Ps 88, 43-46
Les
versets du psalmiste poursuivent la même constatation : les adversaires et
les ennemis sont à présent vainqueurs.
v.
43 : « Tu as accru le pouvoir de l’adversaire, tu as mis en joie tous
ses ennemis ».
Alors
que le verset 26 proclamait l’heureuse promesse de Dieu envers son Messie (« J’étendrai
son pouvoir sur la mer et sa domination jusqu’aux fleuves »), le verset 43
constate la terrible réalité que c’est l’adversaire qui a été bénéficiaire de
cette faveur de Dieu.
Dès
lors, la guerre a connu un considérable revirement. Le roi est réduit à la
défaite :
v.
44 : « tu as émoussé le tranchant de son épée, tu ne l’as pas épaulé
dans le combat »
L’épée
du roi si bien aiguisée et dès lors, si efficace contre l’ennemi, ne l’est
plus. De même, au combat, le roi n’est plus secondé de Dieu. Il se retrouve
seul, condamné à la défaite.
Découvrons ce qui contribue réellement à la
victoire du roi, en relisant l’épisode de la victoire du
jeune David, inexpérimenté à la guerre, contre le géant Goliath, « homme de
guerre depuis sa jeunesse » (1 S 17, 33) : « David répondit au
Philistin : ‘Tu marches contre moi avec épée, lance et cimeterre, mais moi, je
marche contre toi au nom du Seigneur Sabaot, le Dieu des troupes d'Israël que
tu as défiées. Aujourd'hui, le Seigneur te livrera en ma main, je t'abattrai,
je te couperai la tête, je donnerai aujourd'hui même ton cadavre et les
cadavres de l'armée philistine aux oiseaux du ciel et aux bêtes sauvages. Toute
la terre saura qu'il y a un Dieu en Israël, et toute cette assemblée saura que
ce n'est pas par l'épée ni par la lance que le Seigneur donne la victoire, car le
Seigneur est maître du combat et il vous livre entre nos mains’ » (1 S 17, 45-47).
La
suite du psaume offre d’autres harmoniques de l’échec du roi :
(v.
45-46) « Tu as mis fin à sa splendeur, jeté à terre son trône ; tu as
écourté le temps de sa jeunesse et déversé sur lui la honte »
Ces
versets expriment un anéantissement généralisé : la splendeur du roi, son
trône, voire sa vie. Et à cela s’ajoute ce qui discrédite la vie humaine
elle-même, à savoir la honte.
Le roi
s’est peut-être détourné de son Dieu, peut-être a-t-il adoré les idoles… Mais
notre relecture de l’Histoire d’Israël et de notre Histoire Sainte nous apprend
que la fidélité de Dieu ne disparaît jamais. Jamais son alliance n’est
détruite : les prophètes en ont été les porte-parole…
Je
citais Isaïe lors d’une lectio précédente. Je prendrai Jérémie à témoin
aujourd’hui :
« Voici
venir des jours oracle du Seigneur où je conclurai avec la maison d'Israël et
la maison de Juda une alliance nouvelle. Non pas comme l'alliance que j'ai
conclue avec leurs pères, le jour où je les pris par la main pour les faire
sortir du pays d'Égypte, mon alliance qu'eux-mêmes ont rompue bien que je fusse
leur Maître, oracle du Seigneur ! Mais voici
l'alliance que je conclurai avec la maison d'Israël après ces jours-là, oracle
du Seigneur. Je mettrai ma Loi au fond de leur être et je l'écrirai sur leur
cœur. Alors je serai leur Dieu et eux seront mon peuple » (Jr 31, 31-33).
Seigneur,
les échecs de ma vie peuvent induire un doute en mon cœur. Ces versets du
psalmiste me redisent que l’épreuve peut avoir une place en ma vie. Elle peut y
être intégrée, assimilée, pour ouvrir un chemin à l’Espérance.
Sur ce chemin de
l’échec et de la souffrance, Tu es là…
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