveur, Seigneur, ta terre… ».
Le possessif « ta » insiste sur la relation
personnelle et intime qui unit Dieu et Israël, sa terre de prédilection.
Le Deutéronome exprimait
le même attachement : « Tu es un peuple consacré au Seigneur ton Dieu ;
c'est toi que le Seigneur ton Dieu a choisi pour devenir le peuple qui est sa
part personnelle parmi tous les peuples qui sont sur la surface de la terre. Si
le Seigneur s'est attaché à vous et s'il vous a choisis, ce n'est pas que vous
soyez le plus nombreux de tous les peuples, car vous êtes le moindre de tous
les peuples. Mais si le Seigneur, d'une main forte, vous a fait sortir et vous
a rachetés de la maison de servitude, de la main du Pharaon, roi d'Égypte,
c'est que le Seigneur vous aime et tient le serment fait à vos pères » (Dt
7, 6-8).
Tel est le
fondement de la foi d’Israël… tel doit être aussi le fondement de notre vie :
nous sommes bénéficiaires de l’Amour et de l’attachement de notre Dieu.
Ecoutons la Voix intérieure qui nous le redit aujourd’hui…
Les versets
suivants emploient deux fois le même verbe « revenir » : Dieu
fait revenir les déportés… Dieu est revenu de sa grande fureur.
De part et
d’autre, un mouvement est dessiné.
« Tu as fait revenir les déportés de
Jacob… »
Cette attestation de « revenir » fait référence au retour du peuple de son exil. Après l’avoir
exilé au loin à cause de son infidélité, Dieu ne peut que « faire revenir »
le peuple sur sa terre. En effet, l’Amour de Dieu finit toujours par
l’emporter : « Je ne donnerai pas cours à l'ardeur de ma colère, je
ne détruirai pas à nouveau Éphraïm, car je suis Dieu et non pas homme, au
milieu de toi je suis le Saint, et je ne viendrai pas avec fureur » (Os
11, 9).
(v. 3) « Tu as ôté le péché de ton
peuple, tu as couvert toute sa faute »
Ce verset aligne deux expressions différentes mais qui
disent la même réalité : celle du pardon.
Le « péché du peuple », bien plus « toute sa
faute », sont à présent dissipés. Le peuple d’Israël a fait l’expérience
que ses infidélités, son attachement aux idoles, son désir de suivre d’autres
dieux peuvent recevoir un pardon.
Si Dieu a pardonné son peuple, cela signifie que sa colère
s’est apaisée. La traduction littérale de ce verset est évocatrice :
« Tu as retiré toute ta colère, tu as détourné de la chaleur de ton
nez ». La langue hébraïque est très imagée : la colère s’exprime par
l’expression « chaleur du nez », qui fait écho à l’expression
française « La moutarde me monte au nez ».
Ainsi, tant le peuple que Dieu lui-même a une capacité de
revenir, c’est-à-dire de se convertir. Cette Espérance est aussi à l’horizon de
nos routes : une issue de liberté s’ouvre face à tout ce qui entrave notre
chemin…
Et nous ?
Comme bénéficiaire de l’amour de Dieu, chacun(e) de nous est
appelé à en faire l’expérience, pour que cet amour fortifie sa vie intérieure
et lui donne une vraie solidité.
Le verset 3 nous rappelle aussi combien le pardon de Dieu
nous devance et est appelé à habiter nos vies. Quand nous sommes confrontés à
nos échecs, nos erreurs, nos errances, Dieu nous rejoint et nous redit sa
présence aimante. Il nous invite à déposer tous ces fardeaux et à nous tourner
vers Lui.
En ce jour, me voici Seigneur devant Toi pour sentir ton
Amour et ton pardon. Je dépose devant Toi ce que je suis, mes grâces et mes
fragilités… Envoie ton Esprit, sois-moi présent !
Sr Marie-Jean
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