Jean 19, 4-6
Viens Esprit de justice et
de paix,
Viens Espérance et salut des
hommes, Viens porter ta clarté en notre nuit.
Et Pilate sortit à nouveau
dehors
A nouveau dehors… le cirque continue, entre ces hommes qui veulent
rester purs pour célébrer la Pâque, et ce pseudo-chef qui va et vient. Il va
dehors, si le prétoire est le lieu où il devrait rendre justice, dehors semble
ici être le lieu de l’injustice totale.
et il leur dit : « Voici,
je vous l’amène dehors pour que vous connaissiez que je ne trouve aucun délit
en lui ».
Jésus à son tour est amené dehors, comme jeté à la haine des chefs
religieux. Mais le motif de Pilate : montrer qu’il ne trouve en lui aucun
délit. Cette double mention encadrant le fait qu’il le fait fouetter en dit
long sur le peu de justice dans ses pratiques.
Jésus sortit donc dehors, portant la couronne
d’épines et le manteau de pourpre. Et il leur dit : « Voici l’homme ».
Non point on amène Jésus dehors, mais Jésus sortit. Comme s’il avançait
souverainement libre, au milieu de cette scène de mascarade. Il vient revêtu
des attributs royaux conférés par les soldats en dérision. Il vient d’être
fouetté. Quel visage a-t-il alors ? La proclamation : « voici l’homme »,
est toujours attribuée à Pilate. Mais le texte grec laisse en fait un flou à ce
propos. On n’imagine pas Jésus prononçant ce mot, donc on l’attribue à Pilate.
Mais le fait que l’évangéliste laisse un « il dit » sans précision,
est peut-être signe qu’aux oreilles de Jean cette déclaration vient d’ailleurs.
Que l’Esprit parle en usant de la bouche de Pilate, pour désigner celui qui
vient sauver son peuple. Pilate se moque des chefs religieux, en tournant en
dérision celui qui aurait eu une prétention de roi ! L’Esprit désigne par
devers lui, l’élu de Dieu.
Quand donc ils le virent,
les grands-prêtres et les subalternes crièrent en disant : « Crucifie !
Crucifie ! »
Aucun délit ? alors pourquoi cette haine ? Pilate semble les
avoir excités plus que calmés. Il n’y a pas d’objet au verbe « crucifie »,
comme si les grands prêtres se refusaient même à encore considérer Jésus comme
un humain, portant un nom, ayant un être propre. Mépris total qui ne considère
même plus l’objet du mépris comme digne d’être nommé !
Pilate leur dit : « Prenez-le
vous-mêmes et crucifiez ! Moi, en effet, je ne trouve aucun délit en lui. »
Pilate continue à se moquer des chefs, il sait très bien, qu’il n’est
pas en leur pouvoir de crucifier quelqu’un. Cette condamnation est réservée aux
Romains. Lui, seul, Pilate peut prononcer une telle sentence. Et devant les
chefs religieux, il fait sentir son pouvoir ! C’est une querelle de chefs, une querelle de pouvoir,… et au milieu : Jésus, l’homme, fils de Dieu, jouet de ces êtres sans scrupules.
Seigneur, il n’y a pas de mot. Laisse-moi seulement te contempler, toi,
traversant nos obscurités, traversant l’adversité totale, libre et désarmé.
1 commentaire:
Dieu livré entre nos mains, nous faisons de Lui tout ce que nous voulons !
Il n'y a aucun combat, aucune défense, aucune révolte...
Je suis touché par cette non violence qui donne tant de crédit à tes paroles.
Aucune compromission mais la dignité de l'homme libre.
Je suis aussi blessé par tant de bestialité, d'injustice, d'incohérence,....mais je ne sais pas dans ma chair ce que tu as souffert pour nous. Je ne peux que l'imaginer, c'est déjà trop dur à supporter.
Inévitablement tous mes doutes sur la valeur de l'homme remontent à la surface quand je vois, je lis, j'entends TOUS LES JOURS cette litanie interminable des "bêtises" humaines.
Sans l'espérance et la confiance que Tu me donnes je ne serais plus capable de vivre et de me réjouir.
Je me souviendrez de Toi dans les heures difficiles.
Raymond
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