Ps 84, 11-14
(v. 11) « Amour et vérité se
rencontrent, justice et paix s’embrassent »
Après avoir chanté l’amour de Dieu (« la gloire habitera notre terre »)
au verset précédent, le psalmiste poursuit son hymne au Dieu d’Israël.
Aux versets 11 et 12, des substantifs sont mis en parallèle :
« amour et vérité », « justice et paix ».
La première paire pourrait signifier littéralement « miséricorde et
solidité ». Les deux termes hébreux sont en fait des qualificatifs de
Dieu. Ils sont également employés ensemble lorsque Dieu se révèle à Moïse dans
le livre de l’Exode : « Le
Seigneur passa devant lui et il cria : Seigneur, Seigneur,
Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité »
(34, 6). La dernière expression de la citation, « riche en grâce et en fidélité », traduit les
mêmes termes.
Quant à la justice de Dieu, elle est célébrée dans le Deutéronome :
« c'est le Dieu fidèle, il n'y a pas en lui d'injustice, il est juste et
droit » (32, 4). La paix est, elle aussi, un don de Dieu, comme en atteste
la bénédiction d’Aaron dans le livre des Nombres : « Que le Seigneur
porte sur toi son regard et te donne la paix ! » (6, 26).
(v. 12) « La vérité germera
de la terre et du ciel se penchera la justice »
Le psalmiste a prononcé son poème à l’époque qui fut la sienne. Il n’a
évidemment pas pu prévoir la naissance terrestre de Jésus, même si un Messie
était annoncé dans les Ecritures.
Notre relecture et notre interprétation chrétienne voit dans ce verset 12
une annonce de l’Incarnation. Pour le confirmer, il faut savoir que
l’expression « amour et vérité » qualifie non seulement l’être de Dieu,
mais aussi Jésus, engendré de Lui : « Et le Verbe s'est fait chair et
il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu'il tient
de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité » (Jn 1, 14).
Celui qui dit de lui-même « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie.
Nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14, 6) naîtra en effet de la terre.
Vrai homme, il est aussi vrai Dieu. C’est pourquoi, l’autre moitié du verset le
désigne également : « du ciel se penchera la justice ». Le
centurion dans la Passion selon l’évangile de Luc confessera Jésus par ce
qualificatif : « Sûrement, cet homme était juste » (23, 47).
(v. 13) « Le Seigneur donnera
ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit »
Ce verset nous suggère un « merveilleux échange » entre
ciel et terre, entre Dieu et les hommes. De part et d’autre, il est question de
dons…
(v. 14) « La justice marchera
devant lui, et ses pas traceront le chemin »
L’identité du pronom personnel « lui » n’est pas obvie. On peut
imaginer qu’il s’agit de Dieu, mais cela semble étonnant, puisque le psalmiste
évoque déjà une justice céleste au verset 12.
Il me semble plus plausible qu’il s’agisse du roi, figure du Messie dans
la théologie juive. Pour nous chrétiens, il peut être identifié à Jésus :
la justice le précède, ses pas tracent le chemin.
Et nous ?
Par ce poème, le psalmiste nous emmène dans une ronde de joie :
amour, vérité, justice et paix… Notre prière rejoint le désir de Dieu que tout
cela devienne réalité sur notre terre, sur cette terre que Dieu aime.
Seigneur, je dépose devant toi mon désir, afin que notre monde, que
« ta terre » ressemble un peu plus à ton rêve. Envoie ton Esprit…
Envoie-moi !
Sr Marie-Jean
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