Ps 88,
27-30
Après la
suppression des ennemis, l’Alliance et l’extension du pouvoir, le psalmiste poursuit
le discours mis dans la bouche de Dieu.
v. 27 : « Il me dira : Tu es mon Père, mon Dieu, mon
roc et mon salut ! »
La première
parole prononcée est celle que le roi prononce à l’égard de son Dieu. Il le
confesse comme « mon Père », « mon Dieu », « mon roc »
et « mon salut ». Remarquons la répétition du possessif « mon »,
qui insiste sur un lien personnel et singulier. Dieu n’est pas un être lointain
pour le roi, mais Celui avec lequel il peut entrer en relation, en Alliance.
L’appellation
« mon Père » tranche résolument avec les religions polythéistes qui
ont précédé ou contemporaines de la religion d’Israël : le dieu y était un
être transcendant, vénéré et craint, mais non aimé comme un Père.
« Mon
roc et mon salut » affirment à la fois la protection que Dieu assure à son
roi et la solidité du lien.
La relation
n’est pas unilatérale, mais mutuelle :
v. 28 :
« Et moi, j’en ferai mon fils aîné, le plus grand des rois de la terre ! »
Tandis que
le roi reconnaît une relation de filiation vis-à-vis de son Dieu, ce dernier
lui accorde la réciproque. Bien plus, il fait de lui un « fils aîné »,
ce qui suggère une relation privilégiée, celle que le père noue avec l’héritier
de premier rang.
Et ce roi
ne sera pas un roi parmi d’autres, mais « le plus grand des rois de la
terre ». Effectivement, le personnage de David a marqué l’Histoire d’Israël,
comme aucun autre. Dieu s’est montré fidèle aux rois successeurs de David,
malgré leurs infidélités. En guise d’exemple, « Ainsi parle le Seigneur -
si vous réussissez à rompre mon alliance avec le jour, et mon alliance avec la
nuit, en sorte que le jour et la nuit n'arrivent plus au moment voulu, alors
mon alliance avec mon serviteur David sera également rompue ; il n'aura plus de
descendant régnant sur son trône. Il en sera de même pour mon alliance avec les
prêtres lévitiques, mes ministres. Comme l'armée du ciel qu'on ne peut
dénombrer, comme le sable de la mer qu'on ne peut mesurer, ainsi je
multiplierai les descendants de mon serviteur David et les lévites qui sont mes
ministres » (Jr 33, 20-22).
De nouveau,
Dieu réitère l’Alliance qui les unit :
v. 29 : « Sans fin je lui garderai mon amour, mon
alliance avec lui sera fidèle »
L’amour de
Dieu pour son peuple est pour toujours… Sa fidélité ne se décourage jamais…
Et cette
Alliance ne s’arrête pas avec le roi élu. Elle rejaillit sur ses descendants :
v. 30 : « Je fonderai sa dynastie pour toujours, son
trône aussi durable que les cieux »
Une dynastie
éternelle, un trône qui ne disparaîtra pas : tous les aspects du lien qui
unit le roi et son Dieu sont déployés. Dieu n’abandonnera
jamais son élu !
Eh bien, en ce jour, le Seigneur veut nous rappeler
que cet élu est chacun(e) de nous… Et si je m’accordais 10 minutes de silence
pour écouter la Voix intérieure qui veut me le dire au creux du cœur ? Puissé-je
à mon tour, Seigneur, te redire tout mon Amour…
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