Ps
88, 51-53
Les
derniers propos du psalmiste questionnaient Dieu avec virulence : « Combien
de temps, Seigneur, resteras-tu caché, laisseras-tu flamber le feu de ta
colère ? », « Qui donc peut vivre et ne pas voir la mort ?
Qui s’arracherait à l’emprise des enfers ? » et, surtout, « Où
donc, Seigneur, est ton premier amour, celui que tu jurais à David sur ta
foi ? » (v. 47.49.50).
Après
le questionnement, le psalmiste appelle Dieu à faire mémoire :
v. 51 :
« Rappelle-toi, Seigneur, tes serviteurs outragés, tous
ces peuples dont j’ai reçu la charge »
Ces personnes
outragées, dit le psalmiste, ce sont « tes serviteurs », ceux dont tu
es le Dieu ! Et non seulement le peuple choisi, Israël, mais « tous
ces peuples dont j’ai reçu la charge », ceux que Dieu a confié au roi
d’Israël, ceux qui sont sous sa protection et donc, sous ta protection, Dieu
d’Israël.
Puis le
psalmiste renchérit :
v. 52 : « Oui, tes ennemis ont outragé, Seigneur, poursuivi
de leurs outrages ton messie »
Le psalmiste
insiste, en répétant à trois reprises l’idée d’outrager : « tes
serviteurs outragés… tes ennemis ont outragé… poursuivi de leurs outrages »
Non seulement le
peuple a été victime des ennemis, mais même le « messie », celui sur
lequel Tu as fait l’onction, celui que Tu as élu, choisi, aimé…
Cela ne peut
continuer, semble dire le psalmiste ! Dieu, mon Dieu, tu dois
intervenir !
Malgré la
lourdeur et le poids de l’épreuve, le psalmiste ne peut renoncer à la
confiance…
v. 53 : « Béni soit le Seigneur pour toujours !
Amen ! Amen ! »
La
situation actuelle, aussi douloureuse soit-elle, ne peut être le dernier mot de
Dieu… Lorsque l’homme est confronté à la souffrance, il ne lui reste plus que
la confiance, l’Espérance… et la louange.
La
répétition de l’Amen met le sceau sur la confession de foi : que le
Seigneur soit béni ! Le mot hébreu « Amen » se rattache à la
racine de ce qui est solide et fiable. Oui, Dieu est digne de foi et de
confiance… Comme dit St Bernard de Clairvaux, « Dieu exauce
toujours ». Parfois différemment de ce que l’on a espéré, mais Dieu ne
peut jamais omettre de répondre à celui qui l’implore : « … là où
deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux » (Mt 18,
20).
Par
ce psaume 88, le psalmiste nous a montré une souffrance subie, celle de tout un
peuple et singulièrement, de son roi. Ainsi, dans nos vies, lorsque l’épreuve,
qu’elle soit morale, physique ou psychologique, nous submerge, rappelons-nous
ce réflexe du psalmiste : osons louer Dieu, dans l’assurance qu’Il nous
exaucera.
Seigneur,
je dépose devant Toi ma vie, avec ses heurts et ses malheurs. Fais de moi ton
psalmiste, qui te chantera, nuit et jour, sous la pluie ou le soleil…
Aujourd’hui, ouvre mon cœur, ouvre nos cœurs à
la louange !
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