Psaume 87, 1-8
2 Seigneur, mon Dieu
et mon salut,
dans cette nuit où je
crie en ta présence,
3 que ma prière
parvienne jusqu'à toi,
ouvre l'oreille à ma
plainte.
4 Car mon âme est
rassasiée de malheur,
ma vie est au bord de
l'abîme ;
5 on me voit déjà
descendre à la fosse,
je suis comme un
homme fini.
6 Ma place est parmi
les morts,
avec ceux que l'on a
tués, enterrés,
ceux dont tu n'as
plus souvenir,
qui sont exclus, et
loin de ta main.
7 Tu m'as mis au
plus profond de la fosse,
en des lieux
engloutis, ténébreux ;
8 le poids de ta
colère m'écrase,
tu déverses tes flots
contre moi.
Viens Esprit Saint
crier en nous l'espérance.
Nous ouvrons ici un des
psaumes les plus sombres...et pourtant si riche de foi et surtout d'espérance.
« Seigneur mon
Dieu » : le mien, celui que j'ai choisi de suivre, mais surtout celui
qui m'a choisi.
« Mon
salut » : quel beau nom donné à Dieu. Pas simplement celui qui me sauve,
comme cela, juste en passant. Non, celui qui est lui-même mon salut. Pensons au
nom de Jésus, « c'est à dire ''Le-Seigneur-sauve'' »
(Matthieu 1, 21)
C'est la nuit, pas
seulement la nuit extérieure, mais surtout la nuit de celui qui ne comprend
pas, qui ne sait plus ni où il en est, ni où il va….
Sa prière : un
cri. Pas de phrase, pas de mots, un cri ! Mais ce cri est poussé « en
ta présence ». Simplement devant le Seigneur qui est là et devant qui il
se met.
Que lui
demander ? Qu'il écoute ce cri qui est prière et plainte. Ce gémissement
qui monte du fond des entrailles.
Cet homme n'en peut
plus, il est au bord du gouffre et c'est aussi l'avis des autres. Il dit
franchement au Seigneur ce qu'il ressent.
« Un homme
fini » ! Combien de personnes se voient ainsi ! Cette expression dit le désespoir, l'absence totale d'issue. C'est comme s'il était
mort, pire, tué et déjà enterré.
Pour la foi juive de
l'époque, tout s'arrête à la mort. Les morts mènent au Shéol une vie larvaire,
coupée et des vivants et de Dieu. L'homme se voit exclu de la vie, exclu de
Dieu qui ne peut lui saisir la main pour le tirer de ce gouffre et la faire
remonter vers la vie.
Cette épreuve est
forte, très forte. « Tu m'as mis au plus profond de la
fosse... » : comme si Dieu lui-même en était l'auteur et même qu'il
en rajoutait. Situation extrême, on voit la personne suffoquer, se débattre en
vain. Tous les efforts pour en sortir ne font que l'oppresser et l'ensevelir
davantage.
Seigneur aujourd'hui
encore ouvre l'oreille à la plainte de tous ceux qui sont dans la nuit noire de
l'épreuve. Tous les chrétiens persécutés à cause de toi et de l'Évangile ;
les personnes de bonne volonté persécutées pour la justice, le respect des
droits de l'homme ; les migrants, tous ceux dont la vie est en danger, et
aussi ceux qui connaissent des épreuves successives, qui sont dans des
situations sans issue…
Pour eux et avec eux
nous te redisons ces versets de psaume. Nous nous tenons tout simplement en ta
présence, sûrs que tu ouvres l'oreille à la plainte et entends les cris de
détresse. (voir Exode 3, 7-8)
Soeur Marie-Christine
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