Ps 84, 9-10
(v. 9) « J’écoute : que
dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit, c’est la
paix pour son peuple et ses fidèles ; qu’ils
ne reviennent jamais à leur folie ! »
Après la demande adressée à Dieu au verset précédent (« Fais-nous voir,
Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut »), le psalmiste fait silence et
demeure attentif : « J’écoute… ».
Si les psaumes sont effectivement des paroles adressées à Dieu, il ne
faut pas omettre de leur insuffler un peu de silence, d’écoute, pour percevoir quelles
paroles Dieu veut nous adresser aujourd’hui.
Le psalmiste entend alors son Dieu lui parler. La réponse de Dieu est
exprimée en deux temps : au positif, « c’est la paix pour son peuple
et ses fidèles » et, au négatif, « qu’ils ne reviennent jamais à leur
folie ! ». Dieu a donc pour son peuple et pour chacun d’entre nous un profond
désir de paix. Mais de notre côté, il s’ensuit une responsabilité, que le
psalmiste exprime par les termes « ne jamais revenir à la
folie ». Si le même verbe « revenir » est de nouveau attesté
(« Fais-nous revenir, Dieu, notre salut… » : v. 5), la
destination n’est plus la même : se tourner vers Dieu ou vers son
contraire. Ce verset nous aide à percevoir combien Dieu souhaite que nous nous
tournions vers Lui, combien il désire et espère notre Amour… Et combien aussi
il nous faut faire un choix…
Et si nous répondions à son désir ?
(v. 10) « Son salut est
proche de ceux qui le craignent, et la gloire habitera notre terre »
Au verset 8, le « salut » était mis en parallèle avec le terme
« amour ». Il n’en va pas autrement ici, malgré l’apparence de termes
différents. En effet, la « gloire » dans le Premier Testament est ce
qui a du poids. En ce qui concerne Dieu, quel est son poids, sinon celui de son
Amour ? Cet Amour-là habite notre terre. Notre terre en est le reflet, le
révélateur, puisque Dieu l’a créée…
Il convient de bien comprendre le verbe « craindre ». Dans la
Bible, il n’est pas nécessairement un synonyme de peur comme en français. La
crainte désigne la vénération empreinte de respect que l’on peut éprouver quand
on se situe devant Dieu. Il ne s’agit donc pas d’avoir peur, comme pour un
despote, mais de l’aimer. Porté par cet amour, on souhaite lui témoigner de
notre attachement. Et on ne veut pas lui déplaire…
Il s’ensuit qu’à ceux qui « craignent Dieu », à ceux qui
l’aiment, Dieu ne peut refuser son salut. Il ne peut vouloir les soustraire à
toutes les harmoniques du salut, au bonheur et à la joie.
Le désirons-nous vraiment ?
Et nous ?
Par ce psaume, Dieu nous adresse une invitation, nous provoque à un
choix. Il espère que ce choix nous conduira à Lui, Lui qui ne veut que notre
vie et notre bonheur…
Et si nous écoutions ce que Dieu veut nous dire, aujourd’hui ?
Seigneur, je redis ces mots, chargés de la prière de tant de générations
de croyants. Ton désir en ma vie, c’est la paix : paix dans mon cœur, paix
avec les autres, paix en notre monde… Aide-moi à ouvrir mon cœur pour que Tu
puisses déposer cette paix qui vient de Toi…
Sr Marie-Jean
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